Sélection génétique au QI ?

[Mlle Rose]

Aujourd'hui sur Numérama je suis tombée sur un article évoquant un test sur des embryons (dans le cadre de FIV), développé par une société américaine, censé pouvoir "prédire" leurs futures capacités intellectuelles, ou du moins éliminer les risques de déficience/trop faible intelligence (il est question pour eux de 25 points au-dessous de la moyenne = 75).

Au-delà des questions éthiques que ça soulève (sélection génétique toussa...), je m'interroge tout de même sur le substrat scientifique de tout ça, compte tenu du nombre de facteurs qui entourent la construction de l'intelligence (et donc entre autres les expériences en interaction avec l'environnement) en dehors des facteurs génétiques.

Voilà l'article en anglais :ici

Je suis remontée un peu plus loin en allant chercher dans Nature la publication dont il est question (qui parle a priori de performance scolaire et donc pas tout à fait de QI)
Elle est là

J'avoue être un peu dépassée, vu mon niveau d'anglais ET de maths/stats (sans compter mes connaissances parcellaires en génétique).
Je me suis dit que ça pouvait quand même vous intéresser, et même que certains avaient peut-être les compétences pour mieux expliquer ce dont il est question.

Du coup je pose ça là

[Aria]

Résumé de l'article

D'après ce que je comprends, les chercheurs ont étudié une base de donnée de 1.1 millions de personnes. Ils ont trouvé environ un millier de variations génétiques significatives individuelles (wiki) de un nucléotide. Les nucléotides encodent un petit bout d'information dans l'ADN. Dans certains cas, la majorité de la population possède le même nucléotide et seulement une minorité a des variations.

Après analyse, ils ont trouvé une dizaine de variations génétiques qui expliquent 11-13% de la variance en réussite académique (finir l'université) et 7-10% de la variance en performance cognitive. Une étude précédente avait trouvé une valeur de 3.2% pour un échantillon de 1/4 million de personnes.
Ils notent que l'environnement éducatif joue un rôle et pourrait avoir augmenté leurs résultats et les biasant, et que le rapport entre ces variations génétiques et la réussite est plus faible pour la population afro-américaine de l'échantillon. De façon générale, un échantillon plus large leur permettra de découvrir plus de variations génétiques et de mieux déterminer les causes de la réussite académique.

Au-delà des questions éthiques que ça soulève (sélection génétique toussa...), je m'interroge tout de même sur le substrat scientifique de tout ça, compte tenu du nombre de facteurs qui entourent la construction de l'intelligence (et donc entre autres les expériences en interaction avec l'environnement) en dehors des facteurs génétiques.

Les auteurs ont l'air de dire qu'on va en direction d'un mélange de facteurs. On est loin du test génétique parfait: je pense qu'il pourra dire "il y a 10-20% de risque que votre enfant ait un QI de moins de 75" mais pas plus que ça pour le moment.

[Fish]

Je n'ai pas non plus les compétences ni l'envie de me plonger dans les stats de l'article de Newscientist, mais je le trouve "putaclic" à souhait. A mon sens, c'est un bon exemple de coïncidence heureuse entre un organe de presse qui surfe sur un mélange de fascination et de scandale pour augmenter son lectorat, et une compagnie privée bien contente qu'on parle d'elle - même avec une pseudo-méfiance - à un moment où elle cherche à lancer un produit sur le marché.

[Louise]

Quid de l'épigénétique? De la corrélation génotype - capacité cognitive X ou Y "mesurable" à ne serait-ce que l'identification de liens entre les deux, il y a déjà un pas de géant :/ alors aller encore plus loin, je suis le temple de la perplexité, moi aussi...