J'ai trouvé sur le site de Cécile Bost la traduction que je m'apprêtais à faire

http://www.talentdifferent.com/le-syndr ... -1836.html
J'ai l'impression, à la lecture du lien fournit, que c'est la falsification qui est un (voire le) facteurs déclencheurs de la dépression.Maithril a écrit :Je ne comprends pas trop. Un certain nombre de ces points correspond à une dépression, à un burn-out. Comment distinguer ce syndrome PASS?
Si je fais le point sur ce qui se passe dans mon cas, je me rends bien compte que l'aspect "face au public" de mon travail va contre mes inclinations : je préfère bosser seule (+ saturation rapide dans les rapport sociaux). Je préfère aussi, bien sûr, bosser sur des sujets un tant soit peu stimulants et/ou qui se renouvellent - Or, une fois que je les maîtrise, je fais mes cours façon pilote automatique (avec une stimulation intellectuelle proche de zéro, donc). Qui plus est, je dois bien sûr adapter constamment mon langage et mon propos, m'auto-paraphraser, me répéter...C.G. Jung a mis en lumière le profil du “Falsificateur”, pour décrire un individu dont les compétences les plus développées et/ou utilisées étaient en fait hors de ses préférences naturelles. Ce qui, à ses yeux, ne pouvait manquer d’avoir des répercussions sérieuses, à la fois pratiques et physiques, car il y a là « violation de ses dispositions naturelles » : « on peut énoncer que lorsque le profil du falsificateur émerge en tant que résultat d’une influence extérieure, l’individu devient alors névrosé, et on ne peut attendre de guérison que dans le développement d’une attitude (ou de fonctions) qui correspondent à ses inclinations naturelles »
(...)
L’éducation, la compréhension, l’empathie, le soutien émotionnel, le recadrage par soi-même de son expérience sont des outils psychologiques puissants. A long terme, cependant, ils sont pratiquement sans effet quand l’individu passe chaque jour des heures et des heures en activités qui demandent à son cerveau de travailler 100 fois plus
Je n'y ai pas pété un câble, moi, et j'adore mon boulotAzore a écrit :Tu me fais peur, Zwip ! J'espère que je ne vais pas péter un câble dans l'enseignement, parce que je ne pourrai pas me permettre de reprendre à nouveau des études...
Pas de panique, Azore. Si je vis aujourd'hui ce métier de cette manière - que je ne qualifierais pas de pétage de câble, je ne crois pas en être à ce stadeAzore a écrit :Tu me fais peur, Zwip ! J'espère que je ne vais pas péter un câble dans l'enseignement, parce que je ne pourrai pas me permettre de reprendre à nouveau des études...
Pas vraiment pour ce qui me concerne. En fait le PASS ne se manifeste pas de manière cyclique pour moi, mais est continu, en tâche de fond, avec quand même des périodes de forte détresse où je reste couché chez moi, dans le noir, et d'autres périodes de mieux-être, et je fais plein de choses, un peu comme les bipolaires mais en moins fort. J'ai souvent des moments d'angoisse car je suis agoraphobe, mais pas d'hallucinations. J'ai aussi eu le forfait illimité pendant de nombreuses années (anti-anxiolytiques, anti-dépresseurs, anti-psychotiques, etc...), sans aucun résultat.Azore a écrit :Dites donc, est-ce que je suis la seule sur le forum à avoir vécu des crises d'angoisse, des hallucinations et ce sentiment d'hostilité des choses pendant des phases de PASS ?
Exact. Et puis quand on souffre de SSPT, on sait ce qui en est à l'origine. Vous qui souffrez de PASS, êtes-vous "des fourmis" ? Personnellement, je mange énormément de choses sucrées, de gâteaux, de desserts, de barres chocolatées, de biscuits, de fruits, de yaourts, etc... Et ça me redonne de l'énergie, ça réduit ma confusion et ma fatigue mentales.Azore a écrit :- aucun événement identifiable n'est à l'origine du problème
- le sujet n'a pas de flashbacks
C'est LA bonne questionTournesol a écrit :Disons que je me demandais si un sspt ne se déclencherait pas plus facilement sur un pass, les ressources étant fortement entamées voire en limite, les trauma doivent être plus difficiles à depasser, non?
Quoi qu'il en soit, que fait-on de ces symptômes une fois identifiés?
Azore a écrit :Dites donc, est-ce que je suis la seule sur le forum à avoir vécu des crises d'angoisse, des hallucinations et ce sentiment d'hostilité des choses pendant des phases de PASS ? (C'est un peu comme dans les nouvelles fantastiques de Maupassant ou les œuvres surréalistes : les objets les plus quotidiens "s'animent" d'une sorte de vie malfaisante).
Quel soulagement, Rififi ! Non pas que je souhaite cela à qui que ce soit (c'est vraiment le truc qu'on ne souhaite pas même à son pire ennemi, à vrai dire), mais je me sens moins seule. C'est la première fois que quelqu'un me dit qu'il a vécu cela aussi ! Le plus frappant dans ton témoignage, c'est que toi aussi tu venais de vivre une rupture au moment où les symptômes sont apparus. Les mots que tu utilises sont tout à fait justes, je trouve, pour exprimer ce "voyage de l'autre côté du miroir". Personnellement, je dirais que je voyais la réalité se décoller des choses petit à petit, je me sentais devenir étrangère et progressivement perdre la raison. Cette lucidité extrême sur ce qui m'arrivait aggravait encore mon anxiété. Mais il y avait aussi tous les symptômes du syndrome PASS, sauf la boulimie de sucré qui pour moi s'est inversée en incapacité à manger le soir, à l'heure où l'angoisse est à son paroxysme.Riffifi a écrit :Mais j'ai eu ce type d'hallucinations, ponctuelles, et de forte impression d'hostilité (+ de mise en mouvement) des objets (et des animaux inconnus), pendant une période de ma vie.
Cela n'était pas continu mais par contre lié à un contexte, si je me souviens exactement, qui impliquait
- une forte angoisse permanente (mais peu de crises d'angoisse par contre),
- une dépression, longue et non identifiée donc non traitée, suite à une rupture,
- et un sentiment permanent de non appartenance au monde (auquel j'étais "tenue par des fils" selon mon expression de l'époque, les fils étant mes proches), voire de non humanité, voire de non matérialité, mais toujours pensé par comparaison avec les "autres", si humains, si concrets, si doués pour vivre.