Pier Kirool a écrit : Emmanuelle, on est maintenant clairement, et contrairement au début de ce topic dans tes opinions personnelles, ou du moins dans une défense des opinions d’un éminent primatologue. Cette défense est probablement assise sur des connaissances que nous n’avons pas, et c’est très bien que tu nous en fasses part. Ceci dit ta passion et tes convictions peuvent manifestement entraîner un certain emportement qui nuit à la puissance de ton propos. Ceci est bien entendu un point de vue personnel. J'hésite d'autant moins à t'en parler que pour le moment, celà ne me concerne pas directement.
Oui il est vrai que j'écris actuellement avec un certain emportement. Je tiens donc à présenter mes excuses car c'est idiot d'autant que ce n'est pas lié avec cette conversation mais à des déboires personnels. Je suis totalement OUT en ce moment; Je participe activement ici, car c'est pour moi anxiolytique, mais effectivement, il faut que je veille à la forme de mes écrits et que je me rende compte que mon esprit est altéré.
Ensuite, je ne défends pas une opinion personnelle, du tout, ni l'opinion du scientifique dont il est question. Je défends des travaux et suis tout à fait ouverte à leur remise en cause, car c'est ainsi que la science avance. Mais pour remettre en cause j'ai besoin de matière et pas un balayage du revers de la main.
Pier Kirool a écrit :
Il faut aussi que tu admettes qu’on peut te lire (avec un QI respectable parfois et de la bonne volonté), et ne pas te comprendre. Ce n’est pas grave. Il ne faut pas en tirer de conclusions sur les intentions ou convictions de la personne. Ca peut te donner l’occasion de reformuler. Et je précise que c’est vrai pour moi aussi (ça m'arrive d'être incompris).
Tu as raison (on dirait ma mère

)... j'en ai conscience, et j'y travaille, mais je n'arrive pas toujours à me contrôler.
Pier Kirool a écrit :
Ensuite j'ai quelques remarques.
Les affirmations comme « Nous sommes des primates, donc il ne peut y avoir de différences entre les primates et nous. » et (deux lignes plus bas) « Donc effectivement nous sommes différents des autres primates » peuvent apparaître contradictoires ou au moins difficiles à réconcilier.
Alors là c'est typique de ma pensée. Pour moi chaque mot a un sens. Nous sommes des primates. Donc on ne peut pas dire que nous sommes différents des primates car nous en sommes un. Mais chaque espece est différente, même dans une même famille. Donc bien entendu que nous sommes différents des AUTRES primates. C'est le mot autre qui est important et crée la nuance, très importante à mon sens. La nuance est que nous faisons partie d'une grande famille animale, mais cet état de fait ne signifie par tous les primates sont identiques. Nous pouvons être à la fois des animaux comme les autres, tout en gardant notre unicité.
Pier Kirool a écrit :
Les «
multiples travaux d'un éminent primatologue... », fut-il reconnu, ne peuvent pas nécessairement faire une vérité. Il faudrait à mon sens qu’ils soient confirmés et reconnus en dehors de son cercle d’initiés pour en faire une véritable connaissance. Après tu parles d'ailleurs des «
divers travaux sur l'intelligence animale de ces cinquante dernières années ? » De quoi on parle exactement ?
emmanuelle47 a écrit : Pour critiquer 40 ans de travaux, il faut au moins s'être penché sur les dits travaux.
Ok, alors on ne pose plus de questions si on n’est pas éthologue ? On est obligés d’être d’accord avec tout ?
emmanuelle47 a écrit :Je me demande ce qu'il y a de si dérangeant dans le fait d'inclure l'homme dans une analyse éthologique qui met en parallèle toutes les espèces de la même branche évolutive...
Rien. Attention à ce que ne soit pas la manière de faire/ la forme de certaines phrases qui dérange.
emmanuelle47 a écrit :nous avons une moins bonne mémoire que les chimpanzés par exemple, comme quoi l'importance de la mémoire c'est surfait
Je ne vois pas de rapport entre la première partie de la phrase et la deuxième.
Le truc qui me chiffonne, c'est le fait de prendre des travaux scientifiques comme une opinion. Une hypothèse scientifique peut être démontée, et n'est jamais une vérité, mais dire qu'on est simplement pas d'accord sans argumentaire qui démonte chaque point n'a pas de sens.
