
Date de sortie : 23 février 2011 (1h 50min)
Réalisé par : Ethan Coen, Joel Coen
Avec : Jeff Bridges, Matt Damon, Josh Brolin
Genre : Western
Nationalité : Américain
1870, juste après la guerre de Sécession, sur l'ultime frontière de l'Ouest américain. Seul au monde, Mattie Ross, 14 ans, réclame justice pour la mort de son père, abattu de sang-froid pour deux pièces d'or par le lâche Tom Chaney. L'assassin s'est réfugié en territoire indien. Pour le retrouver et le faire pendre, Mattie engage Rooster Cogburn, un U.S. Marshal alcoolique. Mais Chaney est déjà recherché par LaBoeuf, un Texas Ranger qui veut le capturer contre une belle récompense. Ayant la même cible, les voilà rivaux dans la traque. Tenace et obstiné, chacun des trois protagonistes possède sa propre motivation et n'obéit qu'à son code d'honneur. Ce trio improbable chevauche désormais vers ce qui fait l'étoffe des légendes : la brutalité et la ruse, le courage et les désillusions, la persévérance et l'amour...
Critiques encore une fois dithyrambiques. On crie au génie,
"Ethan et Joel Coen font resurgir le plaisir des chevauchées à travers la plaine, des embuscades au détour d'un canyon, des colts qui jaillissent hors de leur holster".
J'ai souvent cette étrange impression qu'on n'a pas vu le même film. Si la maîtrise des frères Cohen est bien là, et qu'on ne peut leur reprocher de ne pas savoir tenir une caméra, j'ai quand-même du mal à ne pas voir un petit film de genre pas trop mal fait.
Quand on parle western, on pense tout de suite au maître : Sergio Léone. Mon Dieu que ce film est loin de la puissance dégagée par un
Le bon, la brute, et le truand, ou
Pour une poignée de dollars.
Ce film, traité dans un second degré qui nuit au récit, comme si le genre n'était pas assumé, est un véritable pétard mouillé où les caricatures s'enchainent, les hors la loi aux gueules cassées, même pas assez méchants, qui sautillent comme des cabris quand une balle les touche en plein bide, les gentils, l'ivrogne, la gamine et le Texas ranger bref...tout ça dégage une sorte de sentiment bizarre.
Qui aime le western, le vrai, celui qui économise les bavardages, montre une intensité réelle dans les rapports entre les personnages, donne une vraie place au colt Smith et Wesson, celui qui montre les hommes dans leur dureté, leur violence, à l'image d'une époque dangereuse où l'on tue comme on respire, ne peut que vaguement soupirer devant cet exercice qui flatte le bobo intellectuel se délectant d'un western fait par les frères Cohen, qu'il est de bon ton d'aimer, de toute façon.
C'est un exercice de style, ni plus ni moins, presque une comédie, qui laisse aussi froid que la neige qui tombe sur des acteurs dont la bouche ne dégage même pas la vapeur d'eau nécessaire pour qu'on y croie.
Ça m'énerve ces cinéastes qui se plongent dans un genre sans même le respecter, et qui ont bien sûr l'écho magnifique des intellectuels de tous bords, la bouche en cul de poule, qui s'extasient devant des films qu'eux seuls voient, aussi obscures que les mots mal maitrisés qu'ils emploient pour les décrire.
Alors quand les frères Cohen, coqueluches des critiques et auteurs d'une filmographie inégale, du génial
The big Lebowski au médiocre
A serious man, se plongent dans un genre considéré comme mineur, on hurle au génie, à "la vision", alors que
True Grit n'est qu'un petit film, pas désagréable, mais profondément agaçant.
2 étoiles sur 5.