
À propos du journalisme
- kingubu
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Re: À propos du journalisme
Ce n'est pas tellement la question de l'utopie je pense, mais deux questions essentielles doivent-être soulevées et résolues pour redonner du sens à ce métier. La première c'est le financement du travail des journalistes (j'y reviendrai, et l'exemple que tu nous donnes est une des solutions actuelles auquel j'aurai moi-même recours bientôt) et la question du recrutement des journalistes et de la diversité des origines (donc des cultures, des formations, des milieux sociaux) qui garanti la diversité des façons de voir l'actualité (si tant est qu'on veuille donner du sens à tout cela, bien entendu !). Mais j'y reviendrai aussi 

- kingubu
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Re: À propos du journalisme
[…] Je reprends le fil de mon monologue (j(aurais dû tout écrire d'un coup parce que je ne sais plus où je voulais en venir… Ah si.
Donc, je vous ai laissés aux prises avec un journaliste devenu symboliquement technicien (avec un salaire de technicien alors que la formation dans les "grandes écoles" impose au moins un master + 2 ans) qui traite des infos sans sortir, ou à peine de son bureau.
D'un autre côté, pour parachever le tableau, j'en reviens à mon image originale de Pangée, vous vous souvenez ? Ce magma d'informations ? L'arrivée d'internet et ses formidables capacités technologiques ont complètement bouleversé ce monde là. D'abord nous avons assisté à une croissance que je ne saurai qualifier, de la masse d'informations disponibles rapidement en ligne (pas bien difficile de trouver aujourd'hui en 10 minutes ou quelques heures le temps de quelques mails une étude complète sur les données technico-économiques des élevages porcins dans l'IOWA par exemple). Mais ce nouveau medium a surtout donné la capacité à tout un chacun souhaitant communiquer de s'affranchir de la presse (un mailing par internet coûte bien moins cher qu'un mailing papier) ainsi les organisations de tous poils peuvent communiquer directement avec leur cible, clients, adhérents… Ce qui, mécaniquement, à encore réduit l'influence des journalistes dans la société.
D'autant que, avanies supplémentaires, le délire économique et narcissique de la télévision a forgé une image très stéréotypée des journalistes en 20 ans, qui fait qu'aujourd'hui, pour beaucoup, le journaliste c'est soit PPDA soit Ferrari. on néglige trop je trouve le poids de TF1 dans le formatage des esprits français depuis 20 ans. Du côté de narcisse, les affaires de collusion entre journalistes et politiques ont terminé de faire entrer les journalistes dans les sphères du pouvoir et donc générer une défiance naturelle supplémentaire (la défiance à l'endroit des journalistes étant corrélée à celle de la défiance à l'endroit des politiques), je ne parle pas non lus des chroniqueurs cumulards que l'on voit à la télé. Je ne parle pas de la tension sur le marché du travail des journalistes, 36000 cartes de presse (en recul depuis deux ans) pour environ 29000 postes… Il y a de quoi vouloir rester tranquille dans sa rédac et ne pas faire de vague pour ne pas prendre la porte
Ce qui nous amène à ce portrait assez cruel du journaliste aujourd'hui. Et notamment des jeunes journalistes que j'ai eu en formation à l'ESJ à Montpellier.
Pour les plus jeunes : C'est généralement quelqu'un de sa génération, avec une culture générale somme toute modeste, un sens de la curiosité qui ne va pas au delà des 35 heures, une maîtrise approximative de l'orthographe et de la grammaire, bien que supérieure à la moyenne, qui considère philosophiquement que diffuser une information est une fin en soi, informer pour informer suffit à justifier le tout (sans guerre froide et partition du monde il n'y a plus rien à expliquer), il est généralement urbain, s'il a fait une grande école de journalisme il est a coup sûr passé par sciences po avant, ou tout au moins une licence ou un master, et il est un candidat sérieux à la dépression dans 10 ans.
Pour les plus anciens, je me mets dans ce tas : c'est généralement quelqu'un de sa génération, qui est en dépression depuis 10 ans. Qui n'en peut plus de voir ses conditions de travail reculer d'années en années, qui n'en peut plus de devoir faire des interviews au téléphone avec des gens qui sont pourtant à 10 km de chez lui, qui est contraint d'empiler les compétences techniques sans que a rémunération évolue, qui doit faire chaque fois plus vite et plus court et regarde se déliter la qualité des publications à chaque réforme graphique… Et se lamente dans son coin sur l'âge d'or qu'il n'a pas connu sans imaginer un instant que lui aussi peut avoir une responsabilité dans cette faillite.
Car s'il est bien un point que les journalistes ont du mal à admettre, c'est qu'au dela des lubies, réelles et farfelues des patrons, ils ont aussi une grande responsabilité dans la faillite actuelle donc. En n'ayant pas su, collectivement, s'organiser pour résister dans les entreprises. J'y vois là deux raisons… Même si le journalisme est une profession où le taux de syndicalisation est important (+ ou - 18 % je crois contre 6 à 8 de mémoire pour les autres métiers), les conditions de travail sans cesse remises en cause par les fédérations patronales ont mobilisé tous les efforts des syndicats sur ces questions, la déontologie occupant le reste du temps disponible, donc personne n'a pu réfléchir et protester utilement quant à la perte de sens du métier et de la mission. La seconde tient probablement aussi à la formation des journaliste et au système de recrutement & management. Nous sommes passés d'un monde, je l'ai déjà écrit, où l'esprit dominait dans le métier, où les plumes acérées ou simplement belles et juste étaient valorisées à un monde ou le fayotisme et l'intégration des désirs patronaux avant leur expression formelle (syndrome de Stockholm ?) est devenu la condition de la survie dans un marché du travail dégradé… (vous pouvez applaudir
