Je ne sais pas trop où mettre ce sujet. J'hésite entre sciences et psychologie... Puisque c'est aussi un peu une voie que je suis actuellement de plutôt très près, autant la mettre dans mes passions.
Je crois que je vais manquer de sources en Français, malheureusement, mais peut être découvrirai-je des sources au fur et à mesure.
[tabs:origines]
À la base, il s'agit d'une théorie de l'esprit, et plus particulièrement de son développement. Le domaine initial est donc la psychologie. Le chercheur aux origines s'appelle Lev Semenovitch Vygotsky (bon, vous me pardonnerez les variations d'orthographe, c'est un nom russe et l'alphabet n'est pas le même, c'est donc une transcription qui varie.)
Peut être que je peux reprendre un peu avant ma découverte de CHAT (l'acronyme anglais me plait, mais peut être devrais-je trouver le français pour ici - TACH? TAHC? bref...).
[tabs:sciences cognitives 1/2]
À la base, un des grands mystères qui me tient en haleine, sur lequel je ne trouvais pas de réponse claire, c'était l'esprit. Du coup, j'ai pris quelques cours de science cognitive dans les cours optionnels de ma fac. Là, on m'a présenté des choses comme le dualisme, le monisme et que sais-je. C'était bien beau mais un peu trop extrême. "L'esprit et le concret (corps, monde) sont deux choses séparées. Le concret est projeté dans l'esprit sous forme de représentations." Bof, un peu tordu comme truc. On passe. "Le monde et l'esprit ne font qu'un." Ah, bon, c'est un peu réducteur...
[tabs:SC 2/2, énaction]
Puis dans un coin, la théorie de l'énaction. J'agis sur le monde, j'ai un retour, et mes perceptions intègrent tout cela dans mes influx nerveux. Dans le blougi-boulga (complexité) du cerveau, c'est passé au mixeur, et j'agis ensuite à nouveau sur ce monde. On avait là une boucle qui me semblait intéressante. Pour ceux qui aiment les noms, j'ai retenu celui de Francisco Varela. Pour ceux qui aiment les exemples, j'ai retenu celui de Bach-i-Rita. C'est une expérience qui avait pour but de redonner "la vue" aux aveugles. Quelqu'un a donc pris une caméra, et a attaché des picots censés représenter des pixels. Les picots sont posés sur le corps de l'aveugle pour ressentir quand ils sont levés ou pas. C'était du noir/blanc avec très peu de résolution, donc on est loin de la vue. Il y a eu des améliorations ensuite (miniaturisation, utilisation de la langue au lieu du dos pour plus de perception...), mais ce n'est pas ce qui est intéressant.
Ce qui est intéressant c'est l'expérience qu'on peut faire même avec des sujets non-aveugles simplement aux yeux bandés. Le premier cas c'est quand l'expérimentateur tient la caméra et filme. Le sujet perçoit les picots, et il y a une source ponctuelle de lumière dans une pièce noire. Le but est de localiser où est la source de lumière. Dans le deuxième cas, même topo, mais le sujet tient la caméra. Dans les deux cas, on peut bouger la caméra autour du point de lumière (de quoi faire de la triangulation). Le résultat, c'est que la localisation n'est possible que quand le sujet bouge lui même la caméra. C'est quand on a la boucle entière (j’agis - je perçois) qu'on peut comprendre/localiser.
Bref, je m'égare sûrement, mais je trouve que c'est lié.
[tabs:Vygotsky]
Les expériences de Vygotsky, elles, étaient plus centrées sur le développement des fonctions psychologiques chez l'enfant. Un exemple qui m'est resté à l'esprit, c'est l'évolution de l'attrapage au pointage puis aux mots. Au début, quand un enfant veut un objet, il tend les bras pour l'attraper. Parfois cet objet est trop loin. Si les parents/adultes/autres sont dans les parages, ils verront peut être leur petit tendre les bras, et les aideront en rapprochant l'objet. Plus tard, l'enfant aura intégré "ah ben tient, quand je tends les bras on m'apporte le truc" du coup ils utiliseront le geste de pointer. Première étape. Puis un peu de la même manière, avec les mots que tout le monde associera avec les choses. À force de désigner le doudou par le mot "doudou", ou bien du chocolat par ce mot là, l'enfant saura qu'il peut demander du chocolat en prononçant le mot, même si il ne peut pas forcément pointer un objet dans son champ de vision.
Je résume et je simplifie beaucoup bien sûr. Mais l'important là dedans c'est que l'évolution est un échange entre le monde externe et interne. Du geste externe de pointer, on évolue à la désignation "interne" via le mot. De même, la parole "solitaire" (pour supporter un raisonnement) est d'abord orale, avant de devenir silencieuse.
