Je voulais juste témoigner ici de mon petit parcours, peut être pour démystifier certaines choses...les thérapies : psychanalyses, psychothérapies, sophrologie, thérapies comportementales...et j'en passe.
Je lis souvent : "et après le test, quelle thérapie choisir, faut-il en choisir une?" etc.
Je n'ai pas de réponse à ceux qui se posent des questions à ce sujet. Je pense que chacun a son propre parcours, fait ses propres choix du mieux qu'il peut avec ce qu'il a. Certain seront en parti rassuré par le test de QI, d'autres n'en voient pas l'utilité, d'autres encore n'y penseront même jamais.
J'ai commencé une thérapie il y a presque 11 ans. Et j'ai passé le test fin 2015.
J'ai toujours eu la certitude que mon mal-être ne venait pas de nul part. Qu'il y avait une/des raison(s). J'ai cherché longtemps. Et mes parents aussi. A 14 ans j'ai fait une thérapie selon la Méthode du Docteur Tomatis. Une thérapie utilisant la distorsion des sons. Je ne l'ai pas très bien vécu, j'en parlerais peut être dans un autre topic. J'ai vu une psychologue à 16 ans. Je l'ai vu un an. J'en suis partie furieuse parce qu'elle avait eu une réflexion hors sujet. Je n'en avais jamais été convaincue. Je n'avais pas confiance en la psy.
A 20 ans un événement très dur dans ma vie a accentué mon tempérament dépressif à l'époque et déclenché une longue dépression. J'ai alors cherché à nouveau le pourquoi de mon très grand mal-être. J'ai fini par trouvé un grand spécialiste des bipolaires. Qui a déduit très (trop?) rapidement que je l'étais. S'en est suivi 10 ans de médication. Et depuis le début de cette prise en charge médicamenteuse, j'ai toujours senti...que ça allait aider mais que ça n'était pas suffisant. Sans encore savoir exactement quoi faire. Mais je continuais à chercher.
A 26 ans, un événement familial grave a fini d'engloutir le peu que je maintenais à la surface. Une amie d'alors faisait une thérapie en psychosynthèse, thérapie humaniste, la façon dont elle m'en parlait, dont je la voyais "progresser" et aller mieux...m'a donné l'envie de chercher dans ce domaine.
Et j'ai trouvé la psy avec laquelle je travaille depuis. Qui ne fait absolument pas de psychosynthèse ^^ j'ignore comment je suis tombée sur elle. Elle qui est art-thérapeute et psychothérapeute avant tout. Je n'ai pas eu de RDV tout de suite. J'ai du attendre 1 mois. J'en avais appelé 2 autres. Dont une que je n'ai pas réussi à joindre. Mais celle-ci a eu des mots rassurant, m'invitant à aller vers moi, à prendre soin de moi que personne d'autre n'avait eu jusqu'alors. Elle m'a remis les clés de ma propre vie entre mes mains en quelque mot. J'ai su qu'elle n'allait pas être une béquille, mais un outils de travail. Un vrai. Pour aller vers moi. Pour m'apprivoiser, me comprendre, me soigner. Je me suis sentie entendue. Pour la première fois vraiment de toute ma vie.
Au début je ne parlais pas. ça a duré plusieurs mois. Je ne disais rien. Pas un mot. Je ne la regardais même pas dans les yeux. J'avais honte. Honte d'être là, honte de "déranger" par ma présence. Honte de ne jamais avoir réussi à dépasser mon mal-être par mes propres moyens, honte de devoir demander de l'aide...et puis comment avoir confiance en l'autre quand on a pas confiance en soi? C'était mon dernier espoir de m'en sortir.
Puis j'ai commencé à parler. A m'ouvrir. A la regarder "un peu" dans les yeux. La thérapie au bout de quelques années s'est transformée en psychanalyse. j'avais besoin de défaire les nœuds, dans les nœuds, dans les nœuds, dans les nœuds...ma pelote de laine semblait infinie. C'était long...en même temps j'avais la sensation d'être une aventurière parcourant mon propre monde. C'était fascinant, exaltant, effrayant et terrorisant à la fois. Il m'a littéralement fallu détruire les fondements de ma maison qui s'effritait, pour la reconstruire petit à petit. Doucement. Lentement. Avec amour.
