
[mention]hosen[/mention] j’ai été très intessée par tes interventions. Pour ma part, parler de la communication « de masse » ou en tout cas qui n’est plus entre deux personnes n’est pas vraiment un hors sujet. Mais il me semble qu’elle ne répond pas aux même règles. Les enjeux de pouvoirs sont plus grand, il s’agit alors qu’une personne ou qu’un petit groupe rallient beaucoup de personnes par leur communication à leurs idées.
Lorsqu’il s’agit de communiquer entre deux personnes ou quelques-unes, il me semble que le fait d'être d’accord, ou de convaincre, ou de rallier à une cause n’est pas nécessairement l’enjeu de la communication. Mieux se comprendre, ou débattre agréablement d’avis différents, divergents peut suffire. Il n’y a pas nécessairement un maître et son esclave, celui qui sait et celui qui ignore. Et heureusement. La manière de communiquer par contre peut rendre l'échange plus ou moins fertile, être plus ou moins utile. Et c’est palpitant, je trouve.
J’ai beaucoup aimé l’exemple que tu as choisi pour illustrer « autre temps, autre mœurs ». Mais au-delà de l'époque, communiquer autrement aurait enlevé de la force à son discours. Or, rappeler que l’on est partie prenante d’un système relationnel voire social (je ne l’ai pas lu, alors je marche sur des œufs. Mais tu m’as donné envie) —si l’on souhaite éveiller ou réveiller les gens— doit se faire avec une certaine fermeté. La Boétie ne s’inscrit pas en médiateur, il n’est pas dans l'hésitation d’un discours, il n’attend pas qu’un brouillage émotionnel se dissipe afin de pouvoir mieux échanger (comme par exemple la CNV peut le faire). Non, il affirme une réflexion qui pourra permettre à d’autres d'être moins passifs dans l’existence, d’être acteurs de leur transformation, de leur existence. Même si la CNV existait déjà, il n’y aurait eu aucune raison de l’utiliser pour pouvoir déclarer et assumer son point de vue.
Personnellement, je ne trouve pas que la CNV et quelques autres méthodes de communication soient des méthodes de précaution verbale uniquement. Je te rejoins sur la question de la violence croissante des rapports sociaux et interpersonnels. Elles sont un certain type de réponse à cela. Elles peuvent permettre une régulation de l’emotionnel qui existe lors d’un échange verbal, nécessairement. Comme une sorte d’ « Aïkido verbal », elles peuvent me semble-t-il utiliser la force ou la violence de l’interlocuteur afin de le faire chuter ou qu’il la reconnaisse, qu’il puisse la maîtriser et ne pas la refiler à quelqu’un qui n’est pas nécessairement le créateur de celle-ci. (Euh, j’espère que je suis claire...

Il me semble qu’utiliser le « je » à tout va n’est pas mieux que de ne l’utiliser jamais. Tout est affaire de modération et de capacité à être souple dans l’utilisation de la façon de parler, de définir et d'échanger. En matière d’affirmation de soi, par exemple, si on ne montre pas à quelqu’un qui montre les dents qu’on sait faire, mais que faire autrement est un choix, le respect sera difficile à acquérir. D’ailleurs, si l’on dit « gagner le respect » ce n’est pas pour rien.
[mention]pandamonium[/mention] peut-être manque tu de confiance en toi? Ce qui peut entraîner de la maladresse. Un entraînement à mieux t’affirmer oralement pourrait t’aider à mieux faire reconnaître le message que tu as envoyé. Parce que la bienveillance n’est pas reconnue par tous et toutes. Et qu’alors il peut être facile par le récepteur de faire porter aux mots d’autres enjeux. Je ne crois pas que la maladresse soit un état de fait. Il me semble qu’il y a une part d’ombre ignorée qui agit par là-dedans et qui se raconte via cela.

si ça vous intéresse, voici la présentation de l’aïkido verbal https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Aïkido_verbal