Pour ceux qui aiment les noms, toujours, il semble qu'il y a eu un dialogue/débat/joute(?) entre les théories de Vygotsky et celles de Piaget, qui semblent opposées (du moins selon certains professeurs du domaine).
À un niveau plus global, on retrouve les mots qui constituent ce courant des origines : psychologie (pour la théorie de l'esprit) culturelle (dans le contexte du monde concret et social) historique (qui évolue avec le temps).
[tabs:théorie de l'activité]
Puis plus tard, d'autres ont porté plus loin cette théorie. Ils l'ont appliquée à diverses situations, et ont construit beaucoup d'outils pour se servir des conclusions de cette hypothèse. Peut être prendrait-je le temps de les détailler, mais il s'agit de baliser divers niveaux dans l'activité humaine, et de toujours prendre en compte l'humain agissant dans le monde et la société, sans jamais chercher à isoler un élément au détriment des autres. L'idée est que si l'on oublie par exemple le composant social dans une activité humaine (un sujet agissant vers un objet pour produire un résultat, satisfaisant un but/une motivation/un besoin/envie) donc si l'on oublie un composant comme l'environnement social, alors on ne peut pas comprendre l'activité ni l'esprit du sujet.
Si l'on repasse dans le domaine de la psychologie, il s'agit de ne pas chercher à étudier la mémoire par exemple, séparément du raisonnement logique. En effet, souvent on utilise de la logique pour aider sa mémoire. Un exemple dont je me souviens c'est celui de la perte des clefs. A a perdu ses clefs, il demande à B si il les a vues. B dit que non, et il demande à A la dernière fois qu'il les a vues, ce qu'il a fait ensuite, ils vont suivre à nouveau les pas de A pour refaire le trajet, etc... C'est en combinant la logique, le retour sur les lieux physiques, la mémoire brute et l'interaction avec B que A retrouvera l'endroit où il a laissé ses clefs (genre dans la poche de la veste qui vient d'être mise au lavage, typique
) Pour rapporter cela à un sujet qui nous concerne un peu ici, cela pourrait aider à mieux interpréter le WAIS comme un ensemble d’éléments imbriqués qui ne font pas suffisamment sens tout seuls. Que c'est en essayant de vois toutes ces "notes" _avec_ l'éclairage de l'entretien préalable et du contexte, qu'on peut tirer des conclusions sur l'esprit d'une personne.
Bon, j'ai pas fait cela de manière super-scientifique, c'est plus un début de discussion de comptoir, mais j'espère que c'est suffisant pour entamer un échange. À la base, il s'agit d'une théorie de l'esprit, et plus particulièrement de son développement. Le domaine initial est donc la psychologie. Le chercheur aux origines s'appelle Lev Semenovitch Vygotsky (bon, vous me pardonnerez les variations d'orthographe, c'est un nom russe et l'alphabet n'est pas le même, c'est donc une transcription qui varie.)
Peut être que je peux reprendre un peu avant ma découverte de CHAT (l'acronyme anglais me plait, mais peut être devrais-je trouver le français pour ici - TACH? TAHC? bref...).
[tabs:sciences cognitives 1/2]
À la base, un des grands mystères qui me tient en haleine, sur lequel je ne trouvais pas de réponse claire, c'était l'esprit. Du coup, j'ai pris quelques cours de science cognitive dans les cours optionnels de ma fac. Là, on m'a présenté des choses comme le dualisme, le monisme et que sais-je. C'était bien beau mais un peu trop extrême. "L'esprit et le concret (corps, monde) sont deux choses séparées. Le concret est projeté dans l'esprit sous forme de représentations." Bof, un peu tordu comme truc. On passe. "Le monde et l'esprit ne font qu'un." Ah, bon, c'est un peu réducteur...
[tabs:SC 2/2, énaction]
Puis dans un coin, la théorie de l'énaction. J'agis sur le monde, j'ai un retour, et mes perceptions intègrent tout cela dans mes influx nerveux. Dans le blougi-boulga (complexité) du cerveau, c'est passé au mixeur, et j'agis ensuite à nouveau sur ce monde. On avait là une boucle qui me semblait intéressante. Pour ceux qui aiment les noms, j'ai retenu celui de Francisco Varela. Pour ceux qui aiment les exemples, j'ai retenu celui de Bach-i-Rita. C'est une expérience qui avait pour but de redonner "la vue" aux aveugles. Quelqu'un a donc pris une caméra, et a attaché des picots censés représenter des pixels. Les picots sont posés sur le corps de l'aveugle pour ressentir quand ils sont levés ou pas. C'était du noir/blanc avec très peu de résolution, donc on est loin de la vue. Il y a eu des améliorations ensuite (miniaturisation, utilisation de la langue au lieu du dos pour plus de perception...), mais ce n'est pas ce qui est intéressant.
