Art tech
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Art tech
Où l'on parlera de l'art et de sa relation avec les nouvelles technologies comme objet ou comme médium..
- Cyrano
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Re: Art tech
L'art est universel. Les supports ne sont que des filtres, des moyens.
Qu'on s'exprime avec des carcasses de bagnoles, une toile blanche ou l'univers 3D, on fait d'abord passer des émotions.
Après, ça parle ou pas.
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On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
ineptes.
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Re: Art tech
Ceci ne parlant pas à l'égo n'intéresse personne n'est-ce pas?
Je vais essayer de vous faire un peu part de ce que j'y ai vu ou entendu. J'espère résumer ceci d'une façon à peu près claire.
Cette conférence, pour en venir ensuite à prendre position sur le bioart racontait d'abord comment notre rapport à la nature pouvait être ambigu.
Notre société de consommation et du spectacle serait vouée à supprimer l'authenticité de notre rapport au monde, se plaçant d'avantage dans un rapport au signe (virtuel, nourriture niophilisée, etc..) et les mouvements écologistes souhaiteraient un retour aux sources, à un certain rapport à la terre mère idéalisé, un retour au naturel. L'homme faisant partie d'un tout, il doit respecter la nature et se mettre en équilibre, en harmonie avec elle. Cependant, l'idée d'un retour au naturel était biaisée par le fait que ces mouvements, avant de penser effectivement en terme d'équilibre ou en terme de système du vivant, pensent à l'homme et à sa survie. La nature est toujours perçue comme un environnement, comme extérieure, et toujours reste une vision anthropocentrique du monde. On se pense séparément.
D'après ce philosophe, (et j'espère ne pas trop écorcher son propos en résumant beaucoup) le souhait d'un retour au naturel se perdrait en partie dans une illusion, ce souhait étant encore fait du signe, avec le naturel comme idée, représentation. (représentation notamment basée sur l'idée qu'on peut se faire de l'homme des origines).
D'après lui le bioart se rapporterait davantage à un retour au naturel. Les artistes du bioart en manipulant la nature à partir des nouvelles technologies, notamment les manipulations génétiques, reviendraient à un art célébrant le force de la vie, sa brutalité. Le bioart touche à la réalité nue de nos corps réels en tant que matrice génétique incarnée. C'est la puissance expressive de la vie, du sauvage qui se déleste d'une pensée antropocentriste. Alors que nous étions dans le sciècle de l'art reproductible, avec le cinéma et le ready made, nous reviendrions à un art plus cultuel, avec l'importance du geste. Après l'intervention de l'artiste, les œuvres de bioart continuent à vivre, indépendantes.
Dans son manifeste : CYBORG MANIFESTO, Dona Haraway, raconte comment le cyborg, cet être posthumain en tant que dépassement de l'homme à travers la fusion avec les nouvelles technologies, met un terme aux représentations de la nature pour dépasser une forme de domination de l'homme sur le vivant et au delà mettre à jour la puissance de la vie.
Cf.
Eduardo Kac : Alba
Un lapin avec des gènes de méduse devenu phosphorescent.


Laura Cinti
Cactus à poils humains

Natalie Jeremijenko : Tree Balance,
deux arbres clones sur une balance, montre comment l'environnement différencie des êtres vivants apparemment identiques

Tree logic

Quand l'oeuvre continue sa vie, indépendante de l'artiste:
George Gresset, Iris implantés sur la côte atlantique des Etats-Unis

