Salut,
Chouette programme.
Maaow a écrit : L'Homme n'aurait plus besoin de répondre aux questions existentielles ?
Qu'est ce qu'on appelle une question existentielle ?
Pour moi, c'est seulement un problème que l'homme est incapable de résoudre dans l'actuel état de ses connaissances. Or, et je l'expliquais dans le post de
"La théorie des systèmes"récemment, le chercheur Henri Laborit a très bien montré que lorsque l'homme est incapable d'agir face à un problème, soit par la fuite, soit par la lutte, il s'en suivra automatiquement un état de stress, de l'angoisse qui amènera avec elle son lot de maladies.
Appliqué aux religions, tout devient clair. Qu'elle est la plus grande question, celle que tout être humain se pose en se donnant le vertige ?
La mort. Et être incapable de répondre à cette question va se répercuter sur TOUS nos comportements futurs. Inconsciemment bien sur, pour la majeur partie.
Dans notre société actuelle, fondée sur le mythe fondateur de la "croissance infinie", de la vie éternelle des choses, nous sommes dans la négation de la mort. Certains hommes chercheurs, religieux, philosophes ou simples penseurs tentent même de comprendre cette mort injuste, incohérente, inaccessible, mystérieuse, dénuée de sens à laquelle l'on pourrait donner encore de nombreux adjectifs.
Nous en arriveront très certainement toujours à la même conclusion : plus nous en apprenons sur elle, plus nous comprenons que nous ne comprendrons jamais le sens de la mort, si tenté qu'il y en ait un.
Comme le dit Laborit, si l'on compare la Vie à une phrase, nous pouvons résumer toutes nos actions à l'étude de la syntaxe de cette dernière. On la décortique dans tous les coins, les lettres, les mots qu'elles forment, on conjugue ou accorde même, mais pourtant, jamais l'homme n'attendra le sens réel de la phrase, sa sémantique. L'angoisse de la mort sera ainsi toujours présente, et avec elle donc, ce besoin unanime et commun à tout être humain :
la foi.
Avant de répondre à ta question, il me semble important de définir la foi, vis à vis de la religion, concepts qui sont complètement différent à mon sens.
La foi est pour moi, une croyance personnelle, partagée potentiellement par plusieurs personnes ou plusieurs groupes, servant uniquement à trouver des réponses à des problèmes jusque là incompréhensible par la seul observation et expérimentation empirique.
La religion, quant à elle, est un système de pouvoir utilisé par les dominés afin de contrôler les dominés. La foi est instrumentalisée au service du pouvoir pour installer et faire perdurer une dominance.
Ainsi, pour enfin répondre à ta question, il me semble clair que, NON, les hommes n'ont pas arrêté de se poser des questions "existentielles", et ils n'arrêteront pas tant que la sémantique de la vie n'aurait été mise à nue (chose qui me semble impossible). Ainsi, si l'angoisse existe toujours, c'est plutôt la façon dont on y répond qui évolue : la science.
De même, je crois que les autres questions existentielles "moins importantes" ont évolué au fur et à mesure que les connaissance scientifiques et empiriques s'accumulaient. Pourquoi s’embêter à croire en un mythe lié à la Création (commun à toutes les religions...il faut bien un début ) puisque l'on sait maintenant, dans ses grandes lignes, comment l'espèce humaine est née ? Rationnellement, vous ne trouverez aucune raison. Pourtant, on observe toujours certains groupes défendant ce dogme. Pourquoi ? Simplement parce que cela sert ces derniers à installer une échelle de dominance. La foi instrumentalisée.
Mais alors, avec la science, point de dominance ?
Haha, évidemment que si ! La science est simplement devenue une nouvelle religion. Avec ses dogmes et ses mythes qu'il ne faut surtout pas remettre en question. On pointe souvent du doigt les religions en disant qu'elles ont donné une fausse idée du monde, de mauvais concept...et la science alors ? Combien de fois la science a été
instrumentalisée pour servir une cause soit disante juste, noble, vraie ? Pensez au colonialisme, au délire génocidaires de plusieurs groupes dominants instrumentalisée eux aussi (mais c'est une autre histoire).
