Il y a des livres éclairés d'un jour différent par la lecture d'un autre livre.
Parfois c'est évident, et parfois on met des années avant de tomber sur ce fameux "autre" livre. Je vous propose donc de partager ici ces duos de livres.
Je commence avec trois duos bien différents :
La douleur, de Marguerite Duras
L'espèce humaine, de Robert Antelme
Marguerite Duras raconte une période de sa vie, sous l'occupation puis à la libération, qui est une période d'attente de son mari, Robert L., prisonnier dans les camps. Et le retour de Robert, son retour très progressif à la vie et à l'humanité.
Elle mentionne, vers la fin de son récit, le fait que Robert écrit un livre "sur ce qu'il croit avoir vécu là-bas".
Robert Antelme écrit sur ce qu'il a vécu "là-bas". Robert L., le mari de Marguerite, c'est lui. Son livre (magnifique) ne décrit pas son retour, mais ce qu'il a vécu avant ce retour.
Lire L'espèce humaine dans un second temps éclaire complètement différemment la lecture de La douleur. Ce personnage décrit de l'extérieur, voilà qu'à son tour nous le connaissons. Ce retour si difficile, si poignant que décrit Marguerite, le livre de Robert qui ne l'évoque pas du tout car son objet se situe avant, le fait pourtant comprendre et percevoir d'une façon bien plus riche.
Le journal, d'Anaïs Nin
Journal non expurgé, d'Anaïs Nin
Il y a plusieurs volumes de ces journaux, entre lesquels je ne choisirai pas
Anaïs Nin a tenu un journal intime qui l'a accompagnée toute sa vie. Ou devrait-on dire : plusieurs journaux intimes parallèles ?
Le côté fascinant de la lecture parallèle de ces deux ouvrages (qui s'étalent sur de nombreux tomes et une longue période de sa vie) est de lire deux versions très différemment racontées de la même histoire, la sienne. Que dit-elle ou tait-elle, qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qu'une construction... pour ma part je n'ai pas épuisé ma réserve de perplexité à ces lectures croisées.
Les mémoires du chancelier prince Von Bulow
Au service de la France, de Raymond Poincaré
Là encore, plusieurs volumes et l'intérêt de croiser les deux pour débusquer les multiples et miroitantes facettes de la vérité. Une guerre, deux camps, une même réalité, deux histoires bien différentes.
Je ne dirais pas que je conseille
la lecture des deux, car personnellement je ne m'y serais pas lancée n'eût été la famine littéraire dont je souffrais alors mais, bon, à l'occasion... ^^
Parfois c'est évident, et parfois on met des années avant de tomber sur ce fameux "autre" livre. Je vous propose donc de partager ici ces duos de livres.
Je commence avec trois duos bien différents :
La douleur, de Marguerite Duras
L'espèce humaine, de Robert Antelme
Marguerite Duras raconte une période de sa vie, sous l'occupation puis à la libération, qui est une période d'attente de son mari, Robert L., prisonnier dans les camps. Et le retour de Robert, son retour très progressif à la vie et à l'humanité.
Elle mentionne, vers la fin de son récit, le fait que Robert écrit un livre "sur ce qu'il croit avoir vécu là-bas".
Robert Antelme écrit sur ce qu'il a vécu "là-bas". Robert L., le mari de Marguerite, c'est lui. Son livre (magnifique) ne décrit pas son retour, mais ce qu'il a vécu avant ce retour.
Lire L'espèce humaine dans un second temps éclaire complètement différemment la lecture de La douleur. Ce personnage décrit de l'extérieur, voilà qu'à son tour nous le connaissons. Ce retour si difficile, si poignant que décrit Marguerite, le livre de Robert qui ne l'évoque pas du tout car son objet se situe avant, le fait pourtant comprendre et percevoir d'une façon bien plus riche.
Le journal, d'Anaïs Nin
Journal non expurgé, d'Anaïs Nin
Il y a plusieurs volumes de ces journaux, entre lesquels je ne choisirai pas

Anaïs Nin a tenu un journal intime qui l'a accompagnée toute sa vie. Ou devrait-on dire : plusieurs journaux intimes parallèles ?
Le côté fascinant de la lecture parallèle de ces deux ouvrages (qui s'étalent sur de nombreux tomes et une longue période de sa vie) est de lire deux versions très différemment racontées de la même histoire, la sienne. Que dit-elle ou tait-elle, qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qu'une construction... pour ma part je n'ai pas épuisé ma réserve de perplexité à ces lectures croisées.

Les mémoires du chancelier prince Von Bulow
Au service de la France, de Raymond Poincaré
Là encore, plusieurs volumes et l'intérêt de croiser les deux pour débusquer les multiples et miroitantes facettes de la vérité. Une guerre, deux camps, une même réalité, deux histoires bien différentes.
Je ne dirais pas que je conseille
