Enfants précoces et bégaiement
- CortO
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Enfants précoces et bégaiement
Bnojour,
Je ne sais pas si je poste dans la bonne rubrique, mais bon comme ça comme concerne un enfant je vais le mettre içi...
J'ai vu quelques discussions dans le forum où l'on abordait la question mais je ne crois pas qu'il y ait vraiment de sujet sur ce thème précis. J'ai remarqué que certain(e)s ici semblent avoir des idées sur la question, j'aimerais bien avoir vos avis...
Mon fils, qui a été récemment diagnostiqué "précoce" bégaie depuis plusieurs années.
Il semble plus ou moins établi qu'il y a un lien entre la douance et le bégaiement au moins dans certains cas.
J'ai trouvé les infos suivantes sur ce sujet:
- Des articles tous 2 écrits par Hélène Vidal-Giraud, qui est orthophoniste et dont un enfant est dans ce cas (Le 2ème article est d'ailleurs essentiellement basé sur son témoignage)
http://www.afep-asso.fr/documents/infos/pefa57.pdf (Dossier N°4)
http://www.orthoedition.com/medias/fichiers/2011-01-10-10-43-09_8284484.pdf (Page 6)
- Un mémoire de Laurène Mauduit (pour l'obtention du certificat de capacité d'orthophoniste)
http://archive.bu.univ-nantes.fr/pollux/show.action?id=513376c9-3a2c-4fd8-b982-7bc3283620c8
- Quelques discussions:
http://www.enfantsprecoces.info/forums/sujet/precocite-et-begaiement/
Je retiens quelques aspects qui peuvent expliquer le lien entre les deux:
- Au départ la dyssynchronie entre le développement intellectuel (des choses compliquées à dire) et le développement moteur.
- La pensée en arborescence (ou tout au moins une pensée rapide) qui implique "trop de choses à dire"
- Des explications plus ou moins psychanalytiques notamment dans le rapport avec la mère. (peut-être pas le plus convaincant...)
- Le perfectionnisme et l'hypersensibilité qui aggravent le problème.
La question que je me pose est de savoir si cela peut changer quelque chose au niveau du travail de réeducation.
Dans le mémoire, les cas décrits semblent être traités de manière relativement standard (en tout cas tels qu'on nous l'a expliqué pour notre fils avant que l'on sache qu'il était précoce). Mais bon c'est un peu trop spécialisé et technique pour que je puisse vraiment me rendre compte.
Y a-t-il une manière particulière d'aborder le travail d'orthohonie en tenant compte de la douance? (Je pose en particulier la question car son orthophoniste semble un peu refuser le fait que cela puisse avair une influence significative, donc elle n'en tient pas compte du tout)
Si vous avez des infos ou des témoignages ...
EDIT:
Pour préciser un peu, le traitement que mon fils fait avec l'orthophoniste est essentiellement un travail sur la respiration/relaxation. Ca ressemble assez à ça http://www.lebegaiement.com/methodes.html (Mais pas toutes les étapes)
Sinon elle lui apprend à gérer correctement la reprise de parole en cas de bloquage. C'est à peu prés ce qui est expliqué ici http://arreterdebegayer.over-blog.com/ au paragraphe "Le lâcher-prise"
Je ne sais pas si je poste dans la bonne rubrique, mais bon comme ça comme concerne un enfant je vais le mettre içi...
J'ai vu quelques discussions dans le forum où l'on abordait la question mais je ne crois pas qu'il y ait vraiment de sujet sur ce thème précis. J'ai remarqué que certain(e)s ici semblent avoir des idées sur la question, j'aimerais bien avoir vos avis...
Mon fils, qui a été récemment diagnostiqué "précoce" bégaie depuis plusieurs années.
Il semble plus ou moins établi qu'il y a un lien entre la douance et le bégaiement au moins dans certains cas.
J'ai trouvé les infos suivantes sur ce sujet:
- Des articles tous 2 écrits par Hélène Vidal-Giraud, qui est orthophoniste et dont un enfant est dans ce cas (Le 2ème article est d'ailleurs essentiellement basé sur son témoignage)
http://www.afep-asso.fr/documents/infos/pefa57.pdf (Dossier N°4)
http://www.orthoedition.com/medias/fichiers/2011-01-10-10-43-09_8284484.pdf (Page 6)
- Un mémoire de Laurène Mauduit (pour l'obtention du certificat de capacité d'orthophoniste)
http://archive.bu.univ-nantes.fr/pollux/show.action?id=513376c9-3a2c-4fd8-b982-7bc3283620c8
- Quelques discussions:
http://www.enfantsprecoces.info/forums/sujet/precocite-et-begaiement/
Je retiens quelques aspects qui peuvent expliquer le lien entre les deux:
- Au départ la dyssynchronie entre le développement intellectuel (des choses compliquées à dire) et le développement moteur.
- La pensée en arborescence (ou tout au moins une pensée rapide) qui implique "trop de choses à dire"
- Des explications plus ou moins psychanalytiques notamment dans le rapport avec la mère. (peut-être pas le plus convaincant...)
- Le perfectionnisme et l'hypersensibilité qui aggravent le problème.
La question que je me pose est de savoir si cela peut changer quelque chose au niveau du travail de réeducation.
Dans le mémoire, les cas décrits semblent être traités de manière relativement standard (en tout cas tels qu'on nous l'a expliqué pour notre fils avant que l'on sache qu'il était précoce). Mais bon c'est un peu trop spécialisé et technique pour que je puisse vraiment me rendre compte.
Y a-t-il une manière particulière d'aborder le travail d'orthohonie en tenant compte de la douance? (Je pose en particulier la question car son orthophoniste semble un peu refuser le fait que cela puisse avair une influence significative, donc elle n'en tient pas compte du tout)
Si vous avez des infos ou des témoignages ...
EDIT:
Pour préciser un peu, le traitement que mon fils fait avec l'orthophoniste est essentiellement un travail sur la respiration/relaxation. Ca ressemble assez à ça http://www.lebegaiement.com/methodes.html (Mais pas toutes les étapes)
Sinon elle lui apprend à gérer correctement la reprise de parole en cas de bloquage. C'est à peu prés ce qui est expliqué ici http://arreterdebegayer.over-blog.com/ au paragraphe "Le lâcher-prise"
- Za
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Bonjour CortO,
Quel âge a ton fils, en quelle classe est-il ? Le travail dans le domaine du bégaiement est en effet très différent selon l'âge.
Après, les orthophonistes sont en général relativement bien informés sur la douance, et connaissent normalement les liens qui peuvent exister entre précocité et bégaiement. Si l'ortho pense que la douance de ton fils n'a pas d'impact significatif dans ce cas, elle a peut-être ses raisons : le décalage entre ce qu'on veut dire et les possibilités motrices, et surtout la pression que l'enfant se met au niveau des prises de parole, sont des caractéristiques qu'on retrouve très fréquemment chez les enfants bègues, même s'ils ne sont pas HP.
Quel âge a ton fils, en quelle classe est-il ? Le travail dans le domaine du bégaiement est en effet très différent selon l'âge.
Après, les orthophonistes sont en général relativement bien informés sur la douance, et connaissent normalement les liens qui peuvent exister entre précocité et bégaiement. Si l'ortho pense que la douance de ton fils n'a pas d'impact significatif dans ce cas, elle a peut-être ses raisons : le décalage entre ce qu'on veut dire et les possibilités motrices, et surtout la pression que l'enfant se met au niveau des prises de parole, sont des caractéristiques qu'on retrouve très fréquemment chez les enfants bègues, même s'ils ne sont pas HP.
