@Bradeck
Bradeck a écrit :Aouch, vaste question, car il n'y en a pas qu'une, presque chaque ligne représente une problématique énorme et difficile en soi à aborder dans sa globalité.
Bienvenu dans ma tête...

La plupart du temps je pense "macro" (et quand je lis certains posts ici, il ne fait aucun doute que je ne suis pas la seule

), et ceci en est un exemple "mineur"...
Si je suis devenue "architecte de systèmes d'information" ce n'est pas pour rien.
Cependant je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi... La problématique est difficile à régler, car tout ce qui est de l'ordre de l'individuel est extrêmement chronophage et énergétivore, cependant pour moi la problématique se résume à une seule chose : la responsabilité.
Nous vivons dans un système qui tend à déresponsabiliser l'individu dans ses actions individuelles dès l'instant où elle tendent à ne pas remettre en cause le système en place.
Or chacune de nos actions de l'ordre de l'individuel dès lors qu'elles sont multipliées par un nombre croissant d'individus (et pour autant que je sache la population tend plutôt à croître que le contraire) a des conséquences sur l'ensemble du système écologique (non pas dans le sens de "nature" mais de système interdépendant de chacun des facteurs qui le composent) qui croît de la même manière (certains iront jusqu'à dire que le poids et la tension de chacune de nos actions à une croissance de x
2 dès l'ordre que le seuil d'équilibre est rompu). Autrement dit : l'effet boule de neige !
Et cela est également vraiment dans le sens inverse. L'important est d'atteindre la "masse critique".
La responsabilité est une notion que l'on apprend et donc se doit d'être est enseignée. Or, dès l'instant que l'on y regarde de près ce n'est pas au programme de l'Education Nationale et pourtant, à mon sens cela devrait faire partie du "Petit Manuel de Survie au quotidien". Cela me mène toujours à l'opposition entre la Morale et l'Ethique... Et le coeur de l'histoire il est bien là...
Quelle est notre place dans le sytème "Vie" ? Tant que l'Humain estimera qu'il est dans son droit de prendre et de se servir sans se soucier des conséquences pour des systèmes autres que celui qu'il lui convient de voir/prendre en considération nous en resterons dans le mode de fonctionnement "moral".
A partir du moment où l'Humain acceptera de ne se considérer que comme étant un rouage d'un système plus complexe et dont il n'est pas le module le plus important et que donc il apprendra l'humilité de sa position et la responsabilité qui va avec, alors nous entreront dans le mode de fonctionnement "éthique".
Bradeck a écrit :Tout d'abord je vais commencer par un peu de provocation : Imaginons que tous les points que tu soulèves soient donc résolus, cela voudrais dire que nous habitons une planète propre, habitée par des gens responsables, écologiques, avec des principe moraux qui ne sont pas foulés au pied par l'attrait du gain ou du pouvoir au dépends de ses semblables.
Ors donc : Pourquoi partirait-on de cette belle planète toute jolie et sans problème pour aller en coloniser une autre ?
Et c'est là que nous avons la meilleure des raisons d'aller voir ce qu'il se passe ailleurs : la curiosité

