Voilà ce à quoi tu voulais en venir, et qu'on sentait poindre depuis le début.Bonjour a écrit :L'information pertinente pour moi est que si vous avez sur votre test de QI un ou plusieurs indices > ou égal à 130
Vous êtes très probablement surdoués.
Ce n'est nullement une conclusion qu'on peut tirer de la littérature. Ce qui est vrai, c'est qu'un QI très hétérogène doit attirer l'attention du testeur. Et si des indices sont supérieurs à 130, il y a la possibilité d'une douance.
Mais c'est au psychologue/neuropsychologue/psychiatre... de faire la part des choses et de compléter son diagnostic par l'observation clinique et d'éventuels examens complémentaires. Ce sont ces personnes qui sont aptes à juger de quoi il retourne, pas le patient. Ton affirmation n'est pas acceptable, parce qu'elle fait la part belle à l'auto-diagnostic (voir à ce sujet la charte du forum).
J'essaie de reprendre, mais il serait utile que tu lises vraiment les réponses qui te sont faites, pour qu'on cesse de tourner en rond.
1) L'hétérogénéité inter-indices est effectivement plus fréquente quand le QI augmente. Il ne faut pas la prendre à la légère, premièrement parce qu'elle semble souvent source de mal-être, deuxièmement parce que dans certains cas, elle peut cacher un trouble dys. Dans ce cas, le psychologue/neuropsychologue/psychiatre.... orientera vers les paramédicaux adéquats ou un centre de référence pour approfondir le bilan. On gardera tout de même à l'esprit qu'une pathologie dys reste une pathologie : elle correspond donc à une déviance significative de la norme, et non seulement à une déviance par rapport aux autres capacités de la personne, même si cette déviance est un élément important du diagnostic dys. Je te renvoie sur ce point aux posts de Mlle Rose qui sont très clairs, ainsi qu'à mon précédent post et à ceux de P. Kirool.
2) La surreprésentation des dys chez les HP est une hypothèse soutenue par certains chercheurs. Toutefois :
- comme tu l'as toi-même relevé, la mise en évidence du HQI est plus fréquente chez les enfants en difficulté scolaire. Il n'est donc pas étonnant de retrouver une forte proportion de troubles spécifique des apprentissages chez les surdoués qui sont dépistés.
- sur la population globale des HPI, par contre, on manque de données (voir aussi le message de P. Kirool). Notons aussi que la prévalence des troubles dys varie selon les études, allant jusqu'à atteindre des niveaux qui ne sont pas acceptables dans la définition de la pathologie. Si 11% de la population est dyslexique, alors la dyslexie n'est plus une pathologie mais une spécificité relativement courante. Actuellement, on remarque dans la pratique une augmentation inquiétante des diagnostics dys, faisant clairement éclater les prévalences attendues. Callie a évoqué le problème de situations d'apprentissage favorisant l'apparition de pseudo-dys (Zorman), j'ajouterai qu'on va vers une surmédicalisation des difficultés d'apprentissage, et il faut bien prendre conscience que ce sont les professionnels qui gravitent autour des dys (dont les orthophonistes) qui sont en premiers lieu accusés de cette dérive. Les diagnostics abusifs et la variabilité des prévalences observées sont d'ailleurs un problème connu et qui commence à être étudié (exemples ici ou encore là).
3) Les prévalences des troubles dys comme du HPI ne sont pas abaissées ou relevées selon notre bon vouloir, mais fixées selon des normes statistiques.
4) A propos du multi-dys, je te renvoie une fois encore aux posts de Mlle Rose. J'ajouterai que, face à un enfant qui présente des difficultés qui sortent des pathologies que mon métier me permet de bilanter, j'adresse systématiquement au professionnel compétent ou à un centre de référence, CMPP etc. Je doute que mes collègues ici présentes procèdent d'une autre manière ; si elles ne le font pas elles sortent de notre cadre déontologique.