Peut-être devrais-tu poser cette question directement à l'orthophoniste elle-même... ^^CortO a écrit :Y a-t-il une manière particulière d'aborder le travail d'orthohonie en tenant compte de la douance?
J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête...
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Bonjour,
Je précise que je vis à l'étranger, et qu'il n'est pas trés évident de trouver un orthophoniste francophone un minimum spécialisé dans le bégaiement.
Merci!
Mon fils à 13 ans, il est en troisième. Mais à vrai dire je lance aussi le sujet de manière générale. Je n'attends pas forcément une réponse trés précise pour son cas à lui. D'ailleurs pour lui je suis plutôt optimiste, pas mal de choses se résolvent depuis qu'on sait qu'il est HP et entre autre son bégaiement a déjà diminué.*Za* a écrit :Quel âge a ton fils, en quelle classe est-il ?
Oui peut-être... Ou pas. En fait c'est plutôt sa réaction qu'en j'ai abordé le sujet avec elle qui me fait me poser des questions. En l'occurence elle ne semble même pas convaincue qu'il y ait un lien entre les deux, et en tout cas ferme la porte à toute discussion. (C'est surtout ça qui me gène)*Za* a écrit :Après, les orthophonistes sont en général relativement bien informés sur la douance, et connaissent normalement les liens qui peuvent exister entre précocité et bégaiement. Si l'ortho pense que la douance de ton fils n'a pas d'impact significatif dans ce cas, elle a peut-être ses raisons
Je précise que je vis à l'étranger, et qu'il n'est pas trés évident de trouver un orthophoniste francophone un minimum spécialisé dans le bégaiement.
Oui, bien sur je lui ai posé la question...*Za* a écrit :Peut-être devrais-tu poser cette question directement à l'orthophoniste elle-même... ^^
Merci!
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Le sujet est venu sur la table avec Mlle_Rose pendant le WEAAS et elle a dit qu'avec un enfant surdoué elle faisait beaucoup de musculation faciale. Donc en tant qu'orthophoniste qui connait très bien la douance elle semble effectivement avoir une approche différente du bégaiement.
Enfin je ne voudrais pas dire de bêtise, surtout en disant que ça vient d'elle, donc je la laisserai en parler elle-même, mais au cas où elle passe a coté de ce sujet n'hésite pas a lui envoyer un MP.
Enfin je ne voudrais pas dire de bêtise, surtout en disant que ça vient d'elle, donc je la laisserai en parler elle-même, mais au cas où elle passe a coté de ce sujet n'hésite pas a lui envoyer un MP.
Homo Sapiens, merveille de l'univers, dans l'Odyssée je suis juste le meilleur ami du chien.
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Re: Enfants précoces et bégaiement
C'est un peu plus compliqué que ça et ça dépend de l'âge ^^
Je n'ai pas le temps de répondre vraiment là je reviendrai plus tard ^^
EDIT donc :
La rééducation du bégaiement ne fait pas exception à la règle, comme toute rééducation ce n'est pas une somme de trucs techniques, des recettes appliquées de manière indifférenciée en suivant un ordre toujours identique ou avec des exercices bien définis aussi. C'est en premier lieu la prise en charge d'un patient dans toutes ses spécificités, avec ses difficultés et aussi ses points d'appui.
En ce sens, chaque fonctionnement spécifique est nécessairement pris en compte, qu'on lui donne un nom ou pas.
Dans le cas de ton fils, il y a la douance, mais ce n'est pas seulement cela qui le définit. C'est peut-être bien cela qu'a voulu t'indiquer ton orthophoniste.
L'orthophoniste va s'attacher à adapter sa rééducation en fonction de l'enfant, pas en fonction de ses étiquettes*, car nous l'avons vu, elles ne collent pas toujours très bien, a fortiori dans un contexte développemental. Il serait complètement idiot de se dire : puisqu'il est surdoué il a forcément ça et donc j'applique telle recette.
On pourrait dire qu'il y a autant de fonctionnements de HQI qu'il y a de personnes avec un HQI, le fonctionnement étant en partie lié au vécu.
On peut évidemment repérer des fonctionnements convergents, des causes convergentes, des vécus convergents chez les enfants surdoués, et ensuite des tendances rééducatives (ce que j'ai effectivement expliqué à Sphax le week-end dernier, par rapport à UN type bien précis d'enfant, et dans des circonstances bien précises) à force de travailler autour de cela, mais on pourra aussi retrouver des éléments similaires chez un autre type d'enfant ("type d'enfant" j'aime bof mais bon, schématisons).
Mais que tout ceci soit regroupé sous l'étiquette HQI ou pas, cela ne change pas les principes de rééducation :
1- identifier les causes, les origines
2- comprendre le vécu de l'enfant, et le rapport qu'il entretien avec son trouble
3- comprendre le vécu de la famille et le rapport qu'elle entretient avec le trouble de l'enfant ET surtout avec l'enfant lui même.
4- s'attacher à réduire les facteurs défavorables qui se sont glissés quelque part entre mon point numéro deux et mon numéro trois ^^
5- s'attacher à revenir à l'origine du trouble pour le déconstruire (et c'est là en général que des "exercices" interviennent).
Une fois ces principes posés, chaque orthophoniste travaille comme il l'entend, organise sa prise en charge en fonction de ce qu'il juge être le mieux pour cet enfant-là, dans ce contexte-là, en fonction de ce qu'il peut faire aussi. Il est parfois entravé dans ses "plans" par des facteurs extérieurs (j'ai dit parfois ?
, les collègues poufferont dans la salle)...
Dans le cas du bégaiement le recours au psychologue en parallèle peut être bénéfique (pour les parents aussi d'ailleurs).
*sauf dans le cas où l'étiquette est l'essence même du problème, je pense notamment aux troubles liés à des pathologies neurologiques, aux pathologies dégénératives, ou lésionnelles, qui vont sensiblement orienter le travail et ses objectifs.
Dans tous les cas, la confiance entre tous les acteurs gravitant autour de l'enfant et le dialogue entre eux est un élément capital dans l'avancée du traitement
Je n'ai pas le temps de répondre vraiment là je reviendrai plus tard ^^
EDIT donc :
La rééducation du bégaiement ne fait pas exception à la règle, comme toute rééducation ce n'est pas une somme de trucs techniques, des recettes appliquées de manière indifférenciée en suivant un ordre toujours identique ou avec des exercices bien définis aussi. C'est en premier lieu la prise en charge d'un patient dans toutes ses spécificités, avec ses difficultés et aussi ses points d'appui.
En ce sens, chaque fonctionnement spécifique est nécessairement pris en compte, qu'on lui donne un nom ou pas.
Dans le cas de ton fils, il y a la douance, mais ce n'est pas seulement cela qui le définit. C'est peut-être bien cela qu'a voulu t'indiquer ton orthophoniste.
L'orthophoniste va s'attacher à adapter sa rééducation en fonction de l'enfant, pas en fonction de ses étiquettes*, car nous l'avons vu, elles ne collent pas toujours très bien, a fortiori dans un contexte développemental. Il serait complètement idiot de se dire : puisqu'il est surdoué il a forcément ça et donc j'applique telle recette.
On pourrait dire qu'il y a autant de fonctionnements de HQI qu'il y a de personnes avec un HQI, le fonctionnement étant en partie lié au vécu.
