Je voulais vous partager une théorie que j'ai mûrement écrite suite à des problèmes qui me rongeaient, en particulier lorsque je ne cessais de crouler sous le doute d'être juste dans mes opinions dans la vie de tous les jours. Je ne sais pas si j'aurais du poster ça en philosophie, cela reste bien dans le domaine de nous et notre façon de penser/vivre. Toujours en est-il que la rédaction de cette théorie et sa solide remise en question m'ont permis de dépasser un stade d'instabilité psychologique assez insupportable qui peut être le votre, la peur du doute d'un jugement incorrect. Sans perdre plus de temps, voici l'idée :
Quand tu penses à quelque chose, quand tu te mets à réfléchir, tu vas prendre en compte un certain nombre d'éléments, voir les choses d'un certain point de vue. Tu peux développer des idées, y penser, les écrire, te plonger dedans. Tu peux alors développer une idée triste, et te retrouver à déprimer, tout comme tu peux développer une idée joyeuse et rire. Tu peux réfléchir des années à cette idée triste comme des années à cette idée joyeuse et sourire ou pleurer pendant des années. Dans ce cas alors, si tu devais faire un choix de vie, ou décrire la vie en elle-même, ton opinion sera influencé par si cette idée que tu approfondissait était triste ou joyeuse.
Supposons alors que tu regardes une série assez triste. Tu te mets à la place des personnages et à la fin de la série tu te retrouves à te dire "qu'est ce que la vie est triste". De même, en regardant une série émouvante, tu diras à la fin que la vie est magnifique. Cela peut jusqu'alors paraître normal, cependant, entre ces deux cas, tu peux totalement changer d'avis sur quelque chose (ici, si on devait te demander à décrire la vie, tu aurais beau prendre du recul, tu seras influencé par si cette série est la joyeuse ou la triste). Tu peux alors à la fin de la série triste vouloir fonder une association qui vise à aider à rendre la vie moins triste, et, en regardant ensuite la série joyeuse, te rendre finalement compte que tu trouves la vie joyeuse et que tu n'as pas besoin de créer cette association. Ce que je veux mettre en lumière ici, c'est que tu peux totalement changer d'avis selon si tu regardes la première série ou la seconde. Ce que tu te diras donc à la fin de cette série joyeuse, c'est "merde, au final est-ce que je dois la faire ou pas, cette association? Quel point de vue je dois adopter pour déterminer si je dois la faire, sachant qu'à un moment je suis persuadé que oui et à un autre que non? Quel est le point de vue juste?".
C'est cette question qui est étonnante. Si on généralise en diversifiant les exemples, on peut penser quelque chose le matin en se réveillant et penser quelque chose de différent sur le même sujet le soir, puis repenser la même chose qu'avant le matin. Pourtant, on sera persuadé de penser ce qui nous semble juste le matin, tout comme on le sera le soir et on le sera à nouveau en retrouvant la pensée du matin. Ce qui dérange alors, c'est se dire "mais alors, quand est-ce que je suis juste? Quand est-ce que ce que je pense n'est pas influencé et(/ou) est réellement le fond de ma pensée?". Et, à force de constater cela à répétition, à force en regardant des œuvres qui mettent dans des points de vue différents, cette question revient souvent, et devient virale : quand est-ce que je peux savoir si je suis juste?
Ce qu'il m'est donc arrivé à conclure, c'est cette théorie du fractionné. Ce que j'ai supposé, c'était que la vie était comme un énorme ensemble complexe d'idées et d'informations. Évidemment, si on essaie de prendre en compte absolument tout de la vie quand on pense à quelque chose, on va forcément se louper, parce-que cela fait beaucoup trop d'informations. Ce qu'il se passe donc, c'est que notre point de vue est défini comme un cadre qui contient des élément de cet ensemble d'idées qu'est la vie. Dans la vie de tout les jours, le cadre est centré sur des préoccupations quotidiennes, on prends en compte que ce dont on a besoin pour les réflexions du quotidien, on ne se casse pas du tout la tête mais si on veut penser à autre chose il va falloir changer de contexte et faire varier ce cadre, que je définis comme notre champ de vision, notre point de vue. Quand alors on se met à la place de quelqu'un dans une situation particulière, triste ou joyeuse qu'importe, ou si on se lève le matin avec un mal de crâne, comme si on rentre du travail le soir fatigué, ce cadre aura donc varié et on sera dans un cadre de réflexion différent. Les idées que l'on prend en compte en réfléchissant seront différentes dans chaque cas, et on arrivera donc à des conclusions potentiellement différentes. Il nous peut donc arriver de penser une chose le matin, et vu qu'on aura changé de point de vue le soir, de contexte de réflexion, d’état d'esprit, on pourra penser autre chose du même sujet, sans pour autant que cela ne décrive d'évolution de réflexion dans la journée car on repensera la même idée du matin le matin suivant.
Selon donc cette théorie, ce qui serait un jugement juste, serait un jugement qui prend tout en compte, cependant comme je le présentais, cela semble impossible. On n'a pas plus raison le matin que le soir, on aurait raison en alternant successivement les deux points de vue pour avoir les deux états d'esprit "opposés" en même temps. Peut-être alors en regardant successivement ainsi les deux séries l'une triste l'autre émouvante, on commencerait à élargir notre compréhension d'être biaisé dans nos pensées.
Il y a enfin quelque chose à noter : lorsque nous sommes dans un état de pensée particulier, suite à un évènement ou quoi, si on retourne à nos occupations habituelles, on va peu à peu retourner dans un point de vue dit "classique du quotidien". Il y a cependant quelque chose de puissant qui semble pouvoir nous replonger rapidement dans d'autres cadres de réflexion : les musiques. En effet, écouter une musique qui fait référence à une situation particulière, dirige rapidement le cadre de ce qui est pris en compte vers les idées correspondantes. Écouter une musique émouvante qui fait référence à cette série émouvante, ça rappelle et ramène rapidement au point de vue que l'on avait après l'avoir vue. De tels éléments de contrôle pourraient permettre de se diriger vers des points de vue opposés pour essayer de décrire d'un point de vue global quelque chose, qui serait une version qui tend vers le juste, de cette chose. Dans la vie de tous les jours, il ne faut donc pas oublier, que l'on ne prend en compte qu'un nombre limité de choses.
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