Il semble clairement établi pour moi que le fait d'être marié ou en couple, ne modifie pas la nécessité du consentement, et le viol conjugal est heureusement reconnu par la loi (en tout cas dans les pays où il est possible d'avoir ce type de discussion).
Mais j'aimerais porter la discussion sur le "viol ordinaire". Je me réfère notamment à la vidéo suivante ayant fait le buzz l'année passée https://www.youtube.com/watch?v=_Kc8xD5d2eA
Le but serait de parler de situations dans "la vraie vie" plutôt que d'une vidéo mais c'est un point de départ.
Cette vidéo montre une situation déplaisante se produisant dans de nombreux couples, et au passage j'ai envie de répéter certains messages:
- non, les couilles ne se nécrosent pas si elles ne sont pas vidées régulièrement, et au pire, la main est un outil qui a fait ses preuves depuis des millénaires.
- le rapport sexuel n'est pas une preuve d'amour et aucune raison ne justifie un acte sexuel autre que le plaisir qu'il procure aux deux partenaires, plus ou moins le désir de faire un enfant
- un couple ne se désintègre pas s'il n'a pas "fait l'amour" depuis un mois.
- non ne veut pas dire peut-être et peut-être ne veut pas dire oui (même si par fois c'est en effet le cas....).
Mais s'agit-il d'un viol? Sur les éléments de cette vidéo, je ne suis pas convaincue d'appeler ça un viol, alors que beaucoup sont catégoriques. Lorsque je l'avais vu à l'époque j'avais été perturbé et le suis encore en la revoyant. L'acte me révolte mais en même temps la vidéo me laisse un arrière-goût de manipulation. A 0:42, la réponse verbale et physique de la femme est claire. Si on s'arrête à 1:00, il pourrait sembler que l'attitude corporelle change. Par la suite, son visage montre à nouveau nettement le désaccord. Mais ceci est clairement visible pour la caméra, mais pas pour l'homme (qui ne cherche pas non plus à le voir). A 1:07 le montage de la vidéo éclipse le geste de la pénétration en elle-même, qui me semble avoir son importance. La suite montre clairement le malaise ressenti par cette femme, son corps figé, et la violente indifférence de son compagnon sur lequel on a envie de crier. Je me sens un peu dégoûtée de décrypter de cette manière les faits et gestes représentant d'intimité d'un couple, ce qui d'ailleurs en pratique ne pourra jamais être fait. Il s'agit pour sûr d'un rapport traumatisant et cet homme est un enfoiré, mais a-t-il commis un crime? Car aux dernières nouvelles, le viol est un crime, avec un coupable, et idéalement ce coupable devrait être porté en justice pour répondre de ses actes.
Où sont les limites? On m'a expliqué pour m'aider à comprendre mon erreur sur ces questions, que lorsqu'une personne ressent un rapport comme un viol, il s'agit d'un viol, car la victime sait si son consentement a été ignoré. Selon certains, la "zone grise" n'existe pas et n'est qu'un prétexte à l'abus. Dans les "lois du consentement", le oui peut se transformer en non à tout moment. Je provoque un peu, mais est-ce que cela ne signifie pas que le non peut également se transformer en oui? Il m'est déjà arrivé d'accepter un acte sexuel pour des mauvaises raisons, et de ne pas y prendre de plaisir, et en garder un goût amer après coup. Il m'est aussi arrivé de ne pas avoir envie, et que après "insistance" de mon partenaire que l'excitation monte et que ça finisse dans la meilleure baise imaginable, excusez des mots. Au delà de la discussion théorique, les conséquences de la définition ont tellement d'implications au niveau sociétal, politique, juridique, sur les potentiels coupables, sur les potentielles victimes.
Bref, aidez-moi à m'y retrouver, parce que, alors que ça ne m'était jamais arrivé auparavant, il m'arrive maintenant de me poser des questions lorsque j'entends une personne disant avoir été violée, et cette réaction nouvelle me dérange moi-même.
Qu'en pensez-vous ?
PS 1 : excusez-moi pour le pâté
PS 2 : premier post sur le forum, je commence direct en terrain miné