On peut évidemment repérer des fonctionnements convergents, des causes convergentes, des vécus convergents chez les enfants surdoués, et ensuite des tendances rééducatives (ce que j'ai effectivement expliqué à Sphax le week-end dernier, par rapport à UN type bien précis d'enfant, et dans des circonstances bien précises) à force de travailler autour de cela, mais on pourra aussi retrouver des éléments similaires chez un autre type d'enfant ("type d'enfant" j'aime bof mais bon, schématisons).
Mais que tout ceci soit regroupé sous l'étiquette HQI ou pas, cela ne change pas les principes de rééducation :
1- identifier les causes, les origines
2- comprendre le vécu de l'enfant, et le rapport qu'il entretien avec son trouble
3- comprendre le vécu de la famille et le rapport qu'elle entretient avec le trouble de l'enfant ET surtout avec l'enfant lui même.
4- s'attacher à réduire les facteurs défavorables qui se sont glissés quelque part entre mon point numéro deux et mon numéro trois ^^
5- s'attacher à revenir à l'origine du trouble pour le déconstruire (et c'est là en général que des "exercices" interviennent).
Une fois ces principes posés, chaque orthophoniste travaille comme il l'entend, organise sa prise en charge en fonction de ce qu'il juge être le mieux pour cet enfant-là, dans ce contexte-là, en fonction de ce qu'il peut faire aussi. Il est parfois entravé dans ses "plans" par des facteurs extérieurs (j'ai dit parfois ?

Dans le cas du bégaiement le recours au psychologue en parallèle peut être bénéfique (pour les parents aussi d'ailleurs).
*sauf dans le cas où l'étiquette est l'essence même du problème, je pense notamment aux troubles liés à des pathologies neurologiques, aux pathologies dégénératives, ou lésionnelles, qui vont sensiblement orienter le travail et ses objectifs.
Dans tous les cas, la confiance entre tous les acteurs gravitant autour de l'enfant et le dialogue entre eux est un élément capital dans l'avancée du traitement

Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter
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- CortO
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Merci Mlle Rose. Ce que tu expliques me parait très sensé.
Je comprends bien aussi le reproche implicite
, et tu as sans doute raison. Mais d'un autre côté, je pense aussi que certains professionnels (dans différents domaines) ne connaissent pas forcément ce sujet, et c'est d'ailleurs tout à fait légitime. Pour les psy ou les enseignants je vois assez bien les conséquences que cela peut avoir (je repense parfois avec un peu d'effroi à la situation où serait mon fils aujourd'hui si on avait accepté son redoublement l'année dernière...)
Pour les orthophonistes, je ne savais pas si cela peut avoir le même genre de conséquences (par exemple de faire un travail contre-productif). D'où ma question, car visiblement l'orthophoniste de mon fils ne connait pas le sujet et n'a pas trop l'intention de s'y intéresser...
Je comprends bien aussi le reproche implicite

Pour les orthophonistes, je ne savais pas si cela peut avoir le même genre de conséquences (par exemple de faire un travail contre-productif). D'où ma question, car visiblement l'orthophoniste de mon fils ne connait pas le sujet et n'a pas trop l'intention de s'y intéresser...
- Mlle Rose
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Il n'y a pas de reproche implicite, je te pousse juste à t'interroger sur la confiance que tu lui accordes, et sur l'effet que ça peut avoir éventuellement sur la confiance que lui accorde ton enfant et sur la prise en charge.
"Connaître le sujet" n'est pas indispensable en fait. "Connaître le Sujet" (l'enfant), oui en revanche.
Je n'ai jamais entendu parler de HQI pendant mes études, ça ne m'a pas empêchée avant de rencontrer cela sur mon parcours personnel de rééduquer très bien les enfants surdoués que j'ai eus en charge
Simplement, je les prenais comme ils étaient, comme je prends tous les autres, en composant avec ce que je sens d'eux.
Après qu'il y ait des pros qui ne sentent pas les gens et qui ne s'y adaptent pas je suppose que ça peut exister, je suppose aussi qu'il y a des orthos qui font n'importe quoi, comme dans toutes les professions. Mais est-ce réellement le cas ici ?
Nous ne travaillons pas directement sur le psychisme, le HQI est une bonne info, certes, mais notre rééducation, encore une fois et j'insiste, ne va pas tourner autour de ça, car ce n'est pas LA cause du problème.
Pour les psys c'est différent. Et particulièrement pour l'identification, l'interprétation des tests, etc.... Savoir permet de débroussailler pas mal de choses pour un travail psychique. Mais ça peut aussi devenir un piège, si on ne sait pas se détacher des listes de caractéristiques que le sujet est censé avoir pour se concentrer sur ce qu'il a réellement.
"Connaître le sujet" n'est pas indispensable en fait. "Connaître le Sujet" (l'enfant), oui en revanche.
Je n'ai jamais entendu parler de HQI pendant mes études, ça ne m'a pas empêchée avant de rencontrer cela sur mon parcours personnel de rééduquer très bien les enfants surdoués que j'ai eus en charge

Après qu'il y ait des pros qui ne sentent pas les gens et qui ne s'y adaptent pas je suppose que ça peut exister, je suppose aussi qu'il y a des orthos qui font n'importe quoi, comme dans toutes les professions. Mais est-ce réellement le cas ici ?
Nous ne travaillons pas directement sur le psychisme, le HQI est une bonne info, certes, mais notre rééducation, encore une fois et j'insiste, ne va pas tourner autour de ça, car ce n'est pas LA cause du problème.
Pour les psys c'est différent. Et particulièrement pour l'identification, l'interprétation des tests, etc.... Savoir permet de débroussailler pas mal de choses pour un travail psychique. Mais ça peut aussi devenir un piège, si on ne sait pas se détacher des listes de caractéristiques que le sujet est censé avoir pour se concentrer sur ce qu'il a réellement.
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Pas si différent que ça... on observe un ensemble de caractéristiques souvent associées, par ex: anxiété extrême, hypersensibilité émotionnelle, manque d'estime de soi, etc, etc... que l'on peut retrouver pour des patients avec un QI normal ;
On prend en charge ce qui bloque, ce qui fait mal pour le patient, quelle que soit son étiquette ; comme Mlle Rose : j'ai une boite à outil que j'ouvre en fonction des besoins spécifiques.
Savoir si hqi ou non joue juste au niveau de la psychoéducation : mettre en lien et donner du sens à certains ressentis (ex : le sentiment de décalage) mais influe relativement peu ensuite sur la prise en charge.
Pouvoir "parler HQI" : ie, poser les bonnes questions, chercher les "symptômes" en allant à l'essentiel, etc. peut être important en revanche pour rassurer le patient, les personnes avec HQI ayant souvent besoin de tout comprendre et tout maîtriser ;-)
On en revient à la question de la confiance entre le Sujet et le professionnel, certains patients venant me voir en disant (en gros) : "j'ai déjà baladé bcp de psys, je sais ce qu'ils attendent..." sous entendu : "à vous de me montrer que vous êtes à la hauteur".
On prend en charge ce qui bloque, ce qui fait mal pour le patient, quelle que soit son étiquette ; comme Mlle Rose : j'ai une boite à outil que j'ouvre en fonction des besoins spécifiques.
Savoir si hqi ou non joue juste au niveau de la psychoéducation : mettre en lien et donner du sens à certains ressentis (ex : le sentiment de décalage) mais influe relativement peu ensuite sur la prise en charge.
