
Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
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Re: Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
C'est super, tout ça ! Contente pour toi 

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Re: Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
personnellement je trouve que terme intelligence émotionnelle est un tel oxymore !
Déjà que l'on arrive pas à définir convenablement et objectivement ce que signifie le terme : intelligence, alors y rajouter un concept aussi subjectif que l'émotion revient à s'éloigner définitivement du concept.
Déjà que l'on arrive pas à définir convenablement et objectivement ce que signifie le terme : intelligence, alors y rajouter un concept aussi subjectif que l'émotion revient à s'éloigner définitivement du concept.
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Re: Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
Effectivement, il n'est pas simple de définir l'intelligence et, de fait, elle est plus une notion d'un concept. À l’heure actuelle, même au sein du seul champ de la psychologie (et je me limiterai sciemment à celui-là), il n’existe pas de définition de l’intelligence qui fasse consensus.
L’intelligence se définit essentiellement comme une capacité à s’adapter face aux demandes de son environnement.
Selon Howard Gardner :
On peut trouver une définition sommaire de l’intelligence émotionnelle, telle que proposée 1990 et reprise en 1997, par Peter Salovey et John Mayer comme :
Quelques tests et échelles, glanés çà et là :
Tout ça me fait me dire qu'il y a décidément à boire et à manger dans le champ fort complexe, touffu et parfois fumeux de la psychologie, qu'il y a beaucoup à explorer et à débroussailler, et que, notamment, si un jour, si j'ai le temps, je ferai sans doute un post sur les qualités métriques d'un test psychométrique. Parce que c'est important et que ça pourrait peut-être intéresser des gens ici.
L’intelligence se définit essentiellement comme une capacité à s’adapter face aux demandes de son environnement.
Selon Howard Gardner :
Mais dès lors, il ne paraît pas si absurde que cela de pouvoir parler, aux côtés d’une forme d’intelligence « intellectuelle », « cognitive », d’une « intelligence émotionnelle », même si j’entends que les mots peuvent paraître dissonants, quand ce n’est pas carrément « oxymorique ».« [L’intelligence est] la capacité à résoudre des problèmes ou à produire des biens ayant une valeur dans un contexte culturel ou collectif précis. Les problèmes à résoudre vont de l’invention de la fin d’une histoire à l’anticipation d’un mat aux échecs, en passant par le raccommodage d’un édredon. Les biens vont des théories scientifiques aux compositions musicales en passant par les campagnes politiques victorieuses. »
On peut trouver une définition sommaire de l’intelligence émotionnelle, telle que proposée 1990 et reprise en 1997, par Peter Salovey et John Mayer comme :
D. Goleman, dans L’intelligence émotionnelle (1995), postule que :« [L’intelligence émotionnelle est] l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres »
À partir de là, plusieurs tests, échelles et questionnaires peuvent être utilisés afin de tâcher d’évaluer la dynamique affective. Tous les tests ne s’appuient pas sur les mêmes modèles théoriques, et même les auto-questionnaires n’ont souvent de sens que pris dans l’interprétation du psychologue qui les récupère.« [L’intelligence émotionnelle est] le fait d’être capable […] de maîtriser nos pulsions affectives, de percer à jour les sentiments les plus intimes d’autrui, de nouer des relations harmonieuses avec les autres — selon les termes d’Aristote, la capacité rare “de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et aux temps voulus”. »
Quelques tests et échelles, glanés çà et là :
- Le High Sensitive Person d’Elaine N. Aron. Vous pouvez vous amuser à en trouver différentes versions sur le site Les hypersensibles, de nos voisins helvètes.
- L’échelle de sensibilité tempéramentale, d’Evans et Rothbart (peu de documentation)
- Le STQ (Structure of Temperament Questionnaire) de Trofimova, plusieurs versions. (Trouver de la documentation en langue française est difficile.)
- Le profil sensoriel de Dunn : ce test s’appuie sur la théorie de l’intégration sensorielle. C’est un outil standardisé qui permet d’évaluer les capacités de traitement de l’information sensorielle. Cet outil peut trouver une utilité certaine dans une évaluation dans un contexte de suspicion d’autisme. Il ne permet d’évaluer que les enfants de 3 ans à 10 ans et 11 mois.
- Le questionnaire de Schutte, qui vise à explorer l’intelligence émotionnelle selon la définition de Salovey et Mayer, au travers de trois composantes : la perception, l’appréciation et l'expression des émotions chez soi et chez les autres ; la régulation des émotions ; l’utilisation des émotions dans la résolution de problèmes (oui, on n'est pas un pur intellect).
- L’inventaire de quotient émotionnel (EQ-I™) : outil qui semble essentiellement utilisé dans le domaine des ressources humaines, basé sur les travaux de Reuven Bar-On, qui prétend évaluer l'intelligence émotionnelle au travers de cinq dimensions : la perception de soi ; l’expression individuelle ; les relations humaines ; la prise de décision ; et la gestion du stress. (Je fais très court.)
