vous me donnez tant envie de relire mes grands principes appris lors de mes études!
Allez, sur la question de
"se réaliser, est-ce accomplir des choses?"
C'est à la lecture du "réaliser" vs "se réaliser" de Pascalita que le sourire m'est venu aux lèvres.
Ben ça dépend du point de vue :
"réaliser" avec sa forme transitive, inviterait à penser que l'on "doit" et que ce "devoir" soit inscrit dans quelque chose qui nous dépasse, dans ce cas, j'aurais tendance à penser que le bon vieux déterminisme de Durkheim s'appliquerait bien ici soit :
"Selon Durkheim, la socialisation correspond à l'élément fondateur de l'être social. C'est en d'autres termes, par la socialisation que l'être humain se construit. Cette construction s'effectue progressivement par l'acquisition d'un système d'idées, d'habitudes, de sentiments, propres aux groupes d'appartenance de la personne. La socialisation traduirait de ce fait, la transmission d'un certain nombre de normes, de croyances collectives, d'opinions, de manière de penser et d'agir, constituant les fondements de cette entité transcendante qu'est la société. Elle prépare et éduque à la vie collective. Elle permet et perpétue la vie en société. La socialisation est ce par quoi se transmettent de génération en génération les fondements de l'existence sociale, les bases inhérentes à la vie en collectivité, et par la même occasion, à la survivance de la cohésion sociale. Ce sont des règles, des normes, une certaine manière de vivre ensemble, des habitudes de pensée et d'action qui sont transmises, puis intériorisées par la personne au point de devenir partie constituante de son être personnel. En ce sens, la socialisation consiste en la construction de l'être social, par l'intériorisation du social comme constitutif de l'être singulier, du psychisme de chacun de nous. C'est sans doute pourquoi, selon Emile Durkheim, l'action individuelle est subordonnée au social, cette subordination étant inconsciente la plupart du temps. La société, définie comme transcendante, s'affirme comme puissance coercitive et déterminante de l'action et de la pensée humaine."
https://www.memoireonline.com/04/10/3396
(NB : je trouve le résumé probant ici mais je suis gênée de ne pas pouvoir trouver l'auteur...)
Ce qu'il y a d'agaçant dans Durkheim, c'est qu'il laisse penser que l'homme est totalement déterminé par l'attendu social qu'on a de lui et par lequel il est imprégné et que même s'il se pense libre, il n'en est rien, il n'en est juste pas conscient. Ca grattouille beaucoup nos conceptions de liberté d'agir et de responsabilités propres de notre XXIème siècle.
et alors, on pourrait tout de suite, virer de l'autre côté..... reprendre cette question du "se réaliser"..... en proposant le point de vue de l'autre grand nom de la même période "Weber".
"Selon Weber, le monde social est une agrégation d’actions sociales, qui représentent des comportements humains auxquels l’acteur attribue un sens subjectif. Ces actions sont guidées par les intentions et attentes de l’acteur. La dimension sociale d’une action implique qu’un comportement doit être orienté vers un ou plusieurs autres individus."
https://wp.unil.ch/bases/2013/08/max-we ... prehensive
Je crois que l'on peut considérer que le "se" de se réaliser soit versé dans cette caractéristique d'agissement propre possible sur soi (et avec soi).
Ainsi, la question en entier "se réaliser, est-ce accomplir des choses?" : je crois que si l'on veut donner une mesure de l'impression personnelle de s’être réalisé, il faut que l'on puisse à juste titre, permettre cette mesure. L'action, est un des moyens de la mesurer objectivement, parce qu'elle permettra de quantifier et de délimiter.
Donc, pour "se réaliser, on pourrait concevoir qu'il faille pour soi accomplir des choses", reste encore à définir ces choses soit, je rejoins Weber, quelle est le sens subjectif que l'on donne là-dedans, quels sont les auto-déterminants ainsi fixés.
voilà pour ma part de réflexion.
J'ai participé pour faire avancer le schmilblick.
(ou le noyer, je ne sais pas trop

)