Pouvoir "parler HQI" : ie, poser les bonnes questions, chercher les "symptômes" en allant à l'essentiel, etc. peut être important en revanche pour rassurer le patient, les personnes avec HQI ayant souvent besoin de tout comprendre et tout maîtriser ;-)
On en revient à la question de la confiance entre le Sujet et le professionnel, certains patients venant me voir en disant (en gros) : "j'ai déjà baladé bcp de psys, je sais ce qu'ils attendent..." sous entendu : "à vous de me montrer que vous êtes à la hauteur".
Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.''Rebecca West
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Re: Enfants précoces et bégaiement
J'ai une question au sujet de la prise en charge des enfants qui bégaient.
A quel moment se poser la question d'une éventuelle prise en charge? Mon fils a 2ans et 3 mois, et il bégaie depuis 3 mois. Il y a des jours où il a du mal à sortir chaque phrase, même les plus simples. Et des jours où ça va à peu près. Il va aller à l'école en septembre, et je me dis que si ça perdure, ça risque de mal se passer pour lui.
Il avait eu un court épisode de bégaiement à 18 mois, tout petit et court, qui était parti comme c'était venu.
Faut-il patienter plusieurs mois ? Attendre un certain âge ?
Autre question? Est-ce héréditaire? Mon père a toujours bégayé et n'a jamais été pris en charge, et mes deux frères ont bégayé aussi et ont été pris en charge en maternelle je crois.
A quel moment se poser la question d'une éventuelle prise en charge? Mon fils a 2ans et 3 mois, et il bégaie depuis 3 mois. Il y a des jours où il a du mal à sortir chaque phrase, même les plus simples. Et des jours où ça va à peu près. Il va aller à l'école en septembre, et je me dis que si ça perdure, ça risque de mal se passer pour lui.
Il avait eu un court épisode de bégaiement à 18 mois, tout petit et court, qui était parti comme c'était venu.
Faut-il patienter plusieurs mois ? Attendre un certain âge ?
Autre question? Est-ce héréditaire? Mon père a toujours bégayé et n'a jamais été pris en charge, et mes deux frères ont bégayé aussi et ont été pris en charge en maternelle je crois.
- Mlle Rose
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Tout dépend de l'importance du bégaiement, de ses fluctuations, et de la manière dont l'enfant et son entourage le gèrent.
Il faut à tout prix empêcher les facteurs de chronicisation de se mettre en place et notamment éviter que l'enfant se crispe sur la forme de sa parole.
Alors la prise en charge du bégaiement en lui-même est à double tranchant, elle peut contribuer à pointer un problème que l'enfant n'avait pas perçu, et cristalliser l'attention de tous sur le trouble, augmentant ainsi la malaise autour de celui-ci, et donc les risques de crispation.
Je ne peux pas te répondre pour le cas précis de ton enfant, mais si te sens désemparée avec ça et que ça commence à prendre une importance dans la sphère familiale (surtout si tu identifies l'existence de facteurs de risque de chronicisation), consulter est important.
Dans ce cas, il est essentiel de consulter un orthophoniste très au fait de ces problématiques (oui nous sommes censés tous tout savoir mais dans les faits nous sommes tous plus ou moins spécialisés dans certains trucs en délaissant un peu d'autres pathologies, il ne faut pas se voiler la face). Tu pourras trouver des coordonnées auprès de l'APB de ta région (association parole bégaiement).
Attention aussi : une période de dysfluence souvent confondue avec le bégaiement est normale lors de la période de mise en place de la parole, l'orthophoniste est un peu le seul à pouvoir faire la différence. Dans ce cas la consultation rassure et souvent cette petite difficulté disparaît d'elle-même.
Quelques éléments d'info complémentaires :
A ne pas oublier : le bégaiement naît dans l'effort que fait l'enfant pour parler
Il va concerner souvent les enfants perfectionnistes ou perfectionnistes par rebond (parents et entourage trop exigeants et centrés sur la forme de la parole). Et les enfants dont la maturité oro-faciale n'est pas adaptée à ce qu'ils veulent exprimer :
- des enfants avec une maturité oro-faciale normale pour leur âge, mais des tonnes de choses à dire, avec des formes compliquées pour son âge (ou des enfants dont les parents n'ont pas le temps d'écouter et qui ont pris l'habitude de dire vite vite).
- des enfants avec une immaturité motrice de la sphère buccale (enfants avec sucette, biberons, pouce et autres manies de succion persistant après 36 mois à 2 ans par exemple), et des retards de parole/langage.
L'orthophoniste va pousser à s'interroger sur tous ces éléments. La prise en charge du bégaiement n'est donc pas une prise en charge de l'enfant seul, mais de la famille dans son ensemble, car elle vise à rétablir les équilibres rompus ou créer un équilibre jamais mis en place.
On va donc chercher à explorer :
- le niveau de langage oral de l'enfant et le niveau de développement de sa parole (enchaînement des sons dans la chaîne parlée), parfois chez les plus grands cela inclue la demande de passation d'un QI.
- le niveau de développement de sa motricité oro-faciale, son tonus
- le niveau d'exigence de l'enfant et de l'entourage
- s'il existe des facteurs déclenchants particuliers
- s'il existe des malaises, non-dits, tout ce qui peut créer des crispations chez l'enfant autour du langage (aspects psychologiques : les enfants captent tout, si leur parole "dérange" les adultes, même si ce n'est pas dit, il le percevra tout de même)
- le mode de vie et les habitudes expressives au sein de la famille
Chez les tout-petits, je ne travaille jamais avec l'enfant seul, sauf s'il existe des difficultés de parole importantes, ou de motricité, ou de tonus. Je trouve que le risque de crispation autour du trouble est trop grand. Je préfère la "guidance parentale" (je n'aime pas ce mot), avec des entretiens réguliers mais espacés et des objectifs de travail à chaque fois pour la période à venir. Mais d'autres orthos travaillent différemment. Les prises en chargent dépendent réellement de ce que l'on retrouvera lors de l'exploration initiale et de ce qu'on percevra par la suite.
Pour la question de l'hérédité : non ce n'est pas héréditaire, on se pose par contre la question de l'existence de fragilités pouvant le favoriser qui seraient génétiques (tout ça au conditionnel).
Pour plus d'infos encore : http://www.begaiement.org/ (source sûre).
Il faut à tout prix empêcher les facteurs de chronicisation de se mettre en place et notamment éviter que l'enfant se crispe sur la forme de sa parole.
Alors la prise en charge du bégaiement en lui-même est à double tranchant, elle peut contribuer à pointer un problème que l'enfant n'avait pas perçu, et cristalliser l'attention de tous sur le trouble, augmentant ainsi la malaise autour de celui-ci, et donc les risques de crispation.
Je ne peux pas te répondre pour le cas précis de ton enfant, mais si te sens désemparée avec ça et que ça commence à prendre une importance dans la sphère familiale (surtout si tu identifies l'existence de facteurs de risque de chronicisation), consulter est important.
Dans ce cas, il est essentiel de consulter un orthophoniste très au fait de ces problématiques (oui nous sommes censés tous tout savoir mais dans les faits nous sommes tous plus ou moins spécialisés dans certains trucs en délaissant un peu d'autres pathologies, il ne faut pas se voiler la face). Tu pourras trouver des coordonnées auprès de l'APB de ta région (association parole bégaiement).