)
Bref, j'ai tiré un portrait assez cruel et assez exagéré qu'on peut résumer ainsi.
Le journaliste n'est aujourd'hui plus légitime pour exercer la mission qui lui est confiée.
Voilà pour cette première partie, à vos questions s'il vous en vient.
Donc, je vous ai laissés aux prises avec un journaliste devenu symboliquement technicien (avec un salaire de technicien alors que la formation dans les "grandes écoles" impose au moins un master + 2 ans) qui traite des infos sans sortir, ou à peine de son bureau.
D'un autre côté, pour parachever le tableau, j'en reviens à mon image originale de Pangée, vous vous souvenez ? Ce magma d'informations ? L'arrivée d'internet et ses formidables capacités technologiques ont complètement bouleversé ce monde là. D'abord nous avons assisté à une croissance que je ne saurai qualifier, de la masse d'informations disponibles rapidement en ligne (pas bien difficile de trouver aujourd'hui en 10 minutes ou quelques heures le temps de quelques mails une étude complète sur les données technico-économiques des élevages porcins dans l'IOWA par exemple). Mais ce nouveau medium a surtout donné la capacité à tout un chacun souhaitant communiquer de s'affranchir de la presse (un mailing par internet coûte bien moins cher qu'un mailing papier) ainsi les organisations de tous poils peuvent communiquer directement avec leur cible, clients, adhérents… Ce qui, mécaniquement, à encore réduit l'influence des journalistes dans la société.
D'autant que, avanies supplémentaires, le délire économique et narcissique de la télévision a forgé une image très stéréotypée des journalistes en 20 ans, qui fait qu'aujourd'hui, pour beaucoup, le journaliste c'est soit PPDA soit Ferrari. on néglige trop je trouve le poids de TF1 dans le formatage des esprits français depuis 20 ans. Du côté de narcisse, les affaires de collusion entre journalistes et politiques ont terminé de faire entrer les journalistes dans les sphères du pouvoir et donc générer une défiance naturelle supplémentaire (la défiance à l'endroit des journalistes étant corrélée à celle de la défiance à l'endroit des politiques), je ne parle pas non lus des chroniqueurs cumulards que l'on voit à la télé. Je ne parle pas de la tension sur le marché du travail des journalistes, 36000 cartes de presse (en recul depuis deux ans) pour environ 29000 postes… Il y a de quoi vouloir rester tranquille dans sa rédac et ne pas faire de vague pour ne pas prendre la porte
Ce qui nous amène à ce portrait assez cruel du journaliste aujourd'hui. Et notamment des jeunes journalistes que j'ai eu en formation à l'ESJ à Montpellier.
Pour les plus jeunes : C'est généralement quelqu'un de sa génération, avec une culture générale somme toute modeste, un sens de la curiosité qui ne va pas au delà des 35 heures, une maîtrise approximative de l'orthographe et de la grammaire, bien que supérieure à la moyenne, qui considère philosophiquement que diffuser une information est une fin en soi, informer pour informer suffit à justifier le tout (sans guerre froide et partition du monde il n'y a plus rien à expliquer), il est généralement urbain, s'il a fait une grande école de journalisme il est a coup sûr passé par sciences po avant, ou tout au moins une licence ou un master, et il est un candidat sérieux à la dépression dans 10 ans.
Pour les plus anciens, je me mets dans ce tas : c'est généralement quelqu'un de sa génération, qui est en dépression depuis 10 ans. Qui n'en peut plus de voir ses conditions de travail reculer d'années en années, qui n'en peut plus de devoir faire des interviews au téléphone avec des gens qui sont pourtant à 10 km de chez lui, qui est contraint d'empiler les compétences techniques sans que a rémunération évolue, qui doit faire chaque fois plus vite et plus court et regarde se déliter la qualité des publications à chaque réforme graphique… Et se lamente dans son coin sur l'âge d'or qu'il n'a pas connu sans imaginer un instant que lui aussi peut avoir une responsabilité dans cette faillite.
Car s'il est bien un point que les journalistes ont du mal à admettre, c'est qu'au dela des lubies, réelles et farfelues des patrons, ils ont aussi une grande responsabilité dans la faillite actuelle donc. En n'ayant pas su, collectivement, s'organiser pour résister dans les entreprises. J'y vois là deux raisons… Même si le journalisme est une profession où le taux de syndicalisation est important (+ ou - 18 % je crois contre 6 à 8 de mémoire pour les autres métiers), les conditions de travail sans cesse remises en cause par les fédérations patronales ont mobilisé tous les efforts des syndicats sur ces questions, la déontologie occupant le reste du temps disponible, donc personne n'a pu réfléchir et protester utilement quant à la perte de sens du métier et de la mission. La seconde tient probablement aussi à la formation des journaliste et au système de recrutement & management. Nous sommes passés d'un monde, je l'ai déjà écrit, où l'esprit dominait dans le métier, où les plumes acérées ou simplement belles et juste étaient valorisées à un monde ou le fayotisme et l'intégration des désirs patronaux avant leur expression formelle (syndrome de Stockholm ?) est devenu la condition de la survie dans un marché du travail dégradé… (vous pouvez applaudir

