
Certains d'entre vous, au WEAAS ont ramené un peu de paille colonisée par la pleurote du panicault (P. Eryngii). Pour que ce "un peu" devienne "beaucoup" ou au moins "assez", voilà la démarche à suivre:
-Humidifiez de la paille, égouttez la puis mélangez-y la paille déjà colonisée.
-Placer le tout à température ambiante, dans un récipient fermé, à l'abri de la lumière.
-Regardez de temps en temps le développement du mycélium.
Quand vous avez assez de blanc:
-Vous percez le sac ou ouvrez la boite que vous mettez sous une petite tente (un sachet transparent), dans un endroit lumineux mais sans soleil direct.
-De temps en temps vous pulvérisez de l'eau pour maintenir une ambiance humide.
-Au bout d'une à trois semaines, des pleurotes devraient se montrer.
En fait c'est encore plus simple, voyez le en images dans mon message suivant.
- Il suffit de faire quelques trous dans le sac, ou d'entre-ouvrir la boite. De très petites ouvertures, pour éviter un dessèchement du substrat. Le mycélium s'y faufilera et fera apparaître ses fruits, à une température autour de 20°C, dans un endroit lumineux mais sans voir directement le soleil.
- Mon essai avec "la sorte de tente" s'est avéré laborieux et les fruits sont sortis plus tard et en très petite quantité, petits et difformes. Alors que les premiers étaient juste "parfaits".
C'est tout!
Mais...
Quelques détails ne seront pas de trop.
Le blanc: C'est le nom que l'on donne à un substrat colonisé (le mycélium le recouvrant il est d'aspect blanchâtre). A l'irl, j'ai amené un gros sac de paille colonisée, mais pas autant que possible, aussi vous pouvez commencer par simplement patienter, le temps que le mycélium se renforce et se densifie.
Les contaminations: C'est le seul truc qui peut faire foirer une culture, un organisme qui viendrait se développer sur le substrat et/ou le mycélium. Dit autrement: ça pourri! La pleurotte est très vorace et se défend bien, mais avec d'autres variétés ça peut être très délicat.
La pasteurisation: Quand ce n'est pas carrément stérilisé, on pasteurise généralement le substrat. Ca consiste à plonger la paille dans de l'eau chaude, entre 60 et 80°C pendant un certains temps, afin de ne laisser qu'un peu de vie, la "bonne".
Je ne l'ai jamais fait pour la pleurote, mais ça peut aider, 'fin tout les autres gens y font avec, je ne vous le cache pas.
Faire bouillir de l'eau, la laisser refroidir un peu et la verser sur le substrat qu'on laisse tremper jusqu'à refroidissement. C'est une pasteurisation simple mais suffisante.
La colonisation: Mon parti pris, plutôt que de pasteuriser, c'est de jouer sur la capacité du champi à coloniser et défendre son terrain. Il faut pour cela un champi en bonne santé, vigoureux, donc du blanc bien colonisé, et pour que ce soit rapide on ne rajoutera pas trop de paille fraiche à la fois. Ainsi, le mycélium recouvre rapidement le substrat vierge, qui n'est donc plus disponible aux contas. D'autre part, si un contaminant parvient à germer mais n'est pas trop développé la pleurote le "bouffe" sans soucis. Le même bien installé peut devenir un concurrent sérieux ou un adversaire... D'où l'importance stratégique d'une colonisation qui va vite.
Ratio blanc/substrat vierge: Maxi 1/10, mais à ce taux j'ai eu quelques pourrissement. 1/4, ou 1/5 semble être le bon compromis entre quantité et rapidité. J'ajoute que le "mélange", souvent réalisé en lasagnes (par couches successives), joue sur la vitesse de colonisation. Mieux le blanc est réparti, plus vite le mycélium aura recouvert tout le nouveau substrat.
Sur ces photos (cliquez pour agrandir) vous voyez ma boite de blanc, un exemple de ce que signifie "bien colonisé". Depuis 2 ou 3 ans j'y pioche du blanc. En le remplaçant chaque fois par de la paille fraiche, ça permet de multiplier les essais à l'infini.
Voilà pour commencer. Profitez de ce topic pour poser vos questions sur la culture. J'y reviendrais quand j'aurais plus de temps pour parler plus de la fruitaison et ajouter quelques photos.