J'essaye de continuer, je corrigerai les fautes plus tard.
Nous partons donc de la fin de la seconde guerre mondiale. La "remise en ordre" gaulliste de la presse française a fait son œuvre, les résistants sont aux manettes, souvent proches du PC ou par là, la presse se fait populaire (elle l'a déjà été au début du XXe mais c'était une presse bourgeoise lu par le peuple). J'ai plutôt l'impression là que nous sommes confronté, entre 1945 et les années 60, la fin des années 60, à une presse relativement libre, qui, sans être forcément complètement impertinente a toutefois sont mot à dire, et où l'homme et son histoire, (Histoire ?) sont au cœur des préoccupations. On y débat, entre gens courtois même si les propos sont engagés, bref, si ce n'est l'âge d'or, disons qu'on devait être pas mal quand on travaillait comme journaliste à cette époque là parce que l'essentiel du travail reposait sur le… Reportage. Le reportage, c'est l'idée qui consiste à pousser un journaliste hors de ses murs pour aller voir ce qui se passe IRL,ça commence au bistrot, ça finit on ne sait où mais ça se passe dehors et les journalistes rencontrent des vrais gens, enfin, les acteurs de l'actualité. Ils sont donc l'occasion de bavarder, des sujets qu'ils sont censés couvrir, mais aussi de plein de choses et d'autres, d'avoir une appréhension globale de ce qu'est là vie (à l'époque les journalistes sont très correctement payés par rapport au reste de la population). Ils voient le monde en somme comme il est. Et leur mission, celle qui leur est assignée par leurs patrons d'alors, les redac chefs ou les directeurs de rédaction, c'est bien de creuser le sillon de leurs actus pour remonter des infos. Le mythe de l'époque, c'est par là
Life (US). Une information ne peut-être que de première main.
Pendant ce temps là, les reporters de la radio, puis plus tard, de la télévision, gagnent grandement en autonomie. Les directs se font de plus en plus courant dans les journaux parlés, on y parvient aussi dans les journaux télévisés, on parvient à faire voyager les images plus rapidement et les deux medias voient leur influence s'étendre, mais aussi leur audience à mesure que le taux d'équipement des ménages français progresse.
Les années 60, et leur tournant, 1968, seront importantes parce qu'elle redonneront à la presse "papier" l'occasion de se démarquer des radios et des télévisions contrôlées par l'état (ah le bon vieux temps de l'ORTF) en s'engageant plus franchement dans les combats politiques de l'époque, c'est de là que Libé naîtra… etc.
je vais tenter maintenant de vous écrire un image (oui je sais c'est con, mais si je n'y arrive pas je vous ferai un dessin demain

) Vosu savez qu'à l'origine du monde (pas celle de Courbet, la vraie origine) la terre fut constituée à plusieurs reprises d'un immense océan et d'un seul continent. Pour les besoin de cette histoire, imaginez-vous alors que l'Information est comme un continent, un super continent, un magma bien circonscrit d'où sont expulsés des infos vers les rédactions, et où aussi les journalistes savent plonger pour aller extraire (comme à la mine) d'autres infos que personne ne voulait voir expulser… (Vous suivez ? ) gardez à l'esprit qu'alors, jusque dans les années 1970, ce magma est finalement assez tranquille, que la communication n'est pas encore devenu une industrie et que le journaliste fait donc naturellement office de "passeur" indispensable, de relai incontournable, les mauvais esprits diront "filtre. Pour résumer, quand vous aviez quelque chose à dire, il fallait alors passer soit par la publicité, soit par les journalistes, selon le sens du message.
Pour terminer ce deuxième point, imaginez vous donc le rôle du journaliste à l'époque, incontournable ou presque, cadre classé dans les professions intellectuelles (avant l'invention du statut du journaliste en 1935, le métier était souvent fait par des "penseurs' éditorialistes, écrivains…), il avait un rôle de témoin incomparable (Guerre d'Indochine, Algérie, Vietnam…) qui lui avait échu au sortir de la seconde guerre mondiale, il savait à la fois comprendre le monde et avait le souci de le rendre plus facilement compréhensible. Il avait pour mission de "transmettre des connaissances" en plus des informations.
Imaginez vous maintenant les directeurs des journaux, en France issus de la résistance, dans d'autres pays de la bourgeoisie, mais le plus souvent de toute façon animé de motifs "nobles" <--- là c'est moi qui juge - disons avec cette envie permanente, au delà du business, de produire de la connaissance, de participer aux débats politiques de leur temps, etc… Ils savaient eux que le cercle vertueux de l'industrie de la presse papier consiste en premier lieu à avoir de l'influence, parce que l'influence attire les lecteurs curieux, qui par leur nombre attirent les publicités (qui font vivre le plus souvent les journaux) qui reconnaissant le sérieux de la publication en aiguillonne l'influence, etc.
Dans le prochain message je cause de 1973. Dont il n'est nullement question dans la chronologique que je vous ai indiquée, mais c'est normal. Vous pouvez me prendre a défaut certainement si vous vous procurez le très probablement excellent opuscule de Jean-Noël Jeannenay
Une histoire des medias
Et en attendant, vous pouvez suivre les aventures de mes potes Raphaël et Alexis à vélo ces jours ci pour ausculter la France, par facebook (lacampagneavelo) ou sur rue89, c'est du bon journalisme <--- là je juge
@raf & @alex
Vivement l'été.