Je vais tenter par ce message de sauver ce topic qui aurait pu être intéressant si j’avais su l’aborder différemment. Je suis partie de postulats que je pensais implicites qui ne sont a priori pas partagés.
1er postulat : Je suis foncièrement convaincue qu’une femme a autant de valeur qu’un homme. (C’est fou de devoir l’écrire !). Je suis tout autant convaincue que les hommes et les femmes doivent être égaux en droit et ce de manière non négociable.
2eme postulat : L’être humain est un animal culturel. Même si le biologique a une influence certaine sur nos comportements, il ne s’agit que d’influences et c’est la culture qui va structurer et donner du sens à nos comportements. Le biologique n’apporte donc pas d’explication aux comportements, seul l’aspect culturel peut être étudié mais si ce dernier prend en compte les influences biologiques car sans cela les raisonnements seront biaisés.
3eme postulat : Les sociétés humaines possèdent une très large gamme de modes de fonctionnement. Divers et variés jusqu’au raffinement. Il reste pour autant une quasi-constance : La balance penche du côté masculin de manière plus ou moins marquée. Regarder les données et les formaliser, n’a aucun lien avec le fait de les approuver ou d’en faire une vérité absolue et immuable. C’est une analyse froide et objective. Je n’ai pas le temps de recopier mes sources, mais j’en ai donné les références, auxquelles je pourrais ajouter les travaux de nombreux ethnologues. Mais j’ai fait une recherche internet rapide, et voici quelques liens qui montrent que non mes données ne sortent pas de nulle part et non je ne crois pas pour autant que l’homme doit dominer la femme ou que c’est une réalité infranchissable. Comment peut-on dire que la domination masculine est une invention occidentale récente ? Où sont les sources ? Et non l’exemple de quelques modes de vie «
plus égalitaire » (je cite le texte de Marmotte) comme les pygmés tout à fait connus ne révolutionne pas tout, car on peut en citer des milliers en contre exemple. La genèse elle-même déjà révélait déjà ce diktat récurrent.
Mes sources internet :
http://www.franceculture.fr/emission-cu ... t-2013-12-
http://www.leconflit.com/article-autour ... 98675.html extrait: « Les études féministes, même si par tactique idéologique on les appelle plutôt études sociologiques du genre, ont remis en question un certain "endocentrisme" (male bias) de la pensée scientifique en général et de la pense anthropologique en particulier. Elles rééquilibrent une vision de la famille trop centrée sur le père ou le chef de famille, non pas forcément pour contester la réalité de la domination masculine, mais pour en contester la légitimité, surtout lorsqu'elle tend vouloir se faire sur des bases biologiques »
http://horizon.documentation.ird.fr/exl ... /34247.pdf
C’est une recherche internet rapide et certainement discutable et loin d’être exhaustive mais de nombreux ouvrages d’ethnologies sont disponibles.
4eme postulat : La recherche récente nous a appris que nos plus proches parents partagent avec nous le fait d’être des animaux culturels. Cela ne signifie à aucun moment que nous avons des modes vie similaires… Chaque espèce a pris son propre chemin. La comparaison de nos comportements peut uniquement permettre de révéler l’ancienneté de certains de nos traits. Par exemple, la capacité à comprendre et à tenir compte de ce l’autre sait… les chimpanzés et les bonobos le peuvent (montrés par des expériences scientifiques), donc nous pouvons légitimement penser que ce n’est pas une coïncidence et donc spéculer sur le fait c’était une caractéristique de notre ancêtre commun. Le fait de construire par la culture son comportement est également une caractéristique commune, donc très ancienne. Ce type de recherches n’invalide en rien la spécificité humaine, tout comme cela n’invalide aucunement la spécificité de chaque espèce. L’être humain pratique la philosophie, l’astronomie, construit des monuments visibles depuis la lune… C’est sa spécificité. Rayer le passé, faire comme si il n’avait aucun poids, qu’il n’avait rien à faire dans la réflexion est peu compréhensible.
5eme postulat : Les mots ont un sens. Le sens d’une phrase n’a pas être détournée pour lui donner un autre sens. Si cela se produit, cela dénature le discours de la personne dont la pensée a été détournée.
