Il y a un certain temps que je voulais répondre à ce sujet, j'ai enfin trouvé un moment pour le faire (c'est ce moment de la journée où tout le monde dort à la maison sauf moi

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Le concept "d'égoïsme de survie" me parle aussi, à l'origine je rapproche ça du "syndrome du démonteur de stylo", quand on veut tout décortiquer et comprendre pour mieux réparer.
Ça marche bien avec les BIC, par contre pour le reste force est de constater que c'est plus compliqué...
C'est peut-être une marotte des HPI de regarder tout ce qui va de travers chez autrui, je ne sais pas pourquoi : curiosité, esprit de déduction, mais peut-être aussi besoin de sentir ses avis écoutés car on compense ce dont on manque... va savoir

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Et fatalement on en vient à "tu devrais faire ça", et là deux possibilités :
- une réaction négative car comme le dit
@InMedio la personne voulait peut-être juste de l'écoute, du réconfort, ou un simple auditoire qui hoche la tête bêtement.
- une réaction positive mais qui en demande encore plus : "et comment tu ferais ça ? Et ci ? Tu crois vraiment ?"
Le plus souvent dans les deux cas ça peut devenir compliqué et engendrer des réactions agressives, car les personnes finissent rarement par changer leur habitudes (oui, même ceux qui en demandent plus, généralement ils finissent par choisir autre chose... ou faire ce que vous dites et le regretter, puis vous mettre leur échec sur le dos, bref).
Seules quelques personnes auront la maturité pour prendre en compte ce que vous dites ou amener la chose vers un débat constructif.
Évidemment se retrancher sur soi est un reflexe d'auto-défense valable, je l'ai utilisé maintes fois. Encore faut-il avoir assez d'assurance pour s'y tenir et ne pas culpabiliser ou regretter quoi que ce soit (hem...), et puis il y a un risque fort d'enfermement, notamment si trop de personnes ce sont reposées sur vous, et là on dresse des murailles, des tours et des douves, et on finit aux oubliettes seul

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Avec le temps - et une psychothérapie plus loin - j'en suis venu à cette tactique :
1- ne répondre franchement que si la personne est importante pour nous et qu'on sait qu'il y a un espoir de réaction constructive (oubliez tata Simone qui n'en fait toujours qu'à sa tête même si vous lui tirez les tarots avec son jeu préféré ou le voisin du fond de la rue que vous connaissez à peine)
2- apprendre à amener la chose avec le plus de tact possible et sans aucune culpabilisation (je sais pas vous mais dans ma famille on communique essentiellement par moquerie, une habitude que je m'efforce de changer)
3- savoir doser les conseils, y aller pas à pas en attendant que la personne engrange l'info et la digère, on ne déballe pas tout en 10mn, on laisse reposer comme la pâte à pain
4- trouver le bon réglage émotionnel, c'est à dire celui qui vous évite la solitude absolue et le mutisme, mais aussi qui vous protège du vampirisme affiché de certains. Ça passe chez moi essentiellement par me mettre une limite bien définie du style : "je lui dit ça clairement une fois, pas deux, je donne l'info la plus précise possible, je plante une graine avec douceur. Si ça pousse tant mieux, sinon tant pis. Comme ça on évite la culpabilité si ça se passe mal ensuite malgré le conseil donné.
Avec tout ça j'arrive à mieux gérer. J'espère.
Dans le milieu professionnel, ben en fait maintenant je fais pareil que le reste du temps, je règle au mieux, je choisis les personnes à qui je dis ma pensée ou pas, avec le plus de tact possible etc... Évidemment ça aborde moins le personnel dans ce genre de contexte, mais ça peut arriver (et on peut rencontrer d'ailleurs de très bon amis au travail donc...)
Et enfin la cerise sur le gâteau, LE reflexe à avoir : observer comment je réagis quand je reçois ce genre de conseil.
Ça a été une mine d'or d'être à l'écoute de mes émotions dans ces cas-là pour mieux comprendre les autres. Quand je vois le temps qu'il m'a fallu (et qu'il me faