Je sais qu'il existe un topic sur la nudité, où le rapport au corps a été abordé, mais j'aimerais que ce sujet dépasse le cadre de la pudeur corporelle.
Plusieurs éléments m'ont conduit à cette interrogation :
- le respect de la pudeur du patient au sein du corps médical, du système hospitalier
- la pudeur corporelle, ou son absence, de la personne âgée, et l'impossibilité de facto de la respecter en maison de retraite médicalisée
- le sentiment d'intimité qui peut régner dans ce genre de forum, où on se livre beaucoup sans connaître les personnes qui nous lisent, sans forcément imaginer la réaction que cela peut provoquer
Donc : pudeur, une notion sociale / sociétale mais surtout très personnelle, non ?
Quel impact d'internet et des réseaux sociaux ? On rejoint la question vie privée vs. vie publique.
Sur la question du corps "médicalisé" : Mes déboires médicaux ont durablement bousculé ma pudeur. Je crois qu'il y a eu un basculement, un renoncement après x consultations où j'ai eu la très nette impression d'être considérée comme de la viande à découper. Je le dis sans animosité, je crois que c'est indépassable, que les chirurgiens font un travail remarquable et admirable, même si niveau psychologie c'est souvent - pas toujours - proche de 0. Il y a une forme de protection de leur part, sûrement, que je comprends. Concernant ma pudeur, je ne sais pas si en soi ce renoncement fut une bonne ou une mauvaise chose, car j'ai eu l'impression d'accepter et de faire mienne cette réification. Idem pour les personnes âgées, celles qui renoncent, je ne suis pas sûre que ce soient celles qui vont le mieux psychiquement parlant.
Sur la pudeur verbale : En échangeant avec des amis, je me suis rendue compte qu'on n'était pas choquée par les mêmes choses. Moi, de fait, je me livre facilement - sans doute trop - parce que je n'ai pas l'impression d'une mise en danger. Certes, je choisis tout de même les personnes à qui je me livre, devant qui il m'arrive de "craquer". Mais le fait est qu'être émotionnellement mise à nue, ça ne m'effraie pas. Du coup, j'oublie sans doute que la personne face à moi peut être gênée de l'émotion qui affleure quand certaines choses sont dites. Je suis sûre que je peux sembler impudique.
La pudeur, même si elle est liée à la honte, est-ce que ce serait aussi une forme de respect de l'autre ?
Mais se dévoiler, c'est faire confiance à l'autre, accepter qu'il nous regarde, donc c'est aussi une forme de valorisation de l'autre non ?
Accepter qu'il nous regarde, ou le forcer à le faire ? Est-ce que le distinguo est là, entre pudeur et impudeur ?
(pardon, c'est très fouilli, j'ai bien du mal à mettre mes pensées au clair)