Bref, j'ai tiré un portrait assez cruel et assez exagéré qu'on peut résumer ainsi.
Le journaliste n'est aujourd'hui plus légitime pour exercer la mission qui lui est confiée.
Voilà pour cette première partie, à vos questions s'il vous en vient.
- Schnafon
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Re: À propos du journalisme
J'aurais appris pas mal de choses, merci.
Je me lance pour les questions :
- Est-ce que le retour à un format long (valeur ajoutée supérieure, type la revue XXI) ne pourrait pas être le renouveau du journalisme puisqu' aller toujours plus vite ne fonctionne pas ?
- Est-ce que la presse quotidienne écrite nationale est encore viable ?
- Ne va t'on pas vers une fragmentation du métier de journaliste entre d'un côté ceux qui doivent faire dans l'urgence, format de plus en plus court, de plus en plus vite et ceux qui ont le luxe de pouvoir faire du reportage plus fourni (pigiste / reporter pour caricaturer) ? Peut-on encore parler de "le" journaliste (au sens d'un seul métier) ?
Si j'ai mal compris quelque chose ou si mes questions ne sont pas pertinentes, et bien, dites le moi, je me coucherai moins bête (mais je me coucherai quand même
).
Je me lance pour les questions :
- Est-ce que le retour à un format long (valeur ajoutée supérieure, type la revue XXI) ne pourrait pas être le renouveau du journalisme puisqu' aller toujours plus vite ne fonctionne pas ?
- Est-ce que la presse quotidienne écrite nationale est encore viable ?
- Ne va t'on pas vers une fragmentation du métier de journaliste entre d'un côté ceux qui doivent faire dans l'urgence, format de plus en plus court, de plus en plus vite et ceux qui ont le luxe de pouvoir faire du reportage plus fourni (pigiste / reporter pour caricaturer) ? Peut-on encore parler de "le" journaliste (au sens d'un seul métier) ?
Si j'ai mal compris quelque chose ou si mes questions ne sont pas pertinentes, et bien, dites le moi, je me coucherai moins bête (mais je me coucherai quand même

- kingubu
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Re: À propos du journalisme
tes questions sont pertinentes en diable
j'y réponds plus tard dans l'après-midi 


- kingubu
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Re: À propos du journalisme
de rienSchnafon a écrit :J'aurais appris pas mal de choses, merci.

