Aller, je vais me faire l'avocat du diable...
J'ai testé le saut en tandem. Pas l'extase. Du tout. Pas désagréable non plus cepdt (enfin presque...).
Niveau préparation, pas besoin d'en parler, forcément.
Niveau sensations... Pas grand chose...
Évidemment, la sensation des entrailles qui te remontent dans le torse au début de la chute, oui (et il faut avouer que ça fait tjrs son petit effet, ça!). Mais passés les 10 premiers mètres, tu te retrouves à plat ventre et cette sensation disparaît. De là, 3 choses me restent:
- le souvenir de la grande difficulté à respirer, du fait de l'air qui s'écoule très vite sur le visage (essayez de passer la tête par la vitre de la voiture à 160 sur l'autoroute, vous aurez une bonne idée de la chose...
)
- l'absence d'impression de mouvement (!!
) par manque d'évolution des repères visuels : à cette hauteur, on ne "voit" pas le sol se rapprocher. Il est tellement loin que la modification d'échelle des champs/maisons/forêts en-dessous se fait trop lentement pour rendre concrète/tangible la vitesse du mouvement. Du coup ça m'a fait autant d'effet que si on m'avait mis dans une soufflerie d'entrainement à la chute libre: pas de chute, mais un gros ventilo en pleine poire.
- en tandem, tu tombes à plat, tout droit, tu ne fais rien de particulier. "J'm'ennuiiiiiiiiiiie", quoi!
Nota: un truc vraiment classe, par contre: traverser un nuage pdt la chute. Ça c'est vraiment top puisque là on a ce fameux repère visuel qui permet de se rendre réellement compte du déplacement.
Une fois le parachute ouvert... J'étais en tandem... Donc j'avais juste à regarder le paysage, mais plus de sensation de chute et on s'ennuie sec, sans rien à gérer/objectifs/trucs pour s'amuser.
Je crois qu'en dehors des 10 premiers mètres de chute, c'est l'ascension en avion dans un petit coucou (un cessna, je crois), porte grand ouverte, sans être attaché à rien et sans parachute sur le dos (pas encore rattaché à l'instructeur pdt la montée) qui m'avait le plus fait flipper.
En solo, ça doit être bien différent vu qu'on peut faire un peu ce qu'on veut, que ce soit avant ou après ouverture du parachute. Mais j'avoue que je n'ai pas vu l'intérêt de pousser plus loin que le tandem, me concernant. Trop contraignant avant d'avoir vraiment qqc pour s'éclater (peut-être...

Et pas au sens propre...

).
Il est probable que mon absence de réaction vis-à-vis du saut soit fortement influencée par une longue pratique de l'escalade en milieu naturel (falaise/bloc, mais pas montagne). J'ai pratiqué à bon niveau, avec parfois des prises de risque importantes où la chute était interdite (il faudrait que j'aille faire un tour sur le topic des comportements ordaliques, je crois... Encore un truc que je vais pouvoir procrastiner, maintenant que j'en ai parlé!). Du coup, j'étais habitué de longue date à gérer des trucs plus stressants que le saut lui-même : au final, si on a confiance en l'instructeur et dans le matos, il n'y a plus aucun risque objectif une fois arnaché. Donc niveau sécrétion de dopamine, c'est nada, pour moi.
Au final, c'était sympa, mais je crois que je n'y ai pas trouvé ce que j'y cherchais/ce que je m'étais déjà représenté de la chose avant d'essayer, simplement. D'où le manque d'impact sur moi. 'Faudrait peut-être que je me forme pour sauter seul, en fait...
