La phrase que tu cites est pleine de présupposés effectivement. Cela dit, je ne fais que me questionner par rapport à ce que tu apportes.
Il me semble tout de même que tu plaides en faveur d'une inégalité naturelle, qu'il s'agirait d'instituer en accordant le système scolaire à l'inégalité des niveaux intellectuels, non?
En fait, l'inégalité de QI, elle est naturelle, et pas corrigible (il faudrait envisager d'abaisser les Hauts QI en les maltraitant, tout en favorisant les bas QI en permanenve, ce serait délirant, le retour des khmers rouges en quelques sortes). L'idée est donc de se focaliser sur les capacités de chacun (ou autant que possible, de chaque groupe) en proposant le plus possible quelquechose d'adapté.
Organiser les apprentissages en fonction des capacités d'apprentissages, ça veut bien dire créer des classes en fonction du niveau intellectuel d'après ce que je lis .
Tu prends l'exemple des segpa, ce sont des dispositifs adaptés aux enfants ayant de fortes difficultés d'apprentissage (pas des difficultés liées à l'ennui) et pour qui la scolarité est adaptée pour qu'ils atteignent au moins un niveau minimum.
Oui, les Segpa ce sont un ensemble de DYS et/ou de handicaps (je ne sais pas si un haut QI avec Dys ne pourrait pas théoriquement ou en pratique s'y retrouver en fait).
Si on reproduit ça selon les QI pour les autres, ça veut dire déterminer des niveaux d'exigences différents par écart-types, car si c'est pour arriver aux mêmes points du programme en fin d'année, ça ne sert pas à grand chose (différence de rythmes, capacités, tout ça tout ça...). Donc oui, ça va faire des inégalités entre les groupes puisqu'au même âge, les enfants ne seront pas amenés à avoir les mêmes acquis scolaires.
Oui, ça veut aussi dire reconnaitre des capacités différentes pour des objectifs différents, des organisations différentes, peut être des classes plus "hétérogènes" en termes d'apprentissages, ou on permettrait à des hpi de ne pas apprendre au même rythme dans chaque matière.
Perso, je ne vois pas ici d'équité. Ça ressemblerait plutôt à un début de discrimination sociale, car les gamins n'auront plus les mêmes repères, mais des repères adaptés à un niveau préétabli face auxquels ils ne pourront pas faire grand-chose.
en fait on renonce à l'égalité (indiscriminée) vers l'équité (c'est à dire l'augmentation des possibilités selon son niveau)
Ce n'est pas une chose que tu évoques, mais, en poussant le truc, on pourrait même envisager des cursus orientés vers différentes CSP (histoire de bien harmoniser la formation et l'emploi)...
En fait, et c'est là qu'il faut bien regarder la réalité en face, les CSP futures sont déjà bien déterminées par le QI (c'est le meilleur prédicteur, et c'est le signe d'une forme de méritocratie....), ce QI n'est pas améliorable sur le long terme par un enseignement spécifique après 10 ans, et très peu avant. D'ailleurs le flechage vers des CSP pourrait aussi impliquer de flecher un certain nombre des meilleurs QI moyens vers des CSP++
Ensuite, je ne sais pas par quel coup de baguette magique les inégalités de classe sociale pourraient être atténuées (j'ai l'impression que tu le penses, mais vu le flou de ton discours ça reste à confirmer.) et l'écart d'intégration au sein des grandes écoles n'est que peu représentatif de cela.
J'y vois au contraire une aggravation des inégalités. La réussite scolaire est certes corrélée en partie au niveau intellectuel, mais aussi fortement au milieu social. Cela s'explique grandement par le fait que les enfants de milieux défavorisés ne bénéficient pas du même soutien environnemental que ceux des milieux plus favorisés (je ne parle pas ici que du contexte familial.).
en fait, le QI est héréditaire, mais pas exactement "collé" aux classes sociales, le bénéfice de cette solution consisterait justement à favoriser au maximum les QI hauts qui viennent de milieux défavorisés ou populaires.
Pour la catégorie des QI hauts issus des milieux moins favorisés, il y a fort à parier que ceux qui s'en sortaient avec un niveau égal pour tous auront plus de mal avec une augmentation des exigences sur le seul critère que leur QI. Tandis que pour les QI plus bas, les parents qui auront les moyens financiers opteront de préférences vers l'enseignement privé.
on rajoute des problèmes qui n'appartiennent pas au problème avec le privé, et ça ne change rien (des classes segpa dans le privé existent également). Je ne suis pas d'accord avec l'idée que les QI hauts de milieux défavorisés s'en sortent mieux avec des enseignements non-adaptés à leur intelligence, je ne comprends pas ton raisonnement?
Enfin, le QI n'offre pas de certitude sur une réussite scolaire, mais une probabilité. Le seul indicateur fiable n'étant que celui des résultats effectifs durant la scolarité. Ce sont ces derniers qui permettent de montrer s'il y a lieu de chercher d'éventuelles difficultés. Sinon, c'est partir d'une hypothèse statistique et pourquoi pas, à terme, se passer du QI et rechercher directement le score polygénique associé. Il me semble d'ailleurs que l'auteur que tu cites s'y prépare déjà...
Oui c'est bien une probabilité, mais je pense qu'on peut largement l'améliorer pour tous en créant une scolarité adaptée à chaque type d'élève. Qu'entends tu par "score polygénique"? Ce serait Gattaca? Ce n'est pas du tout ça: Warne, comme une écrasante majorité de chercheurs dans le domaine de l'intelligence, considèrent que l'intelligence procède à la fois de l'hérédité et de l'environnement. Dans nos pays industrialisés, l'environnement est essentiellement égalisé de nos jours (pour ce qui est pertinent pour le QI), il ne reste donc plus que l'hérédité, ce qui est assez injuste, autant pour les HQI que les autres d'ailleurs.