Je débarque sur le forum alors pardonnez-moi les éventuelles maladresses (assez douée dans le domaine "pieds dans le plat"... c'est déjà douée pour qqchose !)

Bon, ben ce qui me tracasse et m'amène ici c'est précisément la question du diagnostic. Comme vous le voyez, je ne suis pas (encore) passée par la case test. En fait, je ne sais pas trop qu'en penser. Je suis mitigée sur la question de ces tests, et cela pour plusieurs raisons.
La première raison est que je trouve extrêmement réducteur de cataloguer une personne en lui faisant aligner des dominos ou résoudre quelques devinettes. Je sais bien qu'un vrai WAIS est plus complexe que cela, mais je ne parviens pas à me défaire de l'idée que faire faire des mots croisés à une personne ne permet pas de préjuger de son potentiel de débrouillardise en cas de panne d'électricité ou d'accident de voiture, par exemple. Je caricature un peu, mais c'est l'idée de fond. Par ailleurs, qui dit test dit seuil. Là encore, je sais bien qu'il faut un seuil (avec une marge, certes), mais l'idée me gêne quand même. À un seul point près, vous entrez à la Mensa... ou vous vous retrouvez tout honteux avec votre égo encore plus écorné qu'avant. Bien fait pour toi, diront ceux qui n'oseront jamais, mais c'est une autre histoire. Or personne ne peut affirmer que le résultat aurait été le même si la personne avait passé le test un autre jour, auprès d'un autre spécialiste. Qui dit test dit résultat, et donc verdict. Il faut donc être prêt à ça. Accepter d'être catalogué sur une partie d'arbitraire. Alors que faire ?...
Les professionnels eux-mêmes ne sont pas tous du même avis. Si certains prônent le test "pour en avoir le coeur net", comme si c'était là le seul verdict digne de foi, d'autres semblent au contraire recommander de l'éviter, estimant dangereux de se prêter à un jugement arbitraire. Pour eux, la surefficience est plus une affaire de fonctionnement mental que de performance. En d'autres termes, une personne non surdouée pourrait très bien cartonner au test parce qu'elle est de bon niveau (habitude du travail intellectuel, par exemple), et peu perturbée par des craintes et des pensées parasites, alors qu'une personne hypersensible venant d'une famille très simple pourrait obtenir un score désastreux malgré un véritable potentiel resté en friche.
Je me trouve en ce moment de ma vie en plein dans ce genre de questionnement. La chose qui me gêne le plus est en fait d'un tout autre ordre : c'est le côté "bon filon" de la sureff'. Imaginez un peu : votre psy/coach/gourou vous annonce la bouche en coeur que vos problèmes viennent en fait de votre cerveau surpuissant ! En d'autres termes, vous êtes mieux que "les autres". Plus démago tu meurs. Qui va contester un test qui fait de lui un être supérieur ??...

Bref. Je ne sais plus que penser. Pour en avoir "le coeur net", j'ai décidé de consulter LE spécialiste de la question dans ma région. Un monsieur fort recommandé dans le cercle psy et dûment référencé dans l'ordre des médecins. Eh bien il ne lui a pas fallu quarante minutes pour me clore le bec (vu le prix de la consult', je lui déballais ma confession en version digest) et m'annoncer que je n'avais pas besoin d'en dire plus. Pour lui, la chose était limpide : je suis un archétype de surefficience (c'est le mot qu'il a utilisé). Vlan ! Tu voulais savoir ? Eh bien en vérité je te le dis.
J'en suis restée baba. Nomého, j'avais même pas fini de déballer la préface !... J'ai bien essayé de lui parler de mes doutes, mais il a fait son sévère et m'a dit qu'il avait l'habitude des sureff' et qu'il lui fallait rarement plusieurs séances pour les repérer à coup sûr. J'ai timidement évoqué l'idée du test et il m'a dit "libre à vous de le faire ou pas, mais je n'en vois pas l'utilité". Le plus hallucinant est que son nom m'avait été donné par une psychologue chez qui je voulais passer le test. Pour elle, c'est le pape du HP dans la région.
Bon ben je ne sais plus que penser, moi. Fichtrement envie de le passer, ce test. Mais pleine de réticences en même temps. Au fond, je cherche quoi ? À redorer mon blason ? À mettre en échec mes disqualificateurs du passé ? Est-ce souhaitable ou vaut-il mieux que je travaille à restaurer ma confiance en moi par un autre biais afin de ne plus dépendre du jugement des autres ? (très très souhaitable, ça !). De quoi ai-je peur ? De me retrouver dans la zone grise des Ni-ceci Ni-cela ? (Flippant, ça, quand on cherche des bases solides pour se reconstruire et se raffermir). Ou pire, se retrouver dans les Comme-tout-le-monde et n'avoir plus aucune piste pour expliquer son décalage et sa souffrance ??


Bref : au secours !!