- Les épreuves projectives, dont font partie le Rorschach et le TAT (avec la version pour enfant : le CAT). (Le test de Rorschach est cependant très critiqué par l’AFIS : https://www.afis.org/Le-test-des-taches ... s-au-musee. Plusieurs reproches tournent autour des qualités métriques du test : la validité, la fidélité, la sensibilité.)
Tout ça me fait me dire qu'il y a décidément à boire et à manger dans le champ fort complexe, touffu et parfois fumeux de la psychologie, qu'il y a beaucoup à explorer et à débroussailler, et que, notamment, si un jour, si j'ai le temps, je ferai sans doute un post sur les qualités métriques d'un test psychométrique. Parce que c'est important et que ça pourrait peut-être intéresser des gens ici.

« Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. » Mark Twain
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Re: Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
Bonsoir,
Je rebondis sur ce sujet, car je viens de lire l'intelligence émotionnelle de Goleman, et quelques paragraphes ont accroché mon esprit.
Notamment le travail de Stephen Nowicki - Nonverbal Processing Difficulties - semble intéressant, mais il s'agit d'un manuscrit non publié, qui se vend aujourd'hui au prix de 37,50€, ce qui me semble assez abusif pour une étude datant de plus de 30 ans...
mais là n'est pas le sujet.
Heureusement on retrouve plus facilement les travaux de Steven Asher et Gladys Williams.
A la lecture du livre de Goleman, je constate dont qu'il existe des études, qui ont amené des jeunes enfants à se rediriger vers des comportements plus adéquats en société. Et ce, en ramenant une certaine sensibilité aux émotions, une certaine écoute de l'autre, qui ont certainement ramené vers une harmonie.
Avez-vous connaissance de tels travaux, plus actuels, de telles thérapies pour les adultes ? Si oui, connaissez-vous les bons mots-clés, et le type de professionnels vers lesquels il faut se tourner ? Y a t-il une spécialisation particulière ?
Vous vous en doutez, la question n'est pas totalement innocente
Merci à vous !
Si vous possédez le livre et souhaitez relire la partie en question, il s'agit du chapitre 15 - le prix de l'ignorance, et plus précisément pages 372 à 374 édition j'ai lu, les sous-parties "isolement et abandon des études" et "comment apprendre à se faire des amis".
Je rebondis sur ce sujet, car je viens de lire l'intelligence émotionnelle de Goleman, et quelques paragraphes ont accroché mon esprit.
Les enfants qui manquent de sensibilité dans leur rapport avec les autres - parce qu'ils ont du mal à déchiffrer leurs sentiments et à y répondre - finissent par devenir des parias. Les exclus conservent leur statut tout au long de leur scolarité. Cela peut avoir de graves conséquences pour l'individu lorsqu'il atteint l'âge adulte.
En étudiant les notes de bas de page, l'on constate que ces études et travaux datent de 1987 et 1989.En dépit de leur maladresse, tout espoir n'est pas perdu pour ces petits parias. Le psychologue Steven Asher a conçu à leur attention des "cours de rattrapage sur l'art de cultiver l'amitié". Il réunit des élèves d'école primaire, les moints appréciés par leurs camarades de classe, et, en six séances, il leur montre comment "rendre les jeux plus amusants" en étant "amicaux, drôles et gentils".
[...]
Un an plus tard, tous ces enfants jouissaient d'une bonne réputation auprès de leur camarades. Aucun n'était idôlatré, mais aucun n'était plus rejeté.
Notamment le travail de Stephen Nowicki - Nonverbal Processing Difficulties - semble intéressant, mais il s'agit d'un manuscrit non publié, qui se vend aujourd'hui au prix de 37,50€, ce qui me semble assez abusif pour une étude datant de plus de 30 ans...

Heureusement on retrouve plus facilement les travaux de Steven Asher et Gladys Williams.
A la lecture du livre de Goleman, je constate dont qu'il existe des études, qui ont amené des jeunes enfants à se rediriger vers des comportements plus adéquats en société. Et ce, en ramenant une certaine sensibilité aux émotions, une certaine écoute de l'autre, qui ont certainement ramené vers une harmonie.
Avez-vous connaissance de tels travaux, plus actuels, de telles thérapies pour les adultes ? Si oui, connaissez-vous les bons mots-clés, et le type de professionnels vers lesquels il faut se tourner ? Y a t-il une spécialisation particulière ?
Vous vous en doutez, la question n'est pas totalement innocente

Merci à vous !
Si vous possédez le livre et souhaitez relire la partie en question, il s'agit du chapitre 15 - le prix de l'ignorance, et plus précisément pages 372 à 374 édition j'ai lu, les sous-parties "isolement et abandon des études" et "comment apprendre à se faire des amis".
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Re: Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
Ce qui m'interpèle dans ce que tu écris, c'est le conditionnement. Est ce qu'en montrant aux enfants comment se comporter ne va pas à l'encontre de la nature de ces enfants?
Je comprends qu'il faille être amical, gentils. Mais drôle ou rendre des jeux amusants?
