

C'est vrai que le bouddhisme occupe une part très importante dans ma vie mais je n'en parle pas trop - peut-être parce que je sais que beaucoup de gens en France tiquent dès qu'on parle de "religion" (parce que moi, je le vis comme une religion). Je suis donc d'autant plus contente de pouvoir en parler ici, parce que je pense que je ne me ferai pas d'emblée dévisager comme si je tombais de la Lune...

En guise d'introduction, je reviens sur cette question de religion / philosophie. Je vis le bouddhisme comme une religion parce que j'y associe des rituels, une langue "sacrée" (en l'occurrence, le tibétain), une communauté, monastique entre autres (même si je n'en fais pas partie et que je n'en ferai a priori jamais partie, je la respecte), des lieux de pèlerinage (certains que j'ai pu visiter, en Inde et au Tibet), etc. Mais le bouddhisme peut aussi être vu (de l'extérieur) et vécu (de l'intérieur) comme une philosophie, surtout en Occident de nos jours. Et c'est très bien comme ça ! Simplement moi j'ai besoin d'une implication plus grande. Ce qui ne fait pas de moi ni une fanatique ni une monomaniaque, comme vous l'allez voir plus bas...
Je suis venue au bouddhisme après un chemin assez long. Je me suis longtemps intéressée à la spiritualité en général (zen, tao...) mais je n'arrivais pas à choisir une voie, jusqu'à ce que j'arrive à Dhagpo Kagyu Ling, centre bouddhiste en Dordogne (bouddh. tibétain), d'où je suis allée à Kundreul Ling, centre affilié en Auvergne. J'ai vécu au centre en Auvergne pendant un an et demi (2004-2005, une des plus belles périodes de ma vie).
Ensuite j'y suis retournée régulièrement, entre deux voyages, jusqu'à ce que je m'installe dans les environs en septembre dernier. Depuis décembre, j'ai donc un chéri, qui est résident au centre de Dordogne, donc on navigue entre les deux lieux. Et c'est vraiment bien parce qu'on se connait depuis "mes débuts", parce qu'on fréquente les mêmes personnes, qu'on a la même base éthique, etc. Il a beaucoup pratiqué et étudié fut un temps mais nettement moins maintenant, ce qui s'accorde tout à fait avec là où j'en suis.
Voilà pour les circonstances extérieures. Intérieurement, la découverte du bouddhisme a été un soulagement presque plus grand que la découverte de la douance. Enfin je pouvais donner du sens à ma vie (j'exagère un peu, mais pas tant que ça, finalement), enfin j'avais des réponses et une direction à donner à mon action. C'est pour cela que mon séjour au centre en Auvergne a été si porteur. Tant que j'étais là-bas, j'assistais à beaucoup d'enseignements, je pratiquais tous les jours avec les autres résidents (méditation + rituels divers avec récitations, mantras, visualisations...). Le facteur social était très important pour moi, je me sentais (et me sens toujours) en famille, avec des gens avec qui je partage une vision du monde, positive et plutôt engagée. Ma petite pratique de la méditation (petite parce que je n'ai jamais fait de retraite approfondie) m'a énormément aidée à me détendre, à prendre du recul vis-à-vis des évènements (autant intérieurs qu'extérieurs), à mettre toujours plus de légèreté et de positif dans ma vie. Et donc a posteriori à mieux vivre ma douance (même si elle n'a été confirmée qu'il y a quelques mois). Pour moi, un des grands bénéfices du bouddhisme a été aussi cet accent mis sur la responsabilité individuelle : je suis responsable de mes pensées, donc de la réalité que je me crée, et cela ne sert à rien d'accuser "les autres" pour les malheurs qui m'arrivent. C'est ma vie, mon karma, mon esprit, c'est à moi de m'en occuper et d'y faire le ménage. En plus, ça me permet de garder le contrôle et de ne pas déléguer...

Après, comme je ne suis ni une pratiquante ni une étudiante acharnée, je n'ai pas trop fouillé les fondements philosophiques du bouddhisme, les différentes écoles, je n'aime pas trop les rituels compliqués à la tibétaine, je ne comprends pas tout et j'aspire à quelque chose de plus simple. Donc je nourris aussi ma vie spirituelle quotidienne de choses plus légères, picorées ça et là, chrétiennes aussi, ou athées. Je n'ai pas de pratique personnelle régulière mais j'essaie d'appliquer les principes au quotidien, à chaque instant, vigilance et éthique notamment. C'est mon petit côté perfectionniste, attentif au moindre détail

Voilà, je vous ai dévoilé une partie importante de ma vie. Si ça vous intéresse, je serais ravie d'en parler avec vous. Sinon, tant pis