Attention aussi : une période de dysfluence souvent confondue avec le bégaiement est normale lors de la période de mise en place de la parole, l'orthophoniste est un peu le seul à pouvoir faire la différence. Dans ce cas la consultation rassure et souvent cette petite difficulté disparaît d'elle-même.
Quelques éléments d'info complémentaires :
A ne pas oublier : le bégaiement naît dans l'effort que fait l'enfant pour parler
Il va concerner souvent les enfants perfectionnistes ou perfectionnistes par rebond (parents et entourage trop exigeants et centrés sur la forme de la parole). Et les enfants dont la maturité oro-faciale n'est pas adaptée à ce qu'ils veulent exprimer :
- des enfants avec une maturité oro-faciale normale pour leur âge, mais des tonnes de choses à dire, avec des formes compliquées pour son âge (ou des enfants dont les parents n'ont pas le temps d'écouter et qui ont pris l'habitude de dire vite vite).
- des enfants avec une immaturité motrice de la sphère buccale (enfants avec sucette, biberons, pouce et autres manies de succion persistant après 36 mois à 2 ans par exemple), et des retards de parole/langage.
L'orthophoniste va pousser à s'interroger sur tous ces éléments. La prise en charge du bégaiement n'est donc pas une prise en charge de l'enfant seul, mais de la famille dans son ensemble, car elle vise à rétablir les équilibres rompus ou créer un équilibre jamais mis en place.
On va donc chercher à explorer :
- le niveau de langage oral de l'enfant et le niveau de développement de sa parole (enchaînement des sons dans la chaîne parlée), parfois chez les plus grands cela inclue la demande de passation d'un QI.
- le niveau de développement de sa motricité oro-faciale, son tonus
- le niveau d'exigence de l'enfant et de l'entourage
- s'il existe des facteurs déclenchants particuliers
- s'il existe des malaises, non-dits, tout ce qui peut créer des crispations chez l'enfant autour du langage (aspects psychologiques : les enfants captent tout, si leur parole "dérange" les adultes, même si ce n'est pas dit, il le percevra tout de même)
- le mode de vie et les habitudes expressives au sein de la famille
Chez les tout-petits, je ne travaille jamais avec l'enfant seul, sauf s'il existe des difficultés de parole importantes, ou de motricité, ou de tonus. Je trouve que le risque de crispation autour du trouble est trop grand. Je préfère la "guidance parentale" (je n'aime pas ce mot), avec des entretiens réguliers mais espacés et des objectifs de travail à chaque fois pour la période à venir. Mais d'autres orthos travaillent différemment. Les prises en chargent dépendent réellement de ce que l'on retrouvera lors de l'exploration initiale et de ce qu'on percevra par la suite.
Pour la question de l'hérédité : non ce n'est pas héréditaire, on se pose par contre la question de l'existence de fragilités pouvant le favoriser qui seraient génétiques (tout ça au conditionnel).
Pour plus d'infos encore : http://www.begaiement.org/ (source sûre).
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NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter

- Za
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Tout à fait d'accord. A cet âge, je ne propose jamais de prise en charge de l'enfant lui-même, mais un accompagnement parental (une prof nous a interdit le mot guidance !^^). Et je ne tarde pas, car dans tous les cas que j'ai rencontrés, il y avait beaucoup d'angoisses derrière cette situation... mieux vaut les désamorcer tout de suite, car un cercle vicieux peut s'installer.
J'ajouterai juste un autre facteur qui me semble capital dans l'apparition du bégaiement : la pression temporelle. Celle que l'on met à l'enfant, même involontairement, dans la vie de tous les jours ; et celle qu'il se met tout seul pour pouvoir dire tout ce qu'il a à dire en étant sûr d'être écouté. Un des éléments clés de la prise en charge est de diminuer cette pression, si elle existe.
Sur la question de l'hérédité, j'ai pour ma part appris que les facteurs de fragilisation au bégaiement étaient bien héréditaires (héréditaires ne signifiant pas systématiquement transmis). Le bégaiement serait en fait le résultat d'une conjonction de facteurs héréditaires et "situationnels" (anxiété, décalage de maturité oro-faciale, environnement favorisant...).
Par conséquent, même en présentant cette fragilité au bégaiement, ce dernier ne se déclenchera pas forcément, ou pourra se résorber, si l'environnement est adapté. Raison de plus pour passer par l'accompagnement familial...
J'ajouterai juste un autre facteur qui me semble capital dans l'apparition du bégaiement : la pression temporelle. Celle que l'on met à l'enfant, même involontairement, dans la vie de tous les jours ; et celle qu'il se met tout seul pour pouvoir dire tout ce qu'il a à dire en étant sûr d'être écouté. Un des éléments clés de la prise en charge est de diminuer cette pression, si elle existe.
Sur la question de l'hérédité, j'ai pour ma part appris que les facteurs de fragilisation au bégaiement étaient bien héréditaires (héréditaires ne signifiant pas systématiquement transmis). Le bégaiement serait en fait le résultat d'une conjonction de facteurs héréditaires et "situationnels" (anxiété, décalage de maturité oro-faciale, environnement favorisant...).
Par conséquent, même en présentant cette fragilité au bégaiement, ce dernier ne se déclenchera pas forcément, ou pourra se résorber, si l'environnement est adapté. Raison de plus pour passer par l'accompagnement familial...
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et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête...
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Merci Mlle Rose et Za, vous éclairez un peu ma lanterne.
Plusieurs facteurs que vous évoquez pourraient correspondre, je vais donc voir ça avec un professionnel formé à ce de trouble. Et ça me fera certainement du bien d'avoir un œil externe sur mon comportement avec mon fils. J'ai du mal à mesurer mon niveau d'exigence vis-à-vis de lui.
Plusieurs facteurs que vous évoquez pourraient correspondre, je vais donc voir ça avec un professionnel formé à ce de trouble. Et ça me fera certainement du bien d'avoir un œil externe sur mon comportement avec mon fils. J'ai du mal à mesurer mon niveau d'exigence vis-à-vis de lui.
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Puis-je glisser ma question dans ce lien ?
et que pensez-vous du bilinguisme/son évolution par rapport à des difficultés soudaines dans le flux de la parole ?(je l'appelle comme ça car ma fille ne bégaie pas à mon avis non professionnel mais elle "bute" sur les mots/ les phrases/les idées. Ca travaille dans son cerveau et cela n'est pas transmis assez rapidement pour l'exprimer en flux.
Chez nous c'est à peu près depuis 4 mois (enfant 4,5) et je remarque qu'elle fait d'énormes progrès dans sa deuxième langue (jusqu'à présent elle répondait pratiquement toujours dans sa première et maintenant elle commence à faire des phrases entières.
et que pensez-vous du bilinguisme/son évolution par rapport à des difficultés soudaines dans le flux de la parole ?(je l'appelle comme ça car ma fille ne bégaie pas à mon avis non professionnel mais elle "bute" sur les mots/ les phrases/les idées. Ca travaille dans son cerveau et cela n'est pas transmis assez rapidement pour l'exprimer en flux.
Chez nous c'est à peu près depuis 4 mois (enfant 4,5) et je remarque qu'elle fait d'énormes progrès dans sa deuxième langue (jusqu'à présent elle répondait pratiquement toujours dans sa première et maintenant elle commence à faire des phrases entières.