Ce qui est intéressant c'est l'expérience qu'on peut faire même avec des sujets non-aveugles simplement aux yeux bandés. Le premier cas c'est quand l'expérimentateur tient la caméra et filme. Le sujet perçoit les picots, et il y a une source ponctuelle de lumière dans une pièce noire. Le but est de localiser où est la source de lumière. Dans le deuxième cas, même topo, mais le sujet tient la caméra. Dans les deux cas, on peut bouger la caméra autour du point de lumière (de quoi faire de la triangulation). Le résultat, c'est que la localisation n'est possible que quand le sujet bouge lui même la caméra. C'est quand on a la boucle entière (j’agis - je perçois) qu'on peut comprendre/localiser.
Bref, je m'égare sûrement, mais je trouve que c'est lié.
[tabs:Vygotsky]
Les expériences de Vygotsky, elles, étaient plus centrées sur le développement des fonctions psychologiques chez l'enfant. Un exemple qui m'est resté à l'esprit, c'est l'évolution de l'attrapage au pointage puis aux mots. Au début, quand un enfant veut un objet, il tend les bras pour l'attraper. Parfois cet objet est trop loin. Si les parents/adultes/autres sont dans les parages, ils verront peut être leur petit tendre les bras, et les aideront en rapprochant l'objet. Plus tard, l'enfant aura intégré "ah ben tient, quand je tends les bras on m'apporte le truc" du coup ils utiliseront le geste de pointer. Première étape. Puis un peu de la même manière, avec les mots que tout le monde associera avec les choses. À force de désigner le doudou par le mot "doudou", ou bien du chocolat par ce mot là, l'enfant saura qu'il peut demander du chocolat en prononçant le mot, même si il ne peut pas forcément pointer un objet dans son champ de vision.
Je résume et je simplifie beaucoup bien sûr. Mais l'important là dedans c'est que l'évolution est un échange entre le monde externe et interne. Du geste externe de pointer, on évolue à la désignation "interne" via le mot. De même, la parole "solitaire" (pour supporter un raisonnement) est d'abord orale, avant de devenir silencieuse.
Pour ceux qui aiment les noms, toujours, il semble qu'il y a eu un dialogue/débat/joute(?) entre les théories de Vygotsky et celles de Piaget, qui semblent opposées (du moins selon certains professeurs du domaine).
À un niveau plus global, on retrouve les mots qui constituent ce courant des origines : psychologie (pour la théorie de l'esprit) culturelle (dans le contexte du monde concret et social) historique (qui évolue avec le temps).
[tabs:théorie de l'activité]
Puis plus tard, d'autres ont porté plus loin cette théorie. Ils l'ont appliquée à diverses situations, et ont construit beaucoup d'outils pour se servir des conclusions de cette hypothèse. Peut être prendrait-je le temps de les détailler, mais il s'agit de baliser divers niveaux dans l'activité humaine, et de toujours prendre en compte l'humain agissant dans le monde et la société, sans jamais chercher à isoler un élément au détriment des autres. L'idée est que si l'on oublie par exemple le composant social dans une activité humaine (un sujet agissant vers un objet pour produire un résultat, satisfaisant un but/une motivation/un besoin/envie) donc si l'on oublie un composant comme l'environnement social, alors on ne peut pas comprendre l'activité ni l'esprit du sujet.
Si l'on repasse dans le domaine de la psychologie, il s'agit de ne pas chercher à étudier la mémoire par exemple, séparément du raisonnement logique. En effet, souvent on utilise de la logique pour aider sa mémoire. Un exemple dont je me souviens c'est celui de la perte des clefs. A a perdu ses clefs, il demande à B si il les a vues. B dit que non, et il demande à A la dernière fois qu'il les a vues, ce qu'il a fait ensuite, ils vont suivre à nouveau les pas de A pour refaire le trajet, etc... C'est en combinant la logique, le retour sur les lieux physiques, la mémoire brute et l'interaction avec B que A retrouvera l'endroit où il a laissé ses clefs (genre dans la poche de la veste qui vient d'être mise au lavage, typique


Il est possible que j'aie laissé un nombre incalculable d'imprécisions, et je serais heureuse de me voir corrigée. De même si vous voyez des liens avec d'autres théories que je n'ai pas nommées ou autre.... TOUT commentaire est le bienvenu!
(bon et maintenant j'espère que j'ai pas fait un pavé