Oui, il est clair que c'est une des pistes à suivre. Maintenant, la question se pose du public et du financement. Il y a probablement une niche de lecteurs/auditeurs à trouver, qui dispose à la fois du capital financier pour consacrer de l'argent à acheter des revues et le capital social pour avoir envie de s'en emparer et de les lire. Le hic, c'est que cette alternative va laisser le champ libre aux manipulateurs du marchés sur 95 % de la population, un peu moins, un peu plus, là n'est pas la question. Oui, on peut réinventer le journalisme, le faire survivre dans cette optique humaniste qu'il a eu depuis 60 ans, mais a-t'on le droit de le faire en abandonnant pour cela la "mission" démocratique de cette profession ? C'est à dire celle d'être un contre-pouvoir, non par parce que qu'il polémique et s'oppose, mais par ce qu'il informe et éduque les lecteurs ? C'est une piste de réflexion que je vous suggère.Schnafon a écrit : - Est-ce que le retour à un format long (valeur ajoutée supérieure, type la revue XXI) ne pourrait pas être le renouveau du journalisme puisqu' aller toujours plus vite ne fonctionne pas ?
Non et oui. Dans sa forme papier, elle n'a plus de sens économique (trop chère) ar contre sur Internet oui, elle doit pouvoir trouver sa place en adoptant un autre positionnement. Le hiatus aujourd'hui, c'est que la presse écrite traditionnelle a passé les 60 dernières années à courir après la technologie et la rapidité de l'information. En ratant les évolutions importantes comme le web par exemple qui n'a été vu jusqu'ici que comme une poule aux œufs d'or miraculeuse (on pouvait se contenter de recycler les productions déjà mise en pages pour le papier. C'est là qu'est le fail, la PQ (presse quotidienne) n'a jamais compris qu'en investissant en R&D sur ce segment, et en moyens humains, elle aurait pu reprendre l'avance qu'elle avait perdu face aux médias de flux (télé & radios)Schnafon a écrit :- Est-ce que la presse quotidienne écrite nationale est encore viable ?
Il y a longtemps qu'il existe "des journalismes". La fragmentation existe déjà entre les médias, (je ne vois pas beaucoup de points commun entre Laurence Ferrari et mon ouvrage quotidien…), ensuite, les reportages plus finis ne sont plus un luxe, ils sont une exception. Même les pigistes, dont je suis, s'ils font encore des reportages, même assez rares, sont soumis à la question du raccourcissement des formats. Le risque majeur aujourd'hui à mon sens réside dans le formatage des journalistes, par leur origine sociale puis la pression formelle des rédactions. Comme si le vaste monde des agences de com' était en train de prendre le pouvoir, d'avoir les moyens finalement de contrôler tout ce qui se dit ou s'écrit. que les journalistes ne soient plus finalement que des relais zélés, contraint par les forces économiques…Schnafon a écrit :- Ne va t'on pas vers une fragmentation du métier de journaliste entre d'un côté ceux qui doivent faire dans l'urgence, format de plus en plus court, de plus en plus vite et ceux qui ont le luxe de pouvoir faire du reportage plus fourni (pigiste / reporter pour caricaturer) ? Peut-on encore parler de "le" journaliste (au sens d'un seul métier) ?
à vous.
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Re: À propos du journalisme
Merci pour les réponses !
Questions subsidiaires :
- Au regard de votre (ton ?) parcours, conseilleriez-vous à un jeune (ou à n'importe qui d'ailleurs) de se lancer dans le journalisme ?
- Si oui, quels conseils lui donneriez-vous ?
(Damned, on dirait vraiment un questionnaire
)
Je n'y avais pas pensé. Je me replonge dans ma réflexion. Dur la conciliation entre informer de la façon la plus poussée et complète possible et toucher le plus grand nombre.kingubu a écrit :Le hic, c'est que cette alternative va laisser le champ libre aux manipulateurs du marchés sur 95 % de la population, un peu moins, un peu plus, là n'est pas la question. Oui, on peut réinventer le journalisme, le faire survivre dans cette optique humaniste qu'il a eu depuis 60 ans, mais a-t'on le droit de le faire en abandonnant pour cela la "mission" démocratique de cette profession ? C'est à dire celle d'être un contre-pouvoir, non par parce que qu'il polémique et s'oppose, mais par ce qu'il informe et éduque les lecteurs ? C'est une piste de réflexion que je vous suggère.
Je crois que cela touche beaucoup de domaines (formatage + contrainte des forces économiques). Là non plus, pas d'idée. La seule chose qui me vient à l'esprit est une réforme en profondeur du système (dans sa globalité).kingubu a écrit : Le risque majeur aujourd'hui à mon sens réside dans le formatage des journalistes, par leur origine sociale puis la pression formelle des rédactions. Comme si le vaste monde des agences de com' était en train de prendre le pouvoir, d'avoir les moyens finalement de contrôler tout ce qui se dit ou s'écrit. que les journalistes ne soient plus finalement que des relais zélés, contraint par les forces économiques…
Questions subsidiaires :
- Au regard de votre (ton ?) parcours, conseilleriez-vous à un jeune (ou à n'importe qui d'ailleurs) de se lancer dans le journalisme ?
- Si oui, quels conseils lui donneriez-vous ?
(Damned, on dirait vraiment un questionnaire