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Je crois que tu l'exprimes assez bien... d'une manière générale, le bilinguisme reste un facteur de risque pour les troubles du langage (un facteur de risque, pas une cause !).Sultana a écrit :que pensez-vous du bilinguisme/son évolution par rapport à des difficultés soudaines dans le flux de la parole ? [...]Ça travaille dans son cerveau et cela n'est pas transmis assez rapidement pour l'exprimer en flux.
Mais comme tu le dis, la mise en place de la maîtrise simultanée de deux langues demande à certaines périodes une sacrée gymnastique intellectuelle à l'enfant, qui peut se traduire notamment par des troubles du flux (dysfluences), sans pour autant relever du bégaiement.
En gros, il y a bégaiement s'il y a effort, tension, et rupture momentanée ou totale de l'échange (par exemple perte du contact visuel).
Il faut donc faire la part des choses, et dans le doute s'adresser à un professionnel.
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Re: Enfants précoces et bégaiement
J'apporte mon témoignage qui n'aura rien de scientifique ni de documenté.
Mais juste vous parler de ce que j'ai vécu et ressenti, après avoir beaucoup hésité à le faire.
J'ai été un enfant bègue. Ou plutôt, un intermittent du bégaiement. Capable de m' exprimer de manière parfaitement fluide et sereine par moments, mais de m'enfoncer dans l'enfer de l'expression contrariée bien plus fréquemment.
C'était une époque et un milieu où on n'emmenait pas son gosse chez des psys ou orthophonistes à tout bout de champ, donc le problème n'a jamais été réellement traité, d'autant que lors des rares consultations chez un pédiatre ou un psychologue, je me mettais à parler parfaitement bien face à lui, à la grande incompréhension de ma mère! (Je sais ça ouvre des pistes déjà!) Une seule phrase d'un professionnel m'a fait du bien: "ça passera à la puberté, ne vous en faites pas". Avoir l'espoir de ne pas rester enfermé toute ma vie dans ce que je considérais comme un handicap a certainement contribué à m'en délivrer, d'autant que j'avais le souvenir d'une toute petite enfance où je m'exprimais correctement.
Avec le recul, et pour corroborer ce qui a été dit plus haut, j'ai compris que ce bégaiement était essentiellement lié à la tension que je ressentais entre le flot de choses que j'avais à dire, et la difficulté d'en placer une, pour faire vite(!), dans un milieu familial où la logorrhée était permanente et où tout le monde coupait la parole à tout le monde. Et puis l'hyper sensibilité qui vient s'ajouter là dessus, la culpabilisation de ne pouvoir m'exprimer comme les autres, la mise en boucle et l'anticipation de ce problème :
D'un combat contre les autres, parler était devenu un combat contre moi-même.
Et puis cette expression contrariée n'était jamais prise au sérieux, puisque pas permanente : passons sur les moqueries scolaires, qui finissent par dévaloriser complètement, au point de préférer répondre à une question: "je ne sais pas", plutôt que de prendre le risque de trébucher, et l'entourage familial qui pense que quand même, "tu pourrais faire un effort puisque quand tu veux, tu peux très bien parler correctement ! "
Ben non, pas quand je veux, quand je peux, hé !
N'empêche que j'ai vécu ce que vit un bègue, même si le problème a été nié, et que, au final, la prédiction du psy s'est avérée: ce problème a disparu au fur et à mesure que je me suis éloigné de mon environnement familial. Aujourd'hui, je suis un orateur fluide, je prends la parole en public sans problème et avec une certaine jubilation même, et personne ne se doute de mon passé à l'oralité hésitante!
Sauf... si je suis replongé dans un milieu où l'on ne m'écoute pas, où l'on me coupe la parole, où je perds la confiance, je sens que mes réflexes reviennent, et mon discours devient plus haché. Et bien évidemment lorsque je me retrouve entouré des gens de ma famille qui m'ont connu enfant, puisque eux n'ont toujours pas appris à laisser la parole aux autres !!
Donc tout va bien ! Message positif pour les parents qui s'inquiètent pour leurs enfants : on peut s'en sortir.
J'imagine que les causes et manifestations du bégaiement sont multiples bien sûr, mais je pense que la décrispation, l'écoute de l'enfant, et la non-saturation de ses oreilles sont des clés de base d'une amélioration.
Petite question au passage, sans soulever de polémique hasardeuse: je ne connais que des garçons qui aient des problèmes d'élocution sereine. Est-ce lié au sexe? Au rapport mère/fils? Allez, je l'ai demandé!
Un dernier point: je réalise en écrivant que c'est la première fois que je parle de mon problème d'enfant bègue en public. J'ai l'impression de faire mon coming-out... Il m'a fallu beaucoup, beaucoup de temps.
Et c'est très ému et hésitant que je vais appuyer sur "envoyer".
Mais juste vous parler de ce que j'ai vécu et ressenti, après avoir beaucoup hésité à le faire.
J'ai été un enfant bègue. Ou plutôt, un intermittent du bégaiement. Capable de m' exprimer de manière parfaitement fluide et sereine par moments, mais de m'enfoncer dans l'enfer de l'expression contrariée bien plus fréquemment.
C'était une époque et un milieu où on n'emmenait pas son gosse chez des psys ou orthophonistes à tout bout de champ, donc le problème n'a jamais été réellement traité, d'autant que lors des rares consultations chez un pédiatre ou un psychologue, je me mettais à parler parfaitement bien face à lui, à la grande incompréhension de ma mère! (Je sais ça ouvre des pistes déjà!) Une seule phrase d'un professionnel m'a fait du bien: "ça passera à la puberté, ne vous en faites pas". Avoir l'espoir de ne pas rester enfermé toute ma vie dans ce que je considérais comme un handicap a certainement contribué à m'en délivrer, d'autant que j'avais le souvenir d'une toute petite enfance où je m'exprimais correctement.
Avec le recul, et pour corroborer ce qui a été dit plus haut, j'ai compris que ce bégaiement était essentiellement lié à la tension que je ressentais entre le flot de choses que j'avais à dire, et la difficulté d'en placer une, pour faire vite(!), dans un milieu familial où la logorrhée était permanente et où tout le monde coupait la parole à tout le monde. Et puis l'hyper sensibilité qui vient s'ajouter là dessus, la culpabilisation de ne pouvoir m'exprimer comme les autres, la mise en boucle et l'anticipation de ce problème :
D'un combat contre les autres, parler était devenu un combat contre moi-même.
Et puis cette expression contrariée n'était jamais prise au sérieux, puisque pas permanente : passons sur les moqueries scolaires, qui finissent par dévaloriser complètement, au point de préférer répondre à une question: "je ne sais pas", plutôt que de prendre le risque de trébucher, et l'entourage familial qui pense que quand même, "tu pourrais faire un effort puisque quand tu veux, tu peux très bien parler correctement ! "
Ben non, pas quand je veux, quand je peux, hé !
N'empêche que j'ai vécu ce que vit un bègue, même si le problème a été nié, et que, au final, la prédiction du psy s'est avérée: ce problème a disparu au fur et à mesure que je me suis éloigné de mon environnement familial. Aujourd'hui, je suis un orateur fluide, je prends la parole en public sans problème et avec une certaine jubilation même, et personne ne se doute de mon passé à l'oralité hésitante!
Sauf... si je suis replongé dans un milieu où l'on ne m'écoute pas, où l'on me coupe la parole, où je perds la confiance, je sens que mes réflexes reviennent, et mon discours devient plus haché. Et bien évidemment lorsque je me retrouve entouré des gens de ma famille qui m'ont connu enfant, puisque eux n'ont toujours pas appris à laisser la parole aux autres !!
