Très bonne initiative Maluna.
Je te rejoins tout naturellement dans ce topic. En effet, le profil QIV > QIP semble courant. On peut rencontrer beaucoup plus rarement des profils QIP > QIV jusqu'à plus de 30 points d'écart. Sur le forum Doctissimo, en effectuant des recherches, un cas est relaté d'une enfant qui présente un QIP de 152 pour un QIV de 125. Quoiqu'en soient les raisons de ces grands écarts entre QIV et QIP, à partir du moment où l'une des deux valeurs s'écarte nettement de la "normale" supérieure, les spécialistes semblent s'accorder sur le soupçon de douance.
Je rappelle le lien concernant les EIP et HP au profil hétérogène cité dans un autre topic :
http://dysmoi.over-blog.com/pages/eip-e ... 74876.html. Ainsi, le profil hétérogène courant QIV > QIP alerte souvent sur l'existence chez un enfant mais également un adulte HP comme tu le disais Maluna de troubles d'apprentissage non verbaux.
Ainsi, un HP, il peut être :
- Dyslexique
- Dysgraphique
- Dyscalculique
- Dyspraxique
- Dys...etc.
C'est ainsi par exemple que enfant, j'étais un surdoué qui présentait des traits de retards autistiques et il aurait très mal aisé de m'attribuer quelconque surdon intellectuel. Je n'ai su monter à bicyclette que vers 10 ans et je n'ai su faire des lacets à mes chaussures que autour de 11 ans. Incapable de jouer au sport, même tardivement (au delà de mes 15 ans) donc je ne pouvais jouer aux jeux de balle avec mes camarades de classe. Bref, de loin, j'avais toutes les apparences du déficient mental par excellence ! Et pourtant, parallèlement, dès l'âge de 5 ans, j'étais plongé complètement dans les livres de volcanologie et j'inondais mes cahiers de dessin du CP d'innombrables représentations de ces montagnes de feu que je trouvais hypnotiques. Et puis, un Ciel et Espace offert par ma mère à 9 ans et je contracte le virus de l'Astronomie...Bref et ainsi de suite. Au CM2, des notes nulles de chez nulles mais curieusement jamais en sciences où j’atteignais systématiquement le 0 faute. Cela rendait mes instituteurs furieux car finalement, je passais pour un imposteur, un menteur : Comment être si parfait en sciences alors que je cumulais tant d'handicaps moteur tandis que tout le reste était si négligé ?
Tout cela n'était que la manifestation d'une dyspraxie au départ assez sévère. Avec l'âge et le passage chez une psychomotricienne, beaucoup de problèmes ont été réglés à l'âge de 12-13 ans suite à la détection de mon QIV "hors normes", notamment les troubles du développements moteur qui ont été anéantis. En revanche, je n'ai pas honte de dire de dire qu'il n'en est pas de même des troubles logico-mathématiques très légers qui me poursuivent subtilement à l'âge adulte. Seuls des tests psychométriques les révéleraient car personne ne s'en douterait à première vue compte tenu de mon excellente élocution verbale mais je m'en fiche car mon quotidien n'en souffre absolument pas.
Enfant, avec la psychomotricienne, mes problèmes d'arithmétique ont été également réglés. En revanche,très subtilement, mes problèmes logico-mathématiques sont là. Ils se manifestent notamment sur une suite de nombres. Devant ce genre de suite, impossible de trouver le nombre manquant. En revanche, vous me donnez une liste de mots, même des mots que je n'ai jamais vu et dont j'ignore même la signification, intuitivement je sais repérer l'intrus sans la moindre hésitation. Mon monde est fait d'images, de sons, d'odeurs agréables mais curieusement, les chiffres n'appartiennent pas à mon aire de jeu. Il faut le dire surtout que les chiffres me rapportent constamment à une notion d'injustice. Avec les chiffres, c'est l'image de l'inégalité, de la compétition, de la soumission, de la ségrégation, de la catégorisation. Or, l'idéal poursuivi depuis ma naissance fut toujours de rêver en un monde tout à fait égalitaire, sans chiffres, sans capitalisation, sans marchandage...
J'adore vraiment jouer avec les mots au point que je suis surnommé le "Raymond Devos" de l'entreprise par mes collègues les plus proches. Je ne sais si c'est sincère ou ironique mais je m'éclate bien comme un petit enfant de 12 ans tout excité, à sortir des facéties, des calembours à longueur de journée et à en rire jusqu'aux larmes de joie, devant les yeux parfois éberlués de mes collègues. De ce point de vue, il est clair que je ne suis jamais passé inaperçu dans la sphère étudiante ou professionnelle et qu'il existe une sacrée différence comportementale "hors norme".
C'est "terrible" d'être un surdoué "handicapé"...En écrivant ces lignes, j'en suis mort de rire en tous les cas !