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Re: À propos du journalisme

C'est bien de rapeller ce genre de chose : ça me parait tellement évident que le journaliste est autre chose que cette image stéréotypée, que j'aurais tendance à oublier que cla ne l'est pas pour tout le monde...kingubu a écrit :avanies supplémentaires, le délire économique et narcissique de la télévision a forgé une image très stéréotypée des journalistes en 20 ans, qui fait qu'aujourd'hui, pour beaucoup, le journaliste c'est soit PPDA soit Ferrari.
En effet, il me semble que l'on en a pas le droit, mais à défaut de réunir ces deux optiques, on doit pouvoir envisager de les faire cohabiter...on peut réinventer le journalisme, le faire survivre dans cette optique humaniste qu'il a eu depuis 60 ans, mais a-t'on le droit de le faire en abandonnant pour cela la "mission" démocratique de cette profession ? C'est à dire celle d'être un contre-pouvoir, non par parce que qu'il polémique et s'oppose, mais par ce qu'il informe et éduque les lecteurs ? C'est une piste de réflexion que je vous suggère.
la PQ (presse quotidienne) n'a jamais compris qu'en investissant en R&D sur ce segment, et en moyens humains, elle aurait pu reprendre l'avance qu'elle avait perdu face aux médias de flux (télé & radios)
Le risque majeur aujourd'hui à mon sens réside dans le formatage des journalistes ( ... ) le pouvoir, d'avoir les moyens finalement de contrôler tout ce qui se dit ou s'écrit. que les journalistes ne soient plus finalement que des relais zélés, contraint par les forces économiques…
+1,Schnafon a écrit :Je crois que cela touche beaucoup de domaines (formatage + contrainte des forces économiques). Là non plus, pas d'idée. La seule chose qui me vient à l'esprit est une réforme en profondeur du système (dans sa globalité).
mais, à ce propos, une question tout de même ( si elle n'a pas sa place ici, on peut en parler par MP, ou créer un autre topic ) : que penses-tu du travail de Pierre Carles, notament dans son documentaire Pas vu pas pris ? Et dans quelle mesure penses-tu que documentariste et journaliste sont deux faces d'un même métier ?
"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan." ( André Gide - Les faux monnayeurs )
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Re: À propos du journalisme
Merci
voilà d'intéressantes questions auxquelles je vais essayer de répondre, mais probablement pas aujourd'hui
Dans le week)-end plus sûrement !


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Re: À propos du journalisme
C'est pas plus mal :kingubu a écrit :probablement pas aujourd'huiDans le week)-end plus sûrement !
Cela peut laisser le temps à d'autres de participer...

( Mais surtout je suis plus ou moins en cure de désintox' du forum !

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Re: À propos du journalisme
J'y reviendrai plus tard, parce que cette discussion me permet aussi d'aller dans des terrains en friche que la jeunesse de mes étudiants ne me permettait pas d'explorer. Mais en gros, le problème posé là est celui de la diffusion de l'information et de la manière de nous y prendre pour faire exister, et rendre ensuite visible, trouvable pour le moins une info qui échapperait aux stigmates de la société libéralo-insupportable dans laquelle nous vivons. Et l'enjeu n'est pas seulement pour les journalistes, il est aussi question là d'éducation. Je ne suis pas loin de penser que pour mes enfants il n'est pas si important que cela de savoir écrire correctement que de savoir comment chercher et critiquer les informations.Schnafon a écrit :Merci pour les réponses !
Je n'y avais pas pensé. Je me replonge dans ma réflexion. Dur la conciliation entre informer de la façon la plus poussée et complète possible et toucher le plus grand nombre.
J'ai du mal à envisager une réforme en profondeur dans ce domaine là, il s'agit pour l'instant de résister.Schnafon a écrit :Je crois que cela touche beaucoup de domaines (formatage + contrainte des forces économiques). Là non plus, pas d'idée. La seule chose qui me vient à l'esprit est une réforme en profondeur du système (dans sa globalité).
Oui à condition de savoir où il met les pieds ! Les déconvenues seront de plus en plus cruelles à mesure que grandira l'écart entre le fantasme du journalisme et la réalité du métier.Questions subsidiaires :
- Au regard de votre (ton ?) parcours, conseilleriezais-vous à un jeune (ou à n'importe qui d'ailleurs) de se lancer dans le journalisme ?
Qu'il faut faire ce métier avec une vraie conscience politique. Lorsque je disais que 1989 est important, c'est aussi parce que la jeune génération de journalistes qui arrive maintenant n'a pas cette conscience politique naturelle parce qu'elle n'a jamais vécu dans un monde en tension permanente. Ce qui rend plus facile leur instrumentalisation. Et pour eux, informer est devenue une fin en soi.- Si oui, quels conseils lui donneriez-vous ?
Pixelvois, je te réponds demain soir comme ça tu peux continuer ta cure tranquille

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Re: À propos du journalisme
Nickel ! 

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Re: À propos du journalisme
Oui, on peut très bine imaginer les faire cohabiter, mais le risque est grand de voir, à mon sens, la masse écraser le reste. Si tu pars du principe qui est le mien, à savoir que l'homme, fainéant et peu curieux par nature va se jeter naturellement sur ce qui est le plus courant et le moins stressant… Tu vas draîner 95 % de la population vers les infos "faciles" la gamelle de sarko à carla au lieu de la crise grecque… Donc le risque c'est que l'info "véritable" soit cantonnée à une infime fraction de la population, qui ne constituera pas un public suffisant pour générer les moyens économiques de la qualité…En effet, il me semble que l'on en a pas le droit, mais à défaut de réunir ces deux optiques, on doit pouvoir envisager de les faire cohabiter...
Je ne connais pas bien le travail de Pierre Carles, même si je vois la position complexe dans laquelle il se trouve doncmais, à ce propos, une question tout de même ( si elle n'a pas sa place ici, on peut en parler par MP, ou créer un autre topic ) : que penses-tu du travail de Pierre Carles, notament dans son documentaire Pas vu pas pris ? Et dans quelle mesure penses-tu que documentariste et journaliste sont deux faces d'un même métier ?