La psychothérapeute avec laquelle je travaille n'utilise pas l'outils de test WAIS. Elle a d'autres outils, une autre façon de travailler. Je lui en ai très souvent parlé. Lui ai expliqué que je sentais que je pensais différemment, que j'avais besoin de savoir pourquoi. Elle m'en a dissuadé gentiment pendant longtemps.
Et puis un jour, lors d'une énième visite chez mon médecin, il me lâche:
- ...blablabla...haut potentiel
- ...de quoi?...
- Vous pourrez aller voir L, elle est spécialiste en *je ne me souviens plus du nom*, vous pouvez aller la voir si ça vous intéresse et parlez-lui de "haut potentiel"
- ...heu...ok...
J'ai attendu quelques mois. J'ai appelé, je suis allée la voir chez elle. On a fait des exercices, on a surtout parlé. Elle-même est HPI, ses enfants aussi. Elle m'a dit qu'elle pensait que je l'étais. Evidemment je lui ai dit ne pas être d'accord. Etc. S'en est suivi encore quelques semaines de réflexions...puis j'ai eu envie de savoir. De comprendre une bonne fois pour toute. Je l'ai rappelé, ai demandé si elle connaissait quelqu'un. j'ai pris RDV...pour 4 mois plus tard! Et j'ai rongé mon frein en attendant. En continuant de travailler avec ma psy. Et petit à petit en commençant à comprendre pourquoi je n'aurais pas pu le passer avant.
En décembre dernier, j'ai été à mon RDV, j'ai passé le test. Une semaine plus tard j'avais les résultats avec une petite explication. Emballé c'est pesé, hop-là! Ok...alors oui...alors ok. C'était ça? Ok...Perplexité absolue. Colère aussi.
J'ai réalisé que je l'avais toujours su. Que j'avais cherché à le faire valider par un "professionnel" par convenance, pour moi. Parce que je fonctionne comme ça, que c'est ce dont j'avais besoin à ce moment là. Je ne comprenais pas pourquoi ce test, pourquoi il était fait comme ça, on ne m'avait rien expliqué. Pas assez en fait. Trop rapidement. Depuis j'ai cherché, j'ai questionné, j'ai lu, j'ai posé des questions à ma psy. Et j'ai compris. Ce test, réalisé juste "comme ça" pour savoir...n'a aucune valeur. Il doit être encadré, utilisé dans le cadre d'autre chose, une thérapie, un soin...SI il doit être utilisé. Autrement, il n'est pas utile. Parce que toutes les plaies que j'avais, je ne les ai jamais soigné avec ça. Je voulais comprendre ce système qui quantifie, qui cloisonne, qui sectorise...boucler une boucle. Une petite obsession qui datait de longtemps. Comme me l'ont expliqué des psychologues depuis, ce teste s'inscrit dans une démarche thérapeutique. Il est là pour évaluer les fonctions cognitives. Il n'évalue pas l'intelligence qui est bien plus vaste, plus riche et plus diversifiée qu'on ne pourra jamais l'imaginer.
Ce que je suis venue chercher dans ce test, je ne sais toujours pas vraiment pour l'instant, peut être jamais.
Je souhaite juste témoigner que pour moi, ça n'est qu'un tout petit outils, utilisé à un moment "T" de ma vie. ça ne me définit pas. ça ne dit pas que je suis plus intelligente ou moins intelligente que...mais en passant le test et après, j'ai compris que mon fonctionnement lié à mon vécu, à mes expériences, avait créé des angoisses et des "nœuds" plus profonds que chez d'autres personnes.
Et puis nous sommes tous différents. Nous avons donc tous besoin d'outils différents pour avancer dans notre vie.
L'important c'est de ne pas devenir juste un "objet" à travers les résultats de ce test. Mais de réellement s'en servir comme outil. Et...il est à mon sens très important de prendre le temps de soigner ses plaies AVANT de le passer. Afin qu'il ne devienne pas une source supplémentaire d'angoisses et de questionnements ou un miroir destiné à s'admirer et faire plus de mal que de bien. Le test N'EST PAS une thérapie. Il y a plein d'autres outils pour apprendre à se connaître, à s'aimer et s'accepter. Je pense que concrètement le mec au fin fond de l'Amazonie il en a rien à carrer de ce test ^^ Et qu'il vit très bien sans.
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