Peine de mort VS euthanasie

[shunbabyx]

Ben c'était un peu la question que je me posais plus haut, mais sous une autre forme. Qu'en fait pour les personnes incapables d'exprimer leur volonté, ou même pour celle capable de le faire, il faudrait une sorte d'examen psychiatrique visant à mesurer la lucidité de celui dont la vie est en jeu... et que celui qui devra faire cet examen aura une très grande responsabilité. C'est pour ça que je disais que c'était pas vraiment possible d'autoriser l'euthanasie en l'état actuel des choses. Qui devrait valider l'état de lucidité requis ? Comment ? Avec quels moyens, et quel autorité ? Ça demanderait d'investir une personne juridiquement de très grands pouvoirs... Ce qui je pense reste dangereux. C'est pour cette raison que je pense que légaliser l'euthanasie est un risque, après je ne dis pas être indifférente à la souffrance des gens qui la demande, mais que institutionnaliser cette pratique est dangereux. Mais bon peut-être que je suis en retard dans les progrès médicaux ou scientifiques ... Ça reste un point de vue...

[Zyghna]

Pour le moment, les cas d'euthanasie concernent principalement les personnes en phase terminale d'une maladie, afin de l'accompagner dignement dans une mort imminente irrévocable.
Je trouve que toute personne en état de santé (mentale ou physique) guérissable ne doit en aucun cas être concernée par l'euthanasie.
Par contre légaliser la procédure permettra de ne pas avoir d'abus et surtout un cadre strict d'application.

[Cyrano]

En fait l'euthanasie est pratiquée tous les jours. Mon grand-père déjà, il y a bientôt 15 ans, s'est vu administrer un "cocktail" afin d’abréger ses souffrances.

Je rejoins quand même l'idée que la législation/légalisation de l'euthanasie pourrait ouvrir des portes assez dangereuses. Il est peut-être souhaitable que cela se passe dans l'intimité des familles, quand un patient souffre, et que sa mort prochaine est inévitable.

Il y a aussi des alternatives. Il est tout à fait légal de refuser les soins. A ce moment-là, les soignants ne traitent plus que la douleur, et le patient meurt paisiblement.

Il y a aussi le débat sur l'acharnement thérapeutique, qu'autorisent nos connaissances médicales, et de la dichotomie entre raison et passion, notamment des proches qui ont à gérer la disparition d'un des leurs.

[Fraises]

Par contre légaliser la procédure permettra de ne pas avoir d'abus et surtout un cadre strict d'application.

Je suis plutôt de ton avis. Même si je suis consciente des éventuels risques d'une telle légalisation...

Car pour moi, l'euthanasie n'est rien d'autre qu'une forme de réhabilitation d'un cycle naturel. Ces gens qui souffrent, allongés sur des lits d'hôpitaux, seraient morts depuis longtemps si la médecine n'avait pas fait les progrès qu'on connaît. /.../
L'euthanasie se heurte au paradoxe de notre modernité, qui a prolongé la vie, mais aussi la maladie. Pour moi, la question posée est :Jusqu'où peut-on vivre trop longtemps ?

Je trouve ce que tu dis très pertinent.

Sinon, je ne suis convaincue non plus concernant la dépression. Même si je comprends ce que tu dis, Noussa, dans la phrase que je cite :

si le corps est une machine, le cerveau n'est rien d'autre que son unité centrale, un rouage de la machine. La douleur morale n'est que le résultat d'un processus particulièrement complexe de cette machine, complexe mais qui reste néanmoins tout aussi réel que le reste.