Salut,
La démocratie. Je ne reviendrait pas sur les propos émis précédemment remettant en cause notre système politique actuel. Je suis moi aussi profondément convaincu que nous ne vivons pas dans une démocratie dans son sens premier (et unique).
Après ce premier constat et diagnostique, place à l'action. Comment lutter contre ce système mondialisé ? Comment mettre en place les principes que nous considérons comme fondamentaux pour une démocratie réelle ? (cf le tirage au sort, le droit de parole etc)
La réponse est simple : "par le bas".
"Le changement viendra d'en bas".
Le bas, c'est nous. Les hommes aux yeux et oreilles ouverts. Aux ongles aiguisés et aux bouches libres de toute auto-censure. Souvent quand je discute avec des personnes convaincu comme moi, ce constat terrible d'impuissance vient sur la table. Que faire ? Comment ouvrir les yeux aux autres ?
Avant d'aborder les moyens que j'ai en tête, j'aimerais revenir sur une notion qui me semble fondamentale dans le processus que nous voulons entretenir (car il est déja engagé dans bien des endroits et par de nombreuses personnes).
Il existe une différence selon moi entre
l'action d'ouvrir les yeux à quelqu'un, et
l'action de lui laisser le libre arbitre et initiative d'ouvrir les yeux.
On pourrait penser que le résultat final sera le même. Pourtant, des expériences ont montré que, lorsqu'un individu a la sensation de faire un "libre choix", il sera bien plus enclin à défendre ce choix là par la suite.
Rapporter à notre situation, ouvrir les yeux aux forceps à nos proches sera improductif, si ce n'est contre productif. L'idée pour répandre un message allant totalement à l'encontre des dogmes actuels, c'est de planter des graines.
Cette métaphore souvent utilisée correspond pourtant parfaitement à ce que nous devrions faire (et qui se fait déja) pour transmettre cette volonté d'ouvrir les yeux et de faire bouger les choses. Cette image sous entend que cela va prendre du temps avant que cela n'arrive à maturité. Cela sous entend également que nous allons devoir entretenir, surveiller, prendre soin des graines que nous avons semé chez autrui. Entretenir la flamme qui deviendra, plus tard, brasier.
En d'autres termes, il faut réfléchir à moyen, voir long terme (et rien que ça, c'est pas trop dans nos habitudes...).
"Plantez des graines ? Ouais super...et tu fais ça comment ? A coup de bêche dans la tronche ? "
Et pourquoi simplement en parler ?
Le bouche à oreille reste ce qui nous servit de communication depuis des millénaires et ce n'est que tout récemment que les communications indirectes
de masses, via les technologies, sont apparues.
Sans dire qu'elles sont inutiles ou viciées (j'y reviendrait ensuite), elles ne possèdent pas ce qui fait la force du bouche à oreille : les émotions.
"La vérité sera dur à entendre"
Pour faire bouger les choses, il nous faudra plus que cette communication impersonnelle qui nous glisse sur les plumes qu'est internet, la télé ou les journaux. Il nous faudra du contactes physique, il nous faudra des cris, il nous faudra des pleures et des joies.
J'ai personnellement du, un jour, remettre en question le fondement même de mon individu. Ce en quoi j'avais une absolu confiance. Quelque chose que j'avais placé sur un piédestal d'or que je considérais comme indétrônable.
La vérité fut dur à entendre. Mais, une fois la colère, la tristesse, la douleur passées, ce n'est rien moins qu'un formidable bond en avant vers la paix intérieure que je venais d'accomplir.
Remettre en cause un système économique, politique, social, culturel, historique aussi profondément ancré dans chaque individu causera surement autant de douleur, de conflit, de tristesse, de peur que mon expérience. Mais cela amènera également, j'en suis convaincu, autant de joie, de paix et de bonheur (je ne dit pas que cela résoudra tous les problèmes...).
Le bouche à oreille reste donc, selon moi, le meilleur moyen de faire changer le monde. Parce qu'il s'agit du moyen le moins sujet à interprétation (j'ai bien dit "le moins"

), je considère la communication directe, le bouche à oreilles, comme la meilleur façon de transmettre, d'étayer et de défendre cette idée.
Vous ne ferez pas dire à un professeur d'économie que le système qu'il apprend à ses élèves est vicié en lui transmettant un article ou un documentaire vidéo. Cela ne l'atteindra pas.
En discutant directement avec lui par contre, vous avez la capacité de planter une graine, de le faire douter, de lui éveiller la flamme. Cela prendra peut être des heures ou des jours de débats successifs, mais le face à face, les yeux dans les yeux, transmettra ce qu'internet ne pourra jamais.
Même inconsciemment, lorsqu'un individu aux motivations bienveillantes tente de vous convaincre (donc pour votre bien), vous le savez, vous le percevez. Et cette sensation, est fugace, ignorée ou rejetée, elle reste là et ressortira en temps voulu...tout du moins je m'en suis convaincu.
J'ai dit que je reviendrais sur le rôle des communications de masses, et plus particulièrement internet.
Pourquoi seulement internet et pas les radios, télés et autres journaux ? Parce qu'ils sont dors et déjà contrôlés et que cela serait une perte de temps que de vouloir les rendre libre à nouveau. Sans parler qu'ils sont de moins en moins écoutés, lus ou regardés par les nouvelles générations.
Bref, l'avenir réside dans internet. Internet, c'est le seul média de masse qui n'est pas encore totalement contrôlé et où l'on peut dire et lire toutes les mouvances de notre choix. L'information est là, la vérité s'y trouve, il suffit de faire le choix de chercher.
Pour autant, je ne reviendrais pas sur mon idée qu'internet est incapable de faire changé d'avis une personne. Internet n'est qu'un outil de propagande. Aussi bien pour les détracteurs du système que les autres. Internet n'est qu'un relais. Il convainc seulement les convaincus. Il ne fait qu'arroser la graine plantée. Il alimente seulement la flamme, ce n'est pas l'outil qui la fera naître.
D'ailleurs, il me semble que cette affirmation trouve un exemple dans les réactions, si peu nombreuses, si peu énergiques que l'on a pu lire sur différents sujets postés ici, pourtant, il me semble, fondamentaux (la démocratie, l'éducation etc). Tenez le même genre de propos lors d'une rencontre entre amis, et l'assemblé s'embrasera rapidement, qu'importe les points de vues de chacun.
Je vais en terminer en utilisant internet pour ce qu'il est : je vous invite à vous renseigner sur la démarche réussie de
démocratie participative de la ville de Grigny (8000 hab, Rhône). Depuis 7 ans, c'est
d'en bas que l'information remontent, et mieux encore, que les décisions sont prises ...allant jusqu'à voter le budget de la commune par les citoyens. Via des conseils de quartiers (à différents échelons) composés d'habitants tirés au sort, les élus ont réussi à faire comprendre aux habitants cette notion "d'intérêt publique"...la bienveillance quoi.
A noté également la réaction des tirés au sort : jamais sans cette convocation de devoir citoyen ils ne se seraient impliqué, ne se seraient senti capable et légitime d'occuper une telle position...et pourtant...et ça marche !
Documentaire sur la démocratie participative de Grigny (11 min)
[BBvideo 425,350]
http://www.youtube.com/watch?v=207eNdCgiss[/BBvideo]
Et toujours pour relier cela au début du post, une autre
conférence d'Etienne Chouard qui revient sur les fondamentaux d'une démocratie (1h25)
http://www.youtube.com/watch?v=M2ADw7hZiT0Lien mort