Donc tout va bien ! Message positif pour les parents qui s'inquiètent pour leurs enfants : on peut s'en sortir.
J'imagine que les causes et manifestations du bégaiement sont multiples bien sûr, mais je pense que la décrispation, l'écoute de l'enfant, et la non-saturation de ses oreilles sont des clés de base d'une amélioration.
Petite question au passage, sans soulever de polémique hasardeuse: je ne connais que des garçons qui aient des problèmes d'élocution sereine. Est-ce lié au sexe? Au rapport mère/fils? Allez, je l'ai demandé!
Un dernier point: je réalise en écrivant que c'est la première fois que je parle de mon problème d'enfant bègue en public. J'ai l'impression de faire mon coming-out... Il m'a fallu beaucoup, beaucoup de temps.
Et c'est très ému et hésitant que je vais appuyer sur "envoyer".
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Merci beaucoup pour ton témoignage, daydream - j'imagine que même avec la distance, ce n'est pas si facile d'en parler...
Je précise qu'en général, la famille garde une attitude tout à fait bienveillante envers l'enfant qui bégaie, mais cette tension, et cette pression temporelle, restent souvent présentes.
Rappelons toutefois que ça ne disparaît pas forcément avec la puberté, et qu'il est bon de s'attaquer au problème au plus tôt, puisque les expériences négatives de communication vont avoir tendance à renforcer le bégaiement, tandis que les expériences positives vont contribuer à sa réduction.
Chaque enfant bégaie à des moments, à des endroits différents, à sa manière et avec une intensité qui lui est propre. Tous ces paramètres doivent être pris en compte pour l'accompagnement.
Enfin, on compte environ 4 garçons bègues pour une fille (de mémoire), mais à ma connaissance les raisons n'en sont pas vraiment éclaircies. Il est possible qu'il y ait un rôle de la génétique, possible aussi que le fait que les garçons soient globalement plus sujets aux retards de parole et de langage que les filles amplifie la différence, possible que les filles expriment le malaise différemment... personnellement l'idée du rapport mère/fils me semble un peu tirée par les cheveux, je ne crois pas que cela représente la majorité des cas - en tout cas cette hypothèse n'est jamais avancée dans la profession.
Bonne continuation à toi
Tu as magnifiquement résumé ce que je ressens, pour la majorité des cas, dans ma pratique professionnelle.daydream a écrit :Avec le recul, et pour corroborer ce qui a été dit plus haut, j'ai compris que ce bégaiement était essentiellement lié à la tension que je ressentais entre le flot de choses que j'avais à dire, et la difficulté d'en placer une, pour faire vite(!), dans un milieu familial où la logorrhée était permanente et où tout le monde coupait la parole à tout le monde. Et puis l'hyper sensibilité qui vient s'ajouter là dessus, la culpabilisation de ne pouvoir m'exprimer comme les autres, la mise en boucle et l'anticipation de ce problème :
D'un combat contre les autres, parler était devenu un combat contre moi-même.
Je précise qu'en général, la famille garde une attitude tout à fait bienveillante envers l'enfant qui bégaie, mais cette tension, et cette pression temporelle, restent souvent présentes.
Rappelons toutefois que ça ne disparaît pas forcément avec la puberté, et qu'il est bon de s'attaquer au problème au plus tôt, puisque les expériences négatives de communication vont avoir tendance à renforcer le bégaiement, tandis que les expériences positives vont contribuer à sa réduction.
Chaque enfant bégaie à des moments, à des endroits différents, à sa manière et avec une intensité qui lui est propre. Tous ces paramètres doivent être pris en compte pour l'accompagnement.
Enfin, on compte environ 4 garçons bègues pour une fille (de mémoire), mais à ma connaissance les raisons n'en sont pas vraiment éclaircies. Il est possible qu'il y ait un rôle de la génétique, possible aussi que le fait que les garçons soient globalement plus sujets aux retards de parole et de langage que les filles amplifie la différence, possible que les filles expriment le malaise différemment... personnellement l'idée du rapport mère/fils me semble un peu tirée par les cheveux, je ne crois pas que cela représente la majorité des cas - en tout cas cette hypothèse n'est jamais avancée dans la profession.
Bonne continuation à toi

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Re: Enfants précoces et bégaiement
Merci pour ces précisions éclairées.
C'est vrai que c'est troublant cette forte majorité de garçons tout de même.
Et connait-on par hasard la proportion des enfants bégayeurs (toutes catégories confondues) qui deviennent des adultes capables de parler sans heurts?
C'est vrai que c'est troublant cette forte majorité de garçons tout de même.
Et connait-on par hasard la proportion des enfants bégayeurs (toutes catégories confondues) qui deviennent des adultes capables de parler sans heurts?
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Re: Enfants précoces et bégaiement
J'ai été une petite fille bègue ! Et je ne le suis plus !
Dans mon cas, il s'est avéré que le bégaiement était dû à un choc émotionnel que je n'avais pas réussi à verbaliser.
J'ai consulté une orthophoniste, mais rien n'y faisait. Il a fallu qu'une pédopsychiatre me tende du papier et des crayons de couleurs pour que j'arrive à extérioriser ce qui me taraudait. Une fois le problème exprimé par le dessin et analysé par la psy, j'ai recommencé à parler normalement.
Je garde un souvenir assez traumatisant de cette période, avec tout le monde qui t'engueule parce que tu n'arrives pas à "accoucher" comme ils disent... Avec l'hypersensibilité et le perfectionnisme en plus, c'est le cauchemar, quoi ! Heureusement, ça n'a pas duré trop longtemps dans mon cas.
Mais bon, je suppose que ce genre de bégaiement n'est pas comparable au bégaiement de daydream...

Dans mon cas, il s'est avéré que le bégaiement était dû à un choc émotionnel que je n'avais pas réussi à verbaliser.

Je garde un souvenir assez traumatisant de cette période, avec tout le monde qui t'engueule parce que tu n'arrives pas à "accoucher" comme ils disent... Avec l'hypersensibilité et le perfectionnisme en plus, c'est le cauchemar, quoi ! Heureusement, ça n'a pas duré trop longtemps dans mon cas.
Mais bon, je suppose que ce genre de bégaiement n'est pas comparable au bégaiement de daydream...
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"Créer, c'est vivre deux fois." Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe.
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Wééé.. Je me sens moins seul dans mes" confessions intimes"!
Chaque cas est différent, mais la manière dont tu parles de ce que tu as ressenti à l'époque est parfaitement comparable à ce que j'en dirais... Exactement pareil même.
Et ce qui me reste de plus glaçant comme souvenir, c'est ce que tu décris: les agressions verbales des adultes, et les expressions blessantes ( accoucher ou autres)... Certaines me font encore froid dans le dos.
Dans mon cas, le bégaiement étant survenu plutôt tard, bien après l'acquisition du langage, il n'est pas exclu qu'il y ait eu un élément déclencheur, comme pour toi... Mais ça n'a jamais été élucidé.
Bon l'essentiel est d'en sortir, n'est-ce pas?
Chaque cas est différent, mais la manière dont tu parles de ce que tu as ressenti à l'époque est parfaitement comparable à ce que j'en dirais... Exactement pareil même.
Et ce qui me reste de plus glaçant comme souvenir, c'est ce que tu décris: les agressions verbales des adultes, et les expressions blessantes ( accoucher ou autres)... Certaines me font encore froid dans le dos.