Non pas partir par désespoir, non pas partir en conquérants, non pas partir en pillards, mais partir pour découvrir, pour en apprendre plus sur le système dont nous faisons partie.
Avoir le choix entre agir de manière raisonnée et prendre soin de sa survie + se donner le temps de "grandir" (dans la tête et dans le coeur aussi) ou alors agir à la manière des Spartiates pour déterminer quel nouveau-né a le droit de survivre.
@ *Za*
*Za* a écrit :Sur le fond, je ne suis pas totalement en désaccord avec toi... comme le souligne Bradeck, ça soulève une foultitude de questions. Mais...
Coralie352 a écrit :je ne cherche pas à aborder la question ici sous l'aspect scientifique de la chose, mais plutôt justement sous l'aspect humain et philosophique de la démarche.
Il se trouve que justement, cette démarche a un versant scientifique.
Si elle ne l'avait pas, ce serait clairement différent.
Mais la découverte de notre monde passe désormais par la découverte de l'espace, et quand il s'agit de découverte, de recherche scientifique, j'ai beaucoup de mal à dire : "ouais, nan, mais c'est pas la priorité, là".
A mes yeux, l'aspect scientifique n'est qu'un des aspects de la question, et pas le plus important.
J'entends par là que je ne dis pas qu'il faille cesser toute recherche, loin de là et au contraire même. Toute la recherche que l'on peut lancer pour survivre dans l'espace en tant qu'espèce de toute manière nous est nécessaire pour remettre notre planète sur pattes et donc assurer notre survie en tant qu'espèce. Recherche écologique, énergétique, biologique, etc.
Ce n'est pas parce que nous sommes capables (dans le sens "d'
avoir la capacité de" ) de faire une chose que l'on doit pour autant la faire.
Si je me souviens bien notre planète est déjà passée par 5 E.L.E. par le passé, une de plus une de moins... Après tout, en terme d'âge géologique, nous ne sommes qu'une anecdote, un tout petit grain de sable microscopique.
Comme je le dis souvent quand je discute avec un vieil ami : "De toute manière la Vie continuera sur la planète, il nous reste a décider si on veut être de la fête ou non !"
Personnellement j'aimerai bien que ma fille (et ses descendants, si elle en a) en soit (de la fête). Moi, à mon âge, je ne compte plus - pas défaitiste, juste réaliste : j'arrive en fin de capacité de reproduction et je ne vais pas me transformer en cuve axlotl juste pour le plaisir -, en-dehors de ce que je peux lui transmettre en termes de valeurs, d'idées, de moyens (càd encourager son aptitude à acquérir des savoir et savoir-faire).
Littéralement, l'avenir, c'est elle ! Et mon immortalité, c'est elle !
*Za* a écrit :Je doute fort qu'à la fin des années 60, le monde ait mieux tourné qu'aujourd'hui.
Aurait-on dû pour autant remettre la conquête de la Lune à plus tard ?
Et, sans vouloir être pessimiste, ce sera quand, le bon moment ?
Et qui dit que l'argent économisé sur la conquête spatiale aurait servi à rendre le monde meilleur, et pas à balancer quelques bombes de plus à la tête de nos voisins ?
Qui parle d'économiser de l'argent ? Et surtout que vient faire cette notion dans cette histoire ? Notre économie est peut-être basée sur cette notion, mais je ne pense pas que la notion même de survie la prenne en compte. L'argent est juste un levier du pouvoir. C'est tout. Et il existe déjà des économies parallèles en place et viables qui fonctionnent sans cette notion.
La "conquête de la Lune" était une lutte "idéologique" mais surtout une course à l'armement. C'était à qui y poserait le pied le premier, à qui mettrait le premier homme en orbite, à qui pourrait lancer ses satellites le premier et donc aurait la suprématie en orbite géostationnaire et à qui aurait son programme "Star Wars " opérationnel en premier... La Lune était juste un prétexte, une excuse pour tester "la science" et voir jusqu'où on pouvait aller en terme d'aptitude technologique à l'époque. Et tout le falballa qui a été fait autour ("un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'Humanité") ce n'est que du marketing, ça fait bien d'avoir le coeur des foules avec soi.
Et comme je l'ai écrit précédemment, quand on voit la poubelle que c'est devenu là-haut, entre les satellites "morts", les débris en tous genres et le gâchis de ressources premières...
Le "bon moment" ? Peut-être quand nous partirons avec notre tête et sans esprit "conquérant". L'Humain n'a pas encore appris l'humilité de sa place réelle (et réfléchir à cela n'est pas non plus au programme de l'EN, il y a peut-être quelque chose à changer là...

)
Il y a longtemps j'ai fait mien le dit de Rabelais : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme !".
Autant je suis contre toute forme de religiosité ou de "déisme", autant je suis contre toute forme de "scientisme".
Je n'ai rien contre la colonisation de Mars, ou d'Europe ou de... ou de... mais tout dépend dans quels termes, pour quelles raisons, et de quelle manière ! L'histoire de l'Humanité nous a trop bien montré ce dont nous (en terme d'espèce) sommes capables dans le micro comme dans le macro... Déjà se mettre en paix avec soi-même, en tant qu'individus et en tant qu'espèce avant d'aller fiche le boxon ailleurs.
Où encore, comme dit, que l'on commence par balayer devant sa porte...
Voilà... Une autre tartine !
