
Je nourrissais la certitude qu'il manquait un truc qui reliait tout ça.
Evidemment l’éducation, les conditionnements familiaux constituent des raisons expliquant que je me sente bizarre, pas normal...mais bon, c'est tellement subtil d'appréhender tout seul la systémie de ses sphères initiales identitaires que trouver une "étiquette" facilite parfois l'introspection et le refus d'affronter aussi ses propres névroses.
alors, je me suis , au détour de mes préoccupations, attardé sur le syndrome d'asperger.
C’était assez édifiant de me reconnaitre dans bien des points. Cela semblait une voix légitime de réflexion.
D'ailleurs, quand bien même certains points de ma personnalité auraient eu tendance à invalider ma théorie (je me réfère à ma copine TourneLune qui n'a pas arrêté de me dire que c'est peut être , malgré ce que je ressens, antinomique d’être autiste et de bosser dans la relation à l'autre), j'en arrivais à tordre mes perceptions subjectives de façon à ce qu'il y'ait une explication logique et que ça colle au diagnostique.
Mes considérations barnumesques ont trouvé matière à s'alimenter et se renforcer davantage à partir du moment où au détour d'une T.C.C., certaines exercices que je devais faire, ont mis en exergue un désordre émotionnel généralisé, une hypersensibilité et une différenciation plus que limite entre le moi et le non-moi, et le rapport au corps..La psy m'expliquait que ce qu'elle observe pourrait (conditionnel !) s'expliquer par plein de trucs, la douance par exemple, l'autisme aussi (je précise qu'elle bossait auprès d'autistes donc connaissais son sujet).
Du coup, le spectre autistique planait plus ou moins au cours de nos entretiens. La psy à ce propos, a toujours mis des freins sur le sujet, tout en n'excluant pas qu'il y'aurait peut être matière à creuser.
L'idée d'être autiste devenait obsédante, je passais par des periodes d’accalmie où je laissais de coté mes suspicions et il suffisait que je vive une situation problématique pour que je l'accole au supposé diagnostic , renforçant alors mes certitudes.
Mais comme je ne suis pas du genre à me complaire et m'autosatisfaire de simples considérations personnelles, j'ai fais le choix de consulter le C.R.A. de par chez moi (centre de référencement de l'autisme). J'ai donc passé 3 heures en entretien avec une psychologue qui au bout de la séance, m'indique que ce n'est pas exclu que l'asperger soit de moi un constituant.
Imaginez bien à quel point l’étau des égo-certitudes n'en est devenu que plus hermétique.
J'ai pris au premier degré ce qui me convenait, occultant que "ne pas être exclu" ne dit pas "c'est évident", qu'elle m'a également avancer que la Tdah était possible aussi, et surtout que j'ai habilement orienté les perceptions de la professionnelle (pas pour rien que certains pro refusent des diagnostic à des gens qui sont partie prenante et impliqué-sous entendu dont l'autoanalyse biaise d'emblée l’objectivité et la naiveté du patient).
Dans mon enfermement, j'ai tout de même retenu qu'un bilan de neuropsychologie peut m'aider pour creuser les raisons de l’écart entre le QIP et le QIV ainsi ce dont je témoignais.
Soucieux de toucher du doigt ma propre vérité, j'ai beaucoup fouiné sur le net pour trouver quand même d'autres explications. Qu'est ce qui pouvait bien expliquer que je me reconnaisse autant dans l'autisme?
Est arrivé en fin de course l'hypothèse dyspraxique, hypothèse n'excluant pas d'être associée à de l'autisme (

Ainsi, j'ai fini par passer le bilan neuropsy qui diagnostiqua la dyspraxie. Je n'ai pas trop eu le temps d'évoquer mon hypothèse autiste au psy, qu'au détour de l'entretien que nous avons eu, le doute s'en est allé d'une traite. L'explication semblait là...plus besoin de creuser davantage puisque les troubles que je ressens (dans la relation avec moi même et le reste du monde) trouvaient une explication neurologique plus que certaine.
Cet évènement a son importance parceque non seulement j'avais du doigt touché une partie de ma réalité dont je ne soupçonnais l'existence que par des symptômes subjectifs, mais parceque je pris conscience de tous les biais de sélection, les distorsions de ma réalité objective, les conseils avisés des uns et des autres pour que tout corresponde à ce que j'avais décidé, que j'avais pu mettre en oeuvre. En définitive, passer un bilan au CRA n'avait plus d’intérêt...mais vraiment.
j'en suis revenu à une des premières remarques et me suis rappelé que oui, j'ai un intérêt pour les autres, j'ai juste du mal à le manifester correctement. Et la responsabilité motrice neurologique en est pour partie une des raisons.
Ce diag dyspraxique est le fruit d'un cheminement, d'une quête de soi, d'aléas, de va et vient au confins de ma pensée. Me confondre avec des symptômes, m'observer par un filtre autistique à permis aussi de me découvrir certaines particularités.
j'ai peut être d'autres choses à découvrir sur moi, certainement d'ailleurs, je sais juste que pour ma part, là où j'en suis, je considere que j'en sais suffisamment pour mener ma barque pépère et serein. Parceque j'ai touché une partie de ma vérité handicapante...Et identifier certains noeuds structurels, tout comme mes capacités me suffit amplement maintenant.
Et je sais que possédant désormais les deux postulats: dys/douance, ainsi que la sournoise, subtile et salvatrice relation très spécifique qu'ils entretiennent ensemble car ils se compensent comme se sabordent mutuellement, je peux appréhender mon chemin de vie et avancer sereinement, tout comme j'aborde avec un discernement moins relatif mon histoire de vie, mon enfance. Ainsi, je suis plus à même , si je le souhaite, de m'atteler à comprendre mes déterminismes familiaux, autres acteurs de l'usine psycho-affectivo-socio-neurologico-systémique spécialisée dans la production d'une oeuvre unique: moi
Bilan des courses, rien n'est solutionné comme par magie, mais c'est déjà délestant et plus orientant pour la suite.
mais bon...je suis autiste c'est sûr.