Ensuite, ses travaux ne sont pas aussi connus que ceux de Darwin certes... et c'est tombé sur lui, mais il est loin d'être le seul à effectuer de telles recherches. Qu'est ce qui vous fait penser que ses travaux ne sont pas reconnus en dehors de son cercle d'initiés? J'en suis venue à le lire car c'est une référence qui revient souvent quand il est question d'ethologie et d'anthropologie. Coppens, picq, cyrulnik s'y réfèrent beaucoup et leurs travaux pour certains, sont passés dans le domaine des connaissances. Il a participé avec beaucoup d'autres à la rédaction de l'ouvrage "aux origines de l'humanité-le propre de l'homme" qui est à mon sens, l'ouvrage le plus complet et qui fait référence sur la question pour le moment en tout cas.
Chaque scientifique étant spécialisé dans un domaine, lui est spécialiste de l'intelligence animale, en particulier celle de nos plus proches parents. L'ensemble de ses travaux l'ont conduit, comme beaucoup d'autres à effectuer des parallèles et à appliquer une méthodologie ethologique pour tenter de saisir quels sont les comportements éthologies de l'homme liés à l'espèce, quelle est la stratégie adaptative qui a conduit à nous.
Que je sois une grosse quiche pour expliquer ses travaux et que ma fainiantise m'empeche de plus développer prenant pour des implicites ce qui n'en est apparemment pas, n'enlève en rien la qualité scientifique de son travail. Il n'émet pas d'opinions, il observe, et analyse... à aucun moment, je n''ai eu le sentiment en le lisant qu'il me déniait ma qualité d'être humain libre et pensant. Je résume beaucoup trop, prenant pour un fait acquis que nous sommes complexes et culturels et que rien ne peut le remettre en cause.
Il faut aussi comprendre qu'il existe une réelle réticence de la part du grande partie de l'opinion a ne pas séparer totalement nature et culture, d'où la difficulté pour ces travaux sur le propre de l'homme à passer dans le domaine des connaissances.
Pour ce qui est de la mémoire des chimpanzés... et bien c'était une boutade, car souvent une bonne mémoire est valorisée, il y a même un indice rien que pour ca dans la mesure du QI. Les chimpanzés sont sans commune mesure plus performant que nous dans la mémoire de travail et la vitesse de traitement, mais sont en même temps considérés par ceux qui les connaissent mal comme des animaux "intelligent pour des animaux", mais rien à voir avec nous.
Pier Kirool a écrit :
Tu vois je pense qu’il y a là une autre possibilité de raisonnement. On peut très bien imaginer que nos comportements se soient construits sur des bases précises et qu’il y ait eu à un moment, une mutation qui ait permis un fonctionnement très différent du cerveau humain. Je ne dis pas que c’est vrai, je dis que c’est possible et que présenter ces deux hypothèses comme mutuellement exclusives est limitant.
Oui, l'hypothèse n'a pas à être balayée ainsi je le concède.
Mais, dans l'état actuel des connaissances, l'hypothèse d'une grande continuité dans le développement des capacités cognitives est la plus probable. Et c'est là que l'étude de l'intelligence animale prend sa place. Car plus on les étudie plus des capacités qui étaient considérées comme "le propre de l'homme" sont retrouvées chez nos plus proches cousins à divers degrés. C'est une idée qui va à l'encontre de la construction culturelle occidentale qui sépare totalement le domaine de la nature, et donc des animaux, du domaine de l'humain culturelle. L'occident voit une rupture brutale là où il n'y en a probablement pas.
Pier Kirool a écrit :
Je suis désolé, mais je trouve que ce n’est pas l'idée qui ressort de tes interventions (je ne dis pas non plus que tu défends "l'idée d'une sorte d'"état naturel" de l'être humain totalement prédéfini").
Merci de me le dire, car cela me montre à quel point je ne sais pas expliquer ma pensée.
Pier Kirool a écrit :« Les mâles humains ont tout autant besoin que les autres de transmettre leurs gènes. » « Donc oui l'homme a besoin d'être sûr qu'il élève ces propres enfants, et a tout intérêt a ce que sa femme n'aille pas voir ailleurs. »J’aimerais bien savoir sur quelles preuves reposent ces affirmations.
L'évolution? Si on ne se reproduit pas, on s'éteint. La 2eme, là j'ai plus le temps... mais s'il le faut je tenterais...
"Dolto avait raison au fond... Le problème c'est qu'on vit en surface" C. Alévèque.