Selon la façon dont cela se déroule et est reçu par l'enfant concerné, je trouve que cela peut être très maladroit.
Comme adulte, je trouve ça intéressant de comprendre en quoi un comportement peut déranger, comment il est compris ou vu par les autres et ensuite d'être libre de le conserver ou de le modifier. La notion de liberté, de libre arbitre versus le dressage ou le conditionnement.
Ca me fait penser aux TCC
Je comprends qu'il faille être amical, gentils. Mais drôle ou rendre des jeux amusants?
Selon la façon dont cela se déroule et est reçu par l'enfant concerné, je trouve que cela peut être très maladroit.
Comme adulte, je trouve ça intéressant de comprendre en quoi un comportement peut déranger, comment il est compris ou vu par les autres et ensuite d'être libre de le conserver ou de le modifier. La notion de liberté, de libre arbitre versus le dressage ou le conditionnement.
Ca me fait penser aux TCC
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Re: Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
Je ne pense pas qu'il s'agisse de dressage, ou d'aller à l'encontre d'une nature profonde, mais plutôt de trouver quelques clés qui permettent une meilleure intégration.yokainoshima a écrit : ↑ven. 26 juin 2020 23:20 Ce qui m'interpèle dans ce que tu écris, c'est le conditionnement. Est ce qu'en montrant aux enfants comment se comporter ne va pas à l'encontre de la nature de ces enfants?
Je comprends qu'il faille être amical, gentils. Mais drôle ou rendre des jeux amusants?
Selon la façon dont cela se déroule et est reçu par l'enfant concerné, je trouve que cela peut être très maladroit.
Comme adulte, je trouve ça intéressant de comprendre en quoi un comportement peut déranger, comment il est compris ou vu par les autres et ensuite d'être libre de le conserver ou de le modifier. La notion de liberté, de libre arbitre versus le dressage ou le conditionnement.
Ca me fait penser aux TCC
[mention]Manu[/mention] parle de comportements plus adéquat en société, d'une plus grande sensibilité à l'autre, d'une meilleure gestion des émotions les siennes propres et celles des autres...
Ce sont effectivement des notions incontournables pour une vie "en société", prendre "l'autre" en compte et avoir une certaine capacité d'adaptation. Ça ne signifie pas renier sa nature.
Simplement, comme pour le respect, ça doit être réciproque, l'autre ne peut accepter ce que l'on est, que si il sent qu'il est lui-même accepté et entendu. Le rapport à l'autre est harmonieux je pense quand il fonctionne sur l'échange.
Mais bien sur chacun est libre de s'adapter ou pas, d'accepter l'échange ou pas, de s'intégrer ou pas.. Il va y avoir des situations où l'on va choisir de ne pas le faire, et d'autres qui nous conviendront mieux, mais encore faut-il avoir les clés pour le faire.
À force de penser à ce que les autres pensent de nous, on en oublie de se penser soi-même.
Christophe André
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Re: Haut Potentiel Emotionnel : qu'est-ce que c'est, quel test ?
Ce que tu décris, [mention]Manu[/mention], me fait penser aux entraînements aux habiletés sociales, qui sont effectivement des pratiques issues des TCC, notamment dans le cadre de la prise en charge de l'autisme.
Je comprends autant l'objection de [mention]yokainoshima[/mention] quant à l'expression de sa crainte d'imposer une norme que la proposition de [mention]Holi[/mention] quant au fait de davantage proposer plus que d'imposer.
Le risque de vouloir normer existe, effectivement. Mais on peut aussi vouloir proposer d'autres outils, d'autres clefs de compréhension, d'autres savoir-faire qui pourrait permettre une plus grande souplesse et une plus grande ouverture.
En revanche, je comprends aussi qu'à vouloir seulement proposer au sujet autiste des outils pour mieux s'adapter au monde des neurotypiques, on risque de juste poser le sujet autiste comme un « problème » en soi, en oubliant que c'est aussi à la société de savoir accueillir ceux qui, en son sein, diffèrent de la « norme ». (Finalement, c'est à se demander si on est vraiment sortir des débats nés de l'antipsychiatrie.)
Je comprends autant l'objection de [mention]yokainoshima[/mention] quant à l'expression de sa crainte d'imposer une norme que la proposition de [mention]Holi[/mention] quant au fait de davantage proposer plus que d'imposer.
Le risque de vouloir normer existe, effectivement. Mais on peut aussi vouloir proposer d'autres outils, d'autres clefs de compréhension, d'autres savoir-faire qui pourrait permettre une plus grande souplesse et une plus grande ouverture.
En revanche, je comprends aussi qu'à vouloir seulement proposer au sujet autiste des outils pour mieux s'adapter au monde des neurotypiques, on risque de juste poser le sujet autiste comme un « problème » en soi, en oubliant que c'est aussi à la société de savoir accueillir ceux qui, en son sein, diffèrent de la « norme ». (Finalement, c'est à se demander si on est vraiment sortir des débats nés de l'antipsychiatrie.)
« Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. » Mark Twain