Ce type d'oeuvres pose évidemment des questions éthiques très fortes qui ont été d'ailleurs peu soulevées lors de la conférence :
-Elles posent la question du droit d'auteur qui est très ambiguë et que des entreprises comme Monsanto ont très vite comprise en établissant un monopole des gènes
-Elle pose aussi la question de la liberté de l'artiste. Peut-on à la fois travailler avec un laboratoire pour produire ses œuvres et en même temps produire des œuvres subversives à l'encontre de la manipulation génétique.
Avant de polémiquer sur les questions d'éthiques qui se posent très sérieusement, que pensez-vous du proppos sur le rapport de l'homme à la nature dans ces œuvres du bioart ou du posthumain ?
Bioart
J'ai assisté à une conférence sur le bioart et le posthumain dans l'art contemporain.Je vais essayer de vous faire un peu part de ce que j'y ai vu ou entendu. J'espère résumer ceci d'une façon à peu près claire.
Cette conférence, pour en venir ensuite à prendre position sur le bioart racontait d'abord comment notre rapport à la nature pouvait être ambigu.
Notre société de consommation et du spectacle serait vouée à supprimer l'authenticité de notre rapport au monde, se plaçant d'avantage dans un rapport au signe (virtuel, nourriture niophilisée, etc..) et les mouvements écologistes souhaiteraient un retour aux sources, à un certain rapport à la terre mère idéalisé, un retour au naturel. L'homme faisant partie d'un tout, il doit respecter la nature et se mettre en équilibre, en harmonie avec elle. Cependant, l'idée d'un retour au naturel était biaisée par le fait que ces mouvements, avant de penser effectivement en terme d'équilibre ou en terme de système du vivant, pensent à l'homme et à sa survie. La nature est toujours perçue comme un environnement, comme extérieure, et toujours reste une vision anthropocentrique du monde. On se pense séparément.
D'après ce philosophe, (et j'espère ne pas trop écorcher son propos en résumant beaucoup) le souhait d'un retour au naturel se perdrait en partie dans une illusion, ce souhait étant encore fait du signe, avec le naturel comme idée, représentation. (représentation notamment basée sur l'idée qu'on peut se faire de l'homme des origines).
D'après lui le bioart se rapporterait davantage à un retour au naturel. Les artistes du bioart en manipulant la nature à partir des nouvelles technologies, notamment les manipulations génétiques, reviendraient à un art célébrant le force de la vie, sa brutalité. Le bioart touche à la réalité nue de nos corps réels en tant que matrice génétique incarnée. C'est la puissance expressive de la vie, du sauvage qui se déleste d'une pensée antropocentriste. Alors que nous étions dans le sciècle de l'art reproductible, avec le cinéma et le ready made, nous reviendrions à un art plus cultuel, avec l'importance du geste. Après l'intervention de l'artiste, les œuvres de bioart continuent à vivre, indépendantes.
Dans son manifeste : CYBORG MANIFESTO, Dona Haraway, raconte comment le cyborg, cet être posthumain en tant que dépassement de l'homme à travers la fusion avec les nouvelles technologies, met un terme aux représentations de la nature pour dépasser une forme de domination de l'homme sur le vivant et au delà mettre à jour la puissance de la vie.
Cf.
Eduardo Kac : Alba
Un lapin avec des gènes de méduse devenu phosphorescent.


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deux arbres clones sur une balance, montre comment l'environnement différencie des êtres vivants apparemment identiques

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Quand l'oeuvre continue sa vie, indépendante de l'artiste:
George Gresset, Iris implantés sur la côte atlantique des Etats-Unis

