Bonjour,
J'ai récemment lu le fameux Trop intelligent pour être heureux. Or, quelque chose me perturbe dans ce livre (ainsi que dans de nombreux articles traitant de la douance que j'ai eu l'occasion de consulter): la question de l'intensité. En effet, ces documents expliquent que ce qui différencie une personne non-surdouée d'une personne surdouée, ce n'est pas tant le nombre de caractéristiques se retrouvant chez les surdoués validées, mais leur intensité par rapport à la norme.
Cependant, en même temps, on m'explique qu'un surdoué n'ayant jamais connu que sa propre perception physique et psychologique du monde, il n'a bien souvent pas conscience du surdéveloppement de sa sensibilité, son empathie, ses 5 sens, etc. par rapport aux autres, et qu'il a tendance à penser que ce qu'il ressent au quotidien est ressenti par tout le monde, que sa perception particulière est parfaitement commune...
Donc d'une part on a une armée de superlatifs, tout est extraordinaire, super-hyper-méga trop incroyable chez le surdoué, et d'autre part on m'explique que tout ça, il ne le réalise pas.
Certes je me suis reconnue dans de nombreux points au cours de ma lecture. Certes, je me suis souvent dit en lisant "Hein quoi ? Mais je croyais que tout le monde était/faisait comme ça ! Pourquoi elle a l'air de dire que c'est hors-norme, j'ai toujours été/fait comme ça, moi et ça n'a rien de spécial !") Mais pourtant quand l'auteur me balance tous ces qualificatifs, je me sens mal à l'aise, intruse et cela me sape totalement ma confiance en moi et m'assaille de doutes...
Un exemple parmi tant d'autres: oui, j'ai la peau très fine et sensible, mes yeux ont des réactions photophobes et je suis souvent la première à repérer le fermoir de boucle d'oreille tombé sur un tapis de la même couleur malgré ma vue assez pourrie, j'entends parfois des sons que je suis la seule à entendre, je reconnais certaines personnes à l'odorat, etc. Et puis juste après, quand je lis la description des 5 sens des surdoués donnant l'impression que ceux-ci possèdent tous des putains de super-pouvoirs, je me dis que finalement mes sens sont tout ce qu'il a de plus ordinaire, car "juste ça", ça ne peut pas être ce dont elle parle, ce dont elle parle est bien trop au-dessus de moi. On dirait que par désespoir, en continuant ma lecture, j'essaye de forcer la porte d'un club privé tout en sachant que le videur va me mettre dehors d'un vif coup de pied au derrière. L'information de fond me parle et me rassure, amplifie le murmure, mais la façon dont elle est formulée m'effraie et me donne l'impression d'être indigne, illégitime...
Donc ma question est: est-ce que c'est l'auteur qui en fait des tonnes, est-ce que c'est moi qui suis complètement arrogante et à côté de la plaque à m'imaginer que la douance puisse me concerner ? Comment peut-on savoir, dans le cas où l'on serait surdoué, si SA norme est différente de LA norme alors qu'on n'a jamais pu la ressentir et la vivre ? Parce que se sentir en décalage depuis toujours ou avoir des amis qui nous font remarquer une certaine singularité n'a pas forcément de lien avec la surdouance (je suis peut-être juste névrosée et/ou bipolaire
)
Est-ce que quelqu'un ressent ou a ressenti la même chose que moi ? J'espère m'être bien faite comprise, j'ai l'impression de m'être mal expliquée mais je ne vois pas comment mieux formuler mes doutes...
J'ai récemment lu le fameux Trop intelligent pour être heureux. Or, quelque chose me perturbe dans ce livre (ainsi que dans de nombreux articles traitant de la douance que j'ai eu l'occasion de consulter): la question de l'intensité. En effet, ces documents expliquent que ce qui différencie une personne non-surdouée d'une personne surdouée, ce n'est pas tant le nombre de caractéristiques se retrouvant chez les surdoués validées, mais leur intensité par rapport à la norme.
Cependant, en même temps, on m'explique qu'un surdoué n'ayant jamais connu que sa propre perception physique et psychologique du monde, il n'a bien souvent pas conscience du surdéveloppement de sa sensibilité, son empathie, ses 5 sens, etc. par rapport aux autres, et qu'il a tendance à penser que ce qu'il ressent au quotidien est ressenti par tout le monde, que sa perception particulière est parfaitement commune...
Donc d'une part on a une armée de superlatifs, tout est extraordinaire, super-hyper-méga trop incroyable chez le surdoué, et d'autre part on m'explique que tout ça, il ne le réalise pas.
Certes je me suis reconnue dans de nombreux points au cours de ma lecture. Certes, je me suis souvent dit en lisant "Hein quoi ? Mais je croyais que tout le monde était/faisait comme ça ! Pourquoi elle a l'air de dire que c'est hors-norme, j'ai toujours été/fait comme ça, moi et ça n'a rien de spécial !") Mais pourtant quand l'auteur me balance tous ces qualificatifs, je me sens mal à l'aise, intruse et cela me sape totalement ma confiance en moi et m'assaille de doutes...
Un exemple parmi tant d'autres: oui, j'ai la peau très fine et sensible, mes yeux ont des réactions photophobes et je suis souvent la première à repérer le fermoir de boucle d'oreille tombé sur un tapis de la même couleur malgré ma vue assez pourrie, j'entends parfois des sons que je suis la seule à entendre, je reconnais certaines personnes à l'odorat, etc. Et puis juste après, quand je lis la description des 5 sens des surdoués donnant l'impression que ceux-ci possèdent tous des putains de super-pouvoirs, je me dis que finalement mes sens sont tout ce qu'il a de plus ordinaire, car "juste ça", ça ne peut pas être ce dont elle parle, ce dont elle parle est bien trop au-dessus de moi. On dirait que par désespoir, en continuant ma lecture, j'essaye de forcer la porte d'un club privé tout en sachant que le videur va me mettre dehors d'un vif coup de pied au derrière. L'information de fond me parle et me rassure, amplifie le murmure, mais la façon dont elle est formulée m'effraie et me donne l'impression d'être indigne, illégitime...
Donc ma question est: est-ce que c'est l'auteur qui en fait des tonnes, est-ce que c'est moi qui suis complètement arrogante et à côté de la plaque à m'imaginer que la douance puisse me concerner ? Comment peut-on savoir, dans le cas où l'on serait surdoué, si SA norme est différente de LA norme alors qu'on n'a jamais pu la ressentir et la vivre ? Parce que se sentir en décalage depuis toujours ou avoir des amis qui nous font remarquer une certaine singularité n'a pas forcément de lien avec la surdouance (je suis peut-être juste névrosée et/ou bipolaire

Est-ce que quelqu'un ressent ou a ressenti la même chose que moi ? J'espère m'être bien faite comprise, j'ai l'impression de m'être mal expliquée mais je ne vois pas comment mieux formuler mes doutes...