Dans mon cas, le bégaiement étant survenu plutôt tard, bien après l'acquisition du langage, il n'est pas exclu qu'il y ait eu un élément déclencheur, comme pour toi... Mais ça n'a jamais été élucidé.
Bon l'essentiel est d'en sortir, n'est-ce pas?
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Tout à fait d'accord avec toi ! Cela dit, je trouve triste que les membres de ta famille ne réalisent toujours pas qu'ils déclenchent ce malaise chez toi. Peut-être faudrait-il leur en parler, non ? En même temps, je suppose que tu y as déjà pensé, voire que tu l'as déjà fait...daydream a écrit : Bon l'essentiel est d'en sortir, n'est-ce pas?
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Personnellement, ce qui me fait un peu peur pour mon fils, c'est l'école. A la maison, je fais attention de ne jamais le couper, de bien le regarder pendant qu'il me parle, sans montrer mon impatience ou mon agacement (bah oui parce que parfois, 1 minute pour dire bonne nuit, ça fait long lol). Mais je sais que sa nounou n'a pas la même patience, et a tendance à l'imiter pour s'amuser, et à lui couper la parole. Je l'ai vue une fois lui faire le reproche de bégayer. A 2 ans et demi, je ne sais pas ce qui lui trotte dans la tête quand il est face à cela, mais moi ça me fait mal pour lui. Et à l'école, je crains le pire...
Mais on a remarqué qu'il a tendance à bégayer uniquement lorsqu'il veut exprimer une idée, ou lorsqu'il est très très content. En fait, j'ai réfléchis, et je crois qu'il a commencé à fortement bégayer lorsque son langage s'est bien développé et qu'il a commencé à faire des phrases, à conjuguer les verbes, etc, à 2 ans. Je m'étais étonnée de ses énormes progrès de langages, et d'un coup, il s'est mis à bégayer.
Cette semaine son bégaiement est moins présent, mais il s'exprime de manière moins construite. Une parade peut-être, comme Daydream qui préférait répondre "je ne sais pas".
Mais on a remarqué qu'il a tendance à bégayer uniquement lorsqu'il veut exprimer une idée, ou lorsqu'il est très très content. En fait, j'ai réfléchis, et je crois qu'il a commencé à fortement bégayer lorsque son langage s'est bien développé et qu'il a commencé à faire des phrases, à conjuguer les verbes, etc, à 2 ans. Je m'étais étonnée de ses énormes progrès de langages, et d'un coup, il s'est mis à bégayer.
Cette semaine son bégaiement est moins présent, mais il s'exprime de manière moins construite. Une parade peut-être, comme Daydream qui préférait répondre "je ne sais pas".
- Za
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Re: Enfants précoces et bégaiement
A ne surtout, surtout pas laisser passer !!Loupiote a écrit :Mais je sais que sa nounou n'a pas la même patience, et a tendance à l'imiter pour s'amuser, et à lui couper la parole. Je l'ai vue une fois lui faire le reproche de bégayer. A 2 ans et demi, je ne sais pas ce qui lui trotte dans la tête quand il est face à cela, mais moi ça me fait mal pour lui. Et à l'école, je crains le pire...
C'est très important d'en parler avec les adultes qui l'entourent (voire certains enfants). Il faut qu'ils sachent que ce type de réaction risque d'amplifier le bégaiement, que ce n'est pas acceptable.
Sur le site de l'APB, ils proposent des brochures d'information, si ça peut t'être utile.
Par contre, pour ne pas le laisser aux prises avec son bégaiement, il est possible lors d'un blocage trop important de l'aider en lui proposant la suite sur un ton interrogatif (si elle est évidente, comme pour le "Bonne nuit") - sans être trop interventionniste bien sûr... certains enfants ne tolèrent pas cette aide, mais pour la plupart, ça permet de lâcher la pression et de pouvoir continuer tranquillement : ce coup de pouce les remet sur la voie, dans l'échange. Ça reste une communication naturelle : lorsque quelqu'un ne trouve pas son mot, par exemple, il est tout à fait classique de lui en proposer un.
Je vois que tu es attentive à beaucoup de choses, et ça c'est déjà positif

J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête...
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Oui, c'est super d'être attentif (ve), et de savoir être patient(e). Le comportement des autres est essentiel quand on souffre de ne pas pouvoir parler comme on le souhaite, et l'amélioration ou la persistance dépend énormément de ce qu'on lit dans les yeux des autres, et bien sûr de ce qu'on entend de leur part (surtout des adultes).
Donc oh que oui! Briefer la nounou et l'entourage d'urgence!! Et peut-être leur dire une chose très simple mais qui semble peu évidente pour plein de gens :
Vous savez, la personne qui bégaie se rend très bien compte de son bégaiement toute seule, il est inutile de l'en informer!!
Car c'est à peu près aussi constructif que de dire à un enfant trop petit pour attraper un objet sur la table: "tu pourrais faire un effort pour être plus grand quand même".
La "pression temporelle" dont parlait Za fait des ravages, et il me semble que rien n'est plus important pour une amélioration que de redonner confiance à l'enfant.
Mais ce serait un autre débat!!
Donc oh que oui! Briefer la nounou et l'entourage d'urgence!! Et peut-être leur dire une chose très simple mais qui semble peu évidente pour plein de gens :
Vous savez, la personne qui bégaie se rend très bien compte de son bégaiement toute seule, il est inutile de l'en informer!!
Car c'est à peu près aussi constructif que de dire à un enfant trop petit pour attraper un objet sur la table: "tu pourrais faire un effort pour être plus grand quand même".
La "pression temporelle" dont parlait Za fait des ravages, et il me semble que rien n'est plus important pour une amélioration que de redonner confiance à l'enfant.
On parle d'un passé lointain, et il y a sans doute un âge où on apprend à dépasser ce qui ne sera jamais reconnu.Azore a écrit : Cela dit, je trouve triste que les membres de ta famille ne réalisent toujours pas qu'ils déclenchent ce malaise chez toi. Peut-être faudrait-il leur en parler, non ? En même temps, je suppose que tu y as déjà pensé, voire que tu l'as déjà fait...
Mais ce serait un autre débat!!
- Azore
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Re: Enfants précoces et bégaiement
Coucou Loupiote,Loupiote a écrit :Mais je sais que sa nounou n'a pas la même patience, et a tendance à l'imiter pour s'amuser, et à lui couper la parole. Je l'ai vue une fois lui faire le reproche de bégayer. A 2 ans et demi, je ne sais pas ce qui lui trotte dans la tête quand il est face à cela, mais moi ça me fait mal pour lui. Et à l'école, je crains le pire...
A ce sujet, je rejoins *za* : il faut agir vite. C'est carrément inadmissible que la nounou se permette de le ridiculiser et de le gronder alors qu'il n'a pas de prise sur sa parole malgré ses efforts. Pour avoir été à la place de ton fils, je n'ose pas même imaginer la honte et la colère qu'il doit ressentir quand elle se permet de l'imiter. Il faut absolument expliquer le problème à la nounou, qu'elle comprenne que ce n'est pas la faute du loupion (c'est le petit de la loupiote...



A bientôt, Loupe-loupi-looping-houlahoop-youpi-youpla-loupio-loupiote ! Éteignons la lampe car il est l'heure de


Azore
"Créer, c'est vivre deux fois." Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe.
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