





La Prairie à télécharger ICI
Professeur Violet a écrit :À contre-courant je dirais Fille des Pierres de Cécile de Tormay, un auteur hongrois du XIXè siècle, à contre-courant puisque ce livre ne parle pas vraiment de voyage, il parle d'errance au milieu des pierres. Les souffrances du Jeune Werther ; Les rêveries d'un promeneur solitaire
Clairement, ce mec est devenu l'un de mes Dieu, et ses bouquin parmi mes Bibles. Une écriture, honnête, sans fioritures, une sensibilité humaine qui traverse une aventure sensationnelle. On suit réellement l'évolution psychologique de cet auteur qui nous semble être un ami, quelqu'un que l'on connait. En un mot, formidable !Né en 1970, Kim Hafez, d’origine égyptienne, française et irlandaise, grandit à Casablanca. À 18 ans, il quitte le Maroc pour l’Hexagone afin de suivre des études d’ingénieur. Une fois diplômé, il sert la France en tant qu’officier du génie dans la Légion étrangère. Par ce biais, il découvre des terres aussi lointaines que l’archipel des Tuamotu, ainsi que l’engagement et le goût de l’effort dans la nature…
En 1996, il entreprend un voyage d’un an et demi à travers le Grand Nord canadien, d’Ottawa à la mer de Beaufort. En canoë, mais aussi à pied dans les portages avec barda et embarcation sur le dos, il parcourt 7 000 km du Québec à l’océan Glacial Arctique, par les lacs et les rivières.
Puis, un matin de mars 2000, Kim Hafez fait monter son chien Unghalak dans un kayak biplace et se met à pagayer pour rejoindre le cap Nord de l’Europe, via la Finlande. Son but : vivre une existence de nomade, une vie de voyageur authentique. Du Grand Nord, il veut faire son monastère, des privations son ascèse et du recueillement sa prière. Renouer avec la nature, être joyeux d’établir un bivouac au soir et de le quitter au matin, connaître la pureté d’intention et une communion, teintée de confrontation avec les éléments : telle est l’ambition de ce voyageur perpétuel. De Bergen en Norvège, il gagne ensuite le Groenland en chalutier, avant de retrouver le Canada à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Il quitte ensuite la côte Est pour rejoindre Churchill dans le Manitoba. En compagnie d’Emmanuel Hussenet, il remonte alors en canoë la rivière Nelson sur quelque 1 000 km. Après plus de 20 000 km à la pagaie, le voyageur est revenu en France en octobre 2003. Il a travaillé depuis lors dans une usine de traitement du poisson de la région de Bergen, en Norvège, où il économise pour s’acheter un voilier. En 2009, en vue de son troisième grand départ, il passe son brevet de moniteur de voile aux Glénans.
L'aventurier sponsorisé (démarche différente des précédents)Mike Horn avec son Latitude Zero.Au printemps de 1999, Bernard Ollivier, retraité de 62 ans, décide de partir avec un sac à dos sur la Route de la Soie. De Istanbul à Xian le parcours est d'environ 12000 kilomètres. Le périple est prévu sur 4 ans en 4 étapes, si tout va bien. Une véritable aventure. Un des meilleurs récits de voyages contemporains.
Olaf Candeau, Un an de cabaneCet homme a réussi ce que personne n’a jamais osé tenter, faire un vrai tour du monde en suivant la ligne de l’équateur.
Quand Mike Horn est habité par un rêve, il le réalise. Ce Sud-Africain de 35 ans a traversé l’océan Atlantique, l’Amérique du Sud, l’océan Pacifique, les îles indonésiennes, l’océan Indien, et l’Afrique. Tout ça seul, à pied, en pirogue, à la voile ou à vélo, dans la jungle et dans les tempêtes, dans les marais et les déserts. Parti le 2 juin 1999, il est revenu à son point de départ exact, un an et demi plus tard. Il avait fait le tour de la Terre en suivant la ligne de l’équateur.
Dans le même ordre d'idée, le bouquin sur les 6 mois de cabane de Sylvain Tesson au bord du lac Baikal.Un jour, Olaf décide de tout plaquer.