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Re: À propos du journalisme
Dans le droit fil de la réflexion où nous en sommes, j'ai trouvé un exemple actuel alternatif :
Grèce : un journal contrôlé et édité par ses propres salariés
rendons à César ce qui lui appartient : je l'ai trouvé parceque reproduit sur Acrimed, même si je met là le lien original
Grèce : un journal contrôlé et édité par ses propres salariés
rendons à César ce qui lui appartient : je l'ai trouvé parceque reproduit sur Acrimed, même si je met là le lien original
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Re: À propos du journalisme
À propos d'autre chose, ma réflexion m'a mené à formuler ceci :
J'en suis intimement assez convaincu depuis longtemps, mais je souhaiterais néanmoins le confronter et le développer à l'occasion...pixelvois a écrit :l'objectivité en matière de journalisme est pour moi une absurdité, une impossibilité. Il vaut mieux savoir qui est et ce qui compose le rédacteur et lire au travers de sa subjectivité, plutôt que de se laisser tromper par sa subjectivité masquée par une soit-disant objectivité !
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Re: À propos du journalisme
Il me semble qu'en sociologie il y a un courant qui arrive à cette conclusion (si quelqu'un connait le nom, je suis preneur) : un observateur ne peut jamais être neutre car analyse les événements en fonction de son histoire, croyance, opinion etc...pixelvois a écrit :À propos d'autre chose, ma réflexion m'a mené à formuler ceci :J'en suis intimement assez convaincu depuis longtemps, mais je souhaiterais néanmoins le confronter et le développer à l'occasion...pixelvois a écrit :l'objectivité en matière de journalisme est pour moi une absurdité, une impossibilité. Il vaut mieux savoir qui est et ce qui compose le rédacteur et lire au travers de sa subjectivité, plutôt que de se laisser tromper par sa subjectivité masquée par une soit-disant objectivité !
Pour moi, le problème de cette vision, c'est que la subjectivité ne doit pas être un prétexte à la mauvaise foi. Frontière parfois ténue entre parti-pris et désinformation.
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Re: À propos du journalisme
Oui, c'est comme cela que je l'entendais : assumer ( être conscient de ) sa subjectivité, en faisant l'effort du recul nécessaire à tendre vers l'objectivité sans se persuader qu'on y parvienne...
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Re: À propos du journalisme
Ça n'a qu'un rapport indirect avec le sujet, mais je me posais la question : est-ce que le documentaire sorti récemment Les nouveaux chiens de garde vaut le coup ou non ?
Re: À propos du journalisme
merci pour ce topique super riche !! Vraiment merci (voui j'ai TOUT lu) !
- pixelvois
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Re: À propos du journalisme
Pas vu, et pas regardé de quoi il retournait : je ne saurais même pas dire le degré de rapport avec le sujet...Schnafon a écrit :Les nouveaux chiens de garde