Plus proche de nous : les pesticides. Enfant de paysan, je peux vous dire que seule la tête de mort sur les bidons nous a empêché d'en avoir dans la soupe tellement ont nous vendait les bienfaits de ces produits. "La science au service de l'humanité, avec la science plus de faim dans le monde...tout ça tout ça..." Résultat 40 ans après ? Cancer en tout genre, malbouffe et cheval dans l'boeuf. Encore une fois, la science et la foi que nous avions ont été instrumentalisé au profit de ces entreprises pétrolières qui ne savait plus quoi faire de leurs pétrole d'après guerre (les pesticides étaient majoritairement, à la base, des dérivés du pétrole).
Combien de fois l'homme scientifique du revenir sur ses propos ? Surement autant de fois qu'ont du le faire les religieux !
Ainsi, la science n'est pas un remplaçant de la religion, une nouvelle équipe fraîchement débarquée sur le terrain : non, on a juste changé de maillot et, aller...peut être d’entraîneur, mais au final, même équipe, même résultat : dominants / dominés.
Ainsi, apparaît un deuxième constat : si la foi trouve son fondement dans l'angoisse de la mort, personnelle mais commune à tous les être humains (et peut être d'autres animaux ?), la religion (la science, donc, y comprit) , quant à elle, trouve son fondement dans une angoisse acquise, créée de toute pièce par les dominants dans le seul et unique but de contrôler la masse.
Attention, je ne juge pas, je ne suis pas en train de placer une échelle de valeur, je constate simplement.
Toutes les sociétés humains fonctionnent grâce à une échelle de dominant / dominé, dominant qui s'appuient à chaque fois sur des dogmes, des mythes fondateurs d'une pensée commune (= religion), tel le ciment d'un bulding. Enlever le ciment, le remettre en question quant à sa qualité, et vouloir le remplacer et tout l'édifice s'écroule.
Prenez la religion chrétienne : on fait croire à une existence après la mort. Une autre vie ou le bonheur n'est plus à atteindre puisque coulant littéralement dans nos veines. Un monde d'égalité ou toute échelle de dominance, sauf peut être vis à vis de Dieu, a été supprimé. Mais attention, si vous voulez obtenir ça, "
baisse la tête, tais toi, fais ce que je te dis, comporte toi bien (c'est à dire, comme je les décidés avec mes normes et valeurs) et peut être, si tu as été sage tu recevras le cadeau de la vie éternelle"...sinon...BAM ! Enfer, torture, feu, travail et tout le bazar.
Schématiquement vous ne trouvez pas ça gros quant même ? Où est la foi dans tout ça ? Oh, très certainement dans de nombreux hommes d'églises, dans de nombreux individus qui comprennent, et qui ne demandent rien en retour, car, finalement, ils ont déja tout. Mai moi, ce que je vois surtout, c'est que la foi, au sens premier du terme n'intéresse ni les dominants, ni ceux qui se sont mis à leurs services pour contrôler la masse (comprenez, par exemple, les nobles et le Vatican).
Mais prenons la science pour s'amuser également. Amusez vous à dire dans une réunion entre amis que toute la crise environnementale n'est qu'une mascarade instrumentalisée. Osez dire que le slogan "il faut sauver la planète" est surement aussi hypocrite que le commandement "tu ne tueras point". Vous verrez, vous observerez très certainement les mêmes comportements qui ont aboutit à la crucifixion du Christ (je vous parle de l'homme, celui qui osa à son époque, remettre en question Le politiquement correct à ne pas aborder : l'empire romain et ses croyances instrumentalisées pour asseoir sa dominance et non pas de la religion chrétienne qui instrumentalisa ensuite le bonhomme).
En quoi la planète a t elle besoin d'être sauvée ? Certes, nous avons généré des changements importants à sa surface dans la forme que prenait sont énergie et sa matière finies, mais au final elle restera bien après nous. Si l'on voulait être parfaitement honnête, il faudrait mettre sur la table la réelle motivation à "sauver la planète" : sauver les organismes humains ! Et surtout, d'ailleurs, les groupes de dominants,et les individus qui les compose.
Encore une fois, on retombe sur cette fameuse angoisse fondatrice, mais niées, de la mort (mort aussi bien de l'organisme humain que des organismes composés par ces humains).
Différentes formes, mêmes objectifs, même outils, mêmes conséquences.