Un ami québécois lui avait dit « Si tu cherche l’endroit le plus paumé du Canada, va au Yukon ». Sitôt dit, sitôt fait, Olaf ira au Yukon. Pourquoi au juste ? Un vieux rêve de gosse, construire une cabane dans le grand nord. Personne dans son entourage ne comprend sa démarche, lui même ne sait pas ce qui le pousse à faire cela, mais il le fait quand même.
Ainsi, Olaf arrive « les quatre doigts et le pouce » au Yukon, avec une scie, une hache, une carabine et plein d’enthousiasme. Arrivé à la dernière ville de ce bout du monde, Olaf s’enfonce à l’aveuglette dans la forêt, dans les tourbières de la Taïga, dans une végétation impraticable. Au bout d’une heure, Olaf arrive près d’un lac, avec vue sur les montagnes, et se dit que cet endroit est plaisant. C’est donc ici, près du lac, à une heure de la ville la plus proche, que Olaf décide de construire sa cabane. Il fait demi tour, achète en ville quelques provisions et retourne sur le site. Dès lors, Olaf travaille d’arrache-pied, coupe les conifères à la hache, à la scie et les empile entre deux tourbes afin d’assurer l’isolation. Il recouvre cette cabane cubique par les troncs couverts de tourbes, formant un toit en biais mais un toit quand même.
Durant tout ce temps, entre les travaux, Olaf tue quelques volatiles au fusil pour assurer sa subsistance, ne rapporte rien de la pêche et vit sur ses provisions.
Ici, au milieu de rien, entre les élans, les ours et les loups, entre la solitude et les rencontres inattendues, Olaf aura vécu un an dans le grand nord en ne comptant que sur ses propres forces, et aura réalisé son rêve de gosse. A son retour, Olaf écrira un livre intitulé « Un an de cabane ».
Tout simplement passionnant, et un formidable voyage culturelle. Le genre de bouquin qui me regonfle pour aller découvrir ces nations de l'est et plus particulièrement la Russie "profonde".Il raconte la vie et l'histoire véridique des Lykov (en russe Лыков), une famille de vieux-croyants, découverts en 1978 vivant en pleine taïga, dans le Saïan occidental, sans aucun lien avec la civilisation depuis 1938. La plus jeune des filles, Agafia vivait toujours dans la forêt boréale en 1992.
La suite est paru en mars 2009 sous le titre Des Nouvelles d'Agafia, du même auteur.
En 2011, j'ai eu la chance de faire un grand voyage et de voir nombre de lieux qu'il avait vus, 130 ans après lui - notamment Kandy. J'ai pu assister à cette cérémonie d'offrandes de fleurs dans un temple bouddhiste, presque la même que celle qu'il avait décrite. C'est très touchant."Le monde végétal infuse."
à Rangoon, sur les femmes hindoues : "Vert, rouge, jaune, orange enflammé : quel choc strident sur la rétine ! (…) Vert de perroquet, rouge de rubis, jaune de safran, orange d'orange : la pulsation des tons est telle qu'on la sent passer et battre en soi, et d'abord, on ne perçoit pas autre chose."
à Bénarès : "La rayonnante vision et que n'a point rêvée Turner ! Des brumes traînantes, l'ambre et le rose du matin tropical, une file de palais lumineux, comme il s'en ébauche et s'en évanouit dans les nuages !"
à Ceylan : "Un monde sans hommes, sans passé, qui sort tout neuf, étonné, des mains du Créateur. Un matin de pureté paradisiaque, - le premier de tous les matins, avant que le mal apparût sur la terre, quand elle n'avait pas une souillure."
à Ceylan encore, après un rapprochement entre catholiques et bouddhistes : "Mais que les essences sont différentes ! L'idée d'un Dieu personnel, de substances créées et distinctes, l'immortalité personnelle des âmes, la résurrection de la chair, l'enfer et le paradis définitifs, – c'est l'antipode métaphysique et théologique du bouddhisme ; autant d'hérésies pour celui dont l'impassible sourire est partout sur ce parvis, dont les paroles prononcées «par pitié pour le monde», il y a vingt-cinq siècles, ont prosterné tant et tant de millions d'hommes, comme ce soir ce menu peuple-bibelot."
Ceylan toujours (Kandy, plus précisément) : "Je me rappelle (…) les fleurs (...) surtout celles qui servent aux offrandes païennes – (...) qu'un peuple à demi-nu et beau présente aux autels, sur des plateaux, avec des sourires de silence et de mystère..."