"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan." ( André Gide - Les faux monnayeurs )
Re: À propos du journalisme
Merci beaucoup pour ce sujet très riche ,
Le journalisme est une des voies que je pensais sérieusement creuser dans mon avenir professionnel , et cette remise en contexte historique et réflexion de la part d'une personne ayant explorer ce chemin est en de nombreux point très enrichissante .
J'avais déjà eu des pensées sur l'indépendance journalistique et sa propension à aller de l'information pertinente à la désinformation voir la propagande .
C'est même certainement au vue de l'ampleur de ce travestissement de la fonction journalistique que je considère l'engagement comme nécessaire .
Je m'arrête sur la description faite du métier par vos soins , qui dresse en somme toute un tableau assez sombre d'une profession déclinante .
Pourtant l'évolution de l'offre médiatique et notamment le développement d'internet comme moyen privilégié de transmettre l'information beaucoup plus directement n'est-elle pas en soit la mort annoncé des médias classiques mais également une formidable opportunité de la rendre incroyablement plus transparente ?
Ce déclin n'est-t-il donc pas en somme toute relatif et tenant plus de l'évolution ? Car le besoin de transmettre et d'expliquer ne s'envolera pas du jour au lendemain ?
Ou bien est-il lié à une certaine forme d'endormissement des consciences qui aiment se laisser bercer par la douce mélodie de la doxa que l'on nous chante en permanence ?
Je salue donc votre engagement que je trouve fort noble , et m'excuse de déterrer quelques peu le sujet.
Pour finir voilà une petite anecdote traduisant assez bien votre propos sur l'image biaisée que les gens ont parfois du
journalisme et de l'information , discussion lors d'une première rencontre avec une fille que je me passerai de juger ,je cite " j'aime bien m'informer en regardant TF1".Je suis resté songeur
.
PS : Vos élèves ont bien de la chance
Le journalisme est une des voies que je pensais sérieusement creuser dans mon avenir professionnel , et cette remise en contexte historique et réflexion de la part d'une personne ayant explorer ce chemin est en de nombreux point très enrichissante .
J'avais déjà eu des pensées sur l'indépendance journalistique et sa propension à aller de l'information pertinente à la désinformation voir la propagande .
C'est même certainement au vue de l'ampleur de ce travestissement de la fonction journalistique que je considère l'engagement comme nécessaire .
Je m'arrête sur la description faite du métier par vos soins , qui dresse en somme toute un tableau assez sombre d'une profession déclinante .
Pourtant l'évolution de l'offre médiatique et notamment le développement d'internet comme moyen privilégié de transmettre l'information beaucoup plus directement n'est-elle pas en soit la mort annoncé des médias classiques mais également une formidable opportunité de la rendre incroyablement plus transparente ?
Ce déclin n'est-t-il donc pas en somme toute relatif et tenant plus de l'évolution ? Car le besoin de transmettre et d'expliquer ne s'envolera pas du jour au lendemain ?
Ou bien est-il lié à une certaine forme d'endormissement des consciences qui aiment se laisser bercer par la douce mélodie de la doxa que l'on nous chante en permanence ?
Je salue donc votre engagement que je trouve fort noble , et m'excuse de déterrer quelques peu le sujet.
Pour finir voilà une petite anecdote traduisant assez bien votre propos sur l'image biaisée que les gens ont parfois du
journalisme et de l'information , discussion lors d'une première rencontre avec une fille que je me passerai de juger ,je cite " j'aime bien m'informer en regardant TF1".Je suis resté songeur

PS : Vos élèves ont bien de la chance
- kingubu
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Re: À propos du journalisme
Ben non, faut déterrer ce genre de chose quand il y a tant, à dire, j'essaye de rebondir dans la semaine, sinon la semain prochaine !
- pixelvois
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Re: À propos du journalisme
Ouaip, ça serait chouette
!