5) Par rapport à la prise en charge... non, on ne va pas vers une redistribution des cartes. Au final, c'est toujours vers nous, les paramédicaux, que ces enfants sont orientés pour la rééducation. A nous ensuite de nous débrouiller. Et en parlant d'échecs thérapeutiques, je constate dans ma propre pratique que les enfants étiquetés multi-dys se retrouvent souvent avec le combo aménagements scolaires + prise en charge ortho/ergo + (éventuellement AVS + éventuellement Ritaline). Et dans la majorité des cas, ça ne résout pas les problèmes, à part celui des résultats scolaires. Ces enfants ne regagnent pas plus confiance en eux, et surtout n'y gagnent pas en autonomie. Une fois leur scolarité primaire et/ou secondaire achevée, c'est la catastrophe.
Je ne redirai plus ce qui a déjà été dit, il me semble qu'il y a déjà suffisamment d'éléments pour que tout le monde puisse se faire une idée du problème.
Derniers points concernant le ton de tes messages :
Sur ces sites, on trouve des choses avérées, et d'autres non. Il faut savoir faire le tri. Personne n'a prétendu que c'était stupide.Bonjour a écrit :Encore faut il ne pas prendre " ce qui traine" sur différents sites, ce qui se raconte dans les resodys et associations de parents d'enfants précoces , pour des stupidités , c'est comme cela que vous traitez ceux qui ne pensent pas comme vous, superbe raccourci d'ouverture d'esprit et d'humilité !!
Et il faudra que tu nous expliques cette phrase, parce que là, vraiment, je ne comprends pas où tu veux en venir.Bonjour a écrit :D'autre part, il faudra que vous m'expliquiez votre conception de l'arriération mentale, peut être est cela pour vous un multi Dys!
Détruire mentalement par un professionnel de santé ? Peux-tu nous expliquer comment nous pourrions détruire mentalement nos patients en essayant de fournir le diagnostic le plus exact possible ?Bonjour a écrit :Celui qui a un qui hétérogène , s'il se fait tester, devrait dans l'idéal et à mon humble avis avoir une notion de tout ce que j'ai donné comme information , ne serait ce que pour ne pas se faire une nouvelle fois détruire mentalement par un professionnel de santé.
Il me semble que ton accusation est grave. Si tu estimes que ne pas donner à un patient le diagnostic auquel il s'attendait (qu'il souhaitait ??), c'est le détruire mentalement, alors j'aimerais comprendre ta conception des examens médicaux et paramédicaux.
Je te rappelle que nous sommes aussi des soignants. Face à un patient, nous essayons donc de définir le plus précisément possible le problème, puis de lui proposer une thérapeutique la plus adaptée à sa situation. Cela passe justement par le ciblage de ses points faibles et de ses points forts, par une aide à la prise de conscience de son fonctionnement interne, et par l'accompagnement à la mise en place de solutions sur mesure. Ça nécessite aussi une prise de recul et une évaluation permanente de l'action menée. Et ce dans TOUTES les pathologies que nous rencontrons (cf Callie), et tous les jours. Nos listes d'attente ne cessent de s'allonger, ce qui est inquiétant, et je rappelle que nous n'avons qu'un seul intérêt dans l'affaire : que les diagnostics soient correctement posés afin d'orienter les patients vers les personnes qui les aideront au mieux et de mener la meilleure action thérapeutique possible (cf notamment point 5).
Pour finir, si nous discutions d'un sujet en rapport avec ta spécialité médicale, il semble évident que tu ferais ici référence en la matière. Si nous tirions nos propres conclusions à partir d'articles traitant du domaine, et que ces conclusions allaient à l'encontre de ce que tu connais, de par tes formations, tes lectures et ta pratique, il semblerait normal que tu cherches à remettre les choses au clair. Je pense que tu n'accepterais pas non plus qu'on remette en cause ton honnêteté professionnelle simplement parce que tes données divergent.
Au fait, personne n'a dit que les HQI étaient surreprésentés dans la population des orthophonistes, et je ne vois pas en quoi ça nous donnerait une quelconque légitimité supplémentaire.
Le fait que nous soyons nombreux ici est effectivement un détail curieux et qui nous interroge, il peut y avoir de nombreuses raisons à cela. Tiens d'ailleurs je m'en vais créer un topic de recherche sur le sujet !