Ce type d'oeuvres pose évidemment des questions éthiques très fortes qui ont été d'ailleurs peu soulevées lors de la conférence :
-Elles posent la question du droit d'auteur qui est très ambiguë et que des entreprises comme Monsanto ont très vite comprise en établissant un monopole des gènes
-Elle pose aussi la question de la liberté de l'artiste. Peut-on à la fois travailler avec un laboratoire pour produire ses œuvres et en même temps produire des œuvres subversives à l'encontre de la manipulation génétique.
Avant de polémiquer sur les questions d'éthiques qui se posent très sérieusement, que pensez-vous du proppos sur le rapport de l'homme à la nature dans ces œuvres du bioart ou du posthumain ?
- zaza
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Re: Art tech
Dans ce cas, au delà effectivement des questions d'éthiques, je trouve que l'Art a toute sa place: c'est à dire qu'il choque, qu'il bouscule et très certainement fait passer un message concis et beaucoup plus fort qu'un long discours baba-écolo.Shatzy Shell a écrit :BioartJ'ai assisté à une conférence sur le bioart et le posthumain dans l'art contemporain.
Je vais essayer de vous faire un peu part de ce que j'y ai vu ou entendu. J'espère résumer ceci d'une façon à peu près claire.
Cette conférence, pour en venir ensuite à prendre position sur le bioart racontait d'abord comment notre rapport à la nature pouvait être ambigu.
Notre société de consommation et du spectacle serait vouée à supprimer l'authenticité de notre rapport au monde, se plaçant d'avantage dans un rapport au signe (virtuel, nourriture niophilisée, etc..) et les mouvements écologistes souhaiteraient un retour aux sources, à un certain rapport à la terre mère idéalisé, un retour au naturel. L'homme faisant partie d'un tout, il doit respecter la nature et se mettre en équilibre, en harmonie avec elle. Cependant, l'idée d'un retour au naturel était biaisée par le fait que ces mouvements, avant de penser effectivement en terme d'équilibre ou en terme de système du vivant, pensent à l'homme et à sa survie. La nature est toujours perçue comme un environnement, comme extérieure, et toujours reste une vision anthropocentrique du monde. On se pense séparément.
D'après ce philosophe, (et j'espère ne pas trop écorcher son propos en résumant beaucoup) le souhait d'un retour au naturel se perdrait en partie dans une illusion, ce souhait étant encore fait du signe, avec le naturel comme idée, représentation. (représentation notamment basée sur l'idée qu'on peut se faire de l'homme des origines).
D'après lui le bioart se rapporterait davantage à un retour au naturel. Les artistes du bioart en manipulant la nature à partir des nouvelles technologies, notamment les manipulations génétiques, reviendraient à un art célébrant le force de la vie, sa brutalité. Le bioart touche à la réalité nue de nos corps réels en tant que matrice génétique incarnée. C'est la puissance expressive de la vie, du sauvage qui se déleste d'une pensée antropocentriste. Alors que nous étions dans le sciècle de l'art reproductible, avec le cinéma et le ready made, nous reviendrions à un art plus cultuel, avec l'importance du geste. Après l'intervention de l'artiste, les œuvres de bioart continuent à vivre, indépendantes.
Dans son manifeste : CYBORG MANIFESTO, Dona Haraway, raconte comment le cyborg, cet être posthumain en tant que dépassement de l'homme à travers la fusion avec les nouvelles technologies, met un terme aux représentations de la nature pour dépasser une forme de domination de l'homme sur le vivant et au delà mettre à jour la puissance de la vie.
Cf.
Eduardo Kac : Alba
Un lapin avec des gènes de méduse devenu phosphorescent.
Laura Cinti
Cactus à poils humains
Natalie Jeremijenko : Tree Balance,
deux arbres clones sur une balance, montre comment l'environnement différencie des êtres vivants apparemment identiques
Tree logic
Quand l'oeuvre continue sa vie, indépendante de l'artiste:
George Gresset, Iris implantés sur la côte atlantique des Etats-Unis
Ce type d'oeuvres pose évidemment des questions éthiques très fortes qui ont été d'ailleurs peu soulevées lors de la conférence :
-Elles posent la question du droit d'auteur qui est très ambiguë et que des entreprises comme Monsanto ont très vite comprise en établissant un monopole des gènes
-Elle pose aussi la question de la liberté de l'artiste. Peut-on à la fois travailler avec un laboratoire pour produire ses œuvres et en même temps produire des œuvres subversives à l'encontre de la manipulation génétique.
Avant de polémiquer sur les questions d'éthiques qui se posent très sérieusement, que pensez-vous du proppos sur le rapport de l'homme à la nature dans ces œuvres du bioart ou du posthumain ?
La balance avec les clones me parle énormément.
Merci pour ce post (et pour les photos)
« Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose. »Oscar Wilde