6eme postulat : Le respect pour l’autre sur un forum repose sur une lecture attentive des écrits sur lesquels l’ont souhaite réagir. L’erreur ponctuelle est compréhensible, la répétition démontre donc un irrespect. Ne pas se sentir respecté provoque nécessairement des émotions désagréables, même quand l’on se veut détachée.
Je vais à présent tenter de présenter les choses moins froidement et faire les liens que je fais moi personnellement entre toutes les données que j’ai évoquées tout au long du topic. Les données que j’ai écrites pas les traductions fantaisistes qui ont été faites à leur suite. Et je répète que j’ai cité mes sources que chacun est libre de les étudier pour évaluer leur pertinence et qu’il possible de revenir en arrière pour lire ce que j’ai réellement écrit précédemment.
Ce que j’apprends de tout cela, c’est que la paléoanthropologie et la psychologie animale nous montre certes un historique où le masculin domine ce qui est confirmé par l’ethnologie. Mais ils montrent aussi et surtout des tas d’autres choses bien plus intéressantes : Cette domination n’est pas dans l’intérêt des femmes, et donc absolument pas dans un pseudo-intérêt de l’espèce qui est composé des 2 sexes. Il se justifie uniquement sur un intérêt biologique pour les mâles dont il serait culturellement aisé de s’affranchir car un homme peut tout à fait élever un enfant qui n’est pas le sien ou laisser le sien élevé, en partie ou non, par un autre. Par ailleurs, la faiblesse du dysmorphisme sexuel chez l’être humain, et les modes de vie de nos cousins nous montre que la configuration initiale de notre espèce ne conduit pas obligatoirement au patriarcat. Nous apprenons que même chez le chimpanzé qui fonctionne avec un mâle alpha (le patriarcat absolu !), les femelles sont dans les faits peu dominées, et peuvent avoir une influence majeure dans un groupe. Chez le bonobo les femelles dominent. Il se trouve que les bonobos vivent dans des lieux avec des ressources sont plus abondantes que les chimpanzés. Le texte sur les pygmés illustre parfaitement le fait que l’abondance des ressources a une grande influence sur les relations sociales (les femmes sont les grandes perdantes de la perte de l’abondance dans cette population) Donc il parait clair que notre famille tend vers des relations égalitaires mais que l’environnement qui dessine au fil du temps les relations sociales et la structures des sociétés influe fortement sur les relations homme/femme. L’ethnologie le montre également.
J’apprends aussi que le couple parental a des racines anciennes car ce couple parental est corrélé à la biologie. L’ethnologie semble également le montrer. Ce couple parental nous montre que l’éducation des enfants est partagée depuis très longtemps. Les hommes s’y investissent, permettant une amélioration de la survie des enfants. Ce qui permet une dépendance plus longue, et donc une durée d’apprentissage plus longue.
Le tout montre que le genre est biologique ET culturel. Mais l’être humain peut s’affranchir en majeure partie du biologique de manière consciente et délibérée, ou non via les mécanismes de l’inconscient humain. Les relations hommes femmes ne sont pas gravées dans le marbre. Notre espèce est avant tout caractérisée par une tendance égalitaire qui fait partie du chemin pris par notre espèce. Pour faire tout ce que nous faisons, il nous a fallu de nombreux pré-requis, et l’entre-aide homme/femme en fait partie. Une analyse superficielle naturaliste qui tendrait à montrer l’évidence écrasante que l’homme doit dominer la femme car c’est dans l’ordre des choses, est totalement balayé par une analyse scientifique et méthodique de l’histoire biologicoculturelle humaine (j’invente des mots mais impossible de séparer totalement les deux).
L’histoire des sociétés n’est pas linéaire. Il peut y avoir des dynamiques positives, tout comme négatives. Tout n’est pas blanc ou noir. L’histoire des relations homme/femme sont dépendantes des circonstances sur les diverses bases que j’ai non-exhaustivement évoquées jusqu’ici.
Je discuterais et débattrais avec plaisir, tant que mes écrits ne seront pas dénaturés, et que je ne percevrais pas de mépris dans les réponses qui me sont faites.
"Dolto avait raison au fond... Le problème c'est qu'on vit en surface" C. Alévèque.