"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan." ( André Gide - Les faux monnayeurs )
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Re: À propos du journalisme
Bonjour,
sujet au combien intéressant et merci kingubu pour ce petit cours sur l'histoire du journalisme.
Plus le temps passe et plus je prends mes distances concernant l'information distillée par les journalistes.
Dans votre explication j'ai le sentiment que vous faites une distinction entre le journalisme écrit et oral (TV inclus).
Hélas, je trouve que notre société actuelle privilégie de plus en plus la 2ème forme de journalisme qui, succombant et c'est normal au besoin d'augmentation de son chiffre d'affaire, tend, comme cité précédemment, à vulgariser l'information et à susciter toujours plus d'émotion. Pour moi, je ne considère plus cela comme du journalisme à part entière mais plutôt du domaine du paparazzi de l'information. Je suis donc incapable de suivre le JT de 20h.
Cela est aussi dû, pour mon cas, au fait que l'information orale nous est "imposé" et que nous ne pouvons pas y avoir un droit de tri.
Concernant le journalisme écrit, je trouve qu'il a encore un bel avenir devant lui, le temps de réception et traitement de l'information lui permettant une analyse ( en soulevant la problématique de la subjectivité, autre débat) et ainsi éviter les faux-semblant.
Par contre, il est clair que le mode de visualisation a bien changé et qu'il remonte à loin le temps de mon dernier achat d'un canard ( coin coin) format papier.
Ceci m'amène à la question que je me pose :
Est ce que l'ére numérique et sa nouvelle forme de rémunération permet (tra) de conserver un journalisme compétent et freinera les travers évoqués dans vos postes précédents ?
Aussi, l'arrivée des twitter and co ne vont ils pas aussi tuer le métier de journaliste en permettant à monsieur tout le monde d'informer (ou désinformer) gratuitement et quasi instantanément ?
Petite pensée en cette période de JO pour certains commentateurs sportifs ( je vais quand même pas les appeler journaliste) qui me donne envie de créer une machine pour coller des baffes à distances avec leurs interviews (Amiral Nelson au rapport ! ).
ps : encore désolé pour l’orthographe.
sujet au combien intéressant et merci kingubu pour ce petit cours sur l'histoire du journalisme.
Plus le temps passe et plus je prends mes distances concernant l'information distillée par les journalistes.
Dans votre explication j'ai le sentiment que vous faites une distinction entre le journalisme écrit et oral (TV inclus).
Hélas, je trouve que notre société actuelle privilégie de plus en plus la 2ème forme de journalisme qui, succombant et c'est normal au besoin d'augmentation de son chiffre d'affaire, tend, comme cité précédemment, à vulgariser l'information et à susciter toujours plus d'émotion. Pour moi, je ne considère plus cela comme du journalisme à part entière mais plutôt du domaine du paparazzi de l'information. Je suis donc incapable de suivre le JT de 20h.
Cela est aussi dû, pour mon cas, au fait que l'information orale nous est "imposé" et que nous ne pouvons pas y avoir un droit de tri.
Concernant le journalisme écrit, je trouve qu'il a encore un bel avenir devant lui, le temps de réception et traitement de l'information lui permettant une analyse ( en soulevant la problématique de la subjectivité, autre débat) et ainsi éviter les faux-semblant.
Par contre, il est clair que le mode de visualisation a bien changé et qu'il remonte à loin le temps de mon dernier achat d'un canard ( coin coin) format papier.
Ceci m'amène à la question que je me pose :
Est ce que l'ére numérique et sa nouvelle forme de rémunération permet (tra) de conserver un journalisme compétent et freinera les travers évoqués dans vos postes précédents ?
Aussi, l'arrivée des twitter and co ne vont ils pas aussi tuer le métier de journaliste en permettant à monsieur tout le monde d'informer (ou désinformer) gratuitement et quasi instantanément ?
Petite pensée en cette période de JO pour certains commentateurs sportifs ( je vais quand même pas les appeler journaliste) qui me donne envie de créer une machine pour coller des baffes à distances avec leurs interviews (Amiral Nelson au rapport ! ).
ps : encore désolé pour l’orthographe.
» J’avais une maison au bord de la mer. Mais pour aller à la plage, il fallait passer devant un bar. Je n’ai jamais vu la mer… » Georges Best
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Re: À propos du journalisme
Y'a pas grand chose qui m'a piqué les yeux à moi ^^
Si tu trouves les plans pour la machine à coller des baffes à distance je suis preneuse!
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Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter
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- Miss Mina
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Re: À propos du journalisme
Bonjour,
J'aurai vraiment aimé que ce fil se poursuive encore et encore. J'espère ne pas être hors sujet en apportant quelques informations supplémentaires.
Sur internet, les mots sont devenus le nerf de la guerre. Avoir du contenu.
Depuis plusieurs années, le net a contraint, pour des raisons économiques, énormément de pigistes free-lance à se tourner vers le publi-rédactionnel. Un texte court, avec des mots imposés. Il est rédigé parfois plusieurs fois différemment afin d'éviter le « duplicate content » de G°°gle, ces textes sont destinés à être postés dans divers blogs et autres pseudos-sites d'informations. Il s'agit en faite d'une méthode de référencement dite « propre », techniquement, on la nomme « White hat » elle est longue et coûteuse pour les commanditaires, mais durable et efficace.
C'est du creux, pas d'information réelle, juste des mots qui orientent ailleurs. La publicité et le marketing ne sont jamais très loin.
D'autres encore se retrouvent à commenter sur des sites de chaînes TV qui proposent un programme de télé réalité.. Mots imposés : sexe, chaud, température, clash, flirt, dispute, péter les plombs, trahison ..etc Le but ? Animer avec des effets d'annonces toujours plus percutants/racoleurs et être bien placé partout...l'omniprésence virtuelle, incontournable. Ils travaillent en équipe et se relayent jusque tard dans la nuit, tous des pigistes, désabusés pour la plupart, de ce que devient leur métier.
J'aurai vraiment aimé que ce fil se poursuive encore et encore. J'espère ne pas être hors sujet en apportant quelques informations supplémentaires.
Sur internet, les mots sont devenus le nerf de la guerre. Avoir du contenu.
Depuis plusieurs années, le net a contraint, pour des raisons économiques, énormément de pigistes free-lance à se tourner vers le publi-rédactionnel. Un texte court, avec des mots imposés. Il est rédigé parfois plusieurs fois différemment afin d'éviter le « duplicate content » de G°°gle, ces textes sont destinés à être postés dans divers blogs et autres pseudos-sites d'informations. Il s'agit en faite d'une méthode de référencement dite « propre », techniquement, on la nomme « White hat » elle est longue et coûteuse pour les commanditaires, mais durable et efficace.
C'est du creux, pas d'information réelle, juste des mots qui orientent ailleurs. La publicité et le marketing ne sont jamais très loin.
D'autres encore se retrouvent à commenter sur des sites de chaînes TV qui proposent un programme de télé réalité.. Mots imposés : sexe, chaud, température, clash, flirt, dispute, péter les plombs, trahison ..etc Le but ? Animer avec des effets d'annonces toujours plus percutants/racoleurs et être bien placé partout...l'omniprésence virtuelle, incontournable. Ils travaillent en équipe et se relayent jusque tard dans la nuit, tous des pigistes, désabusés pour la plupart, de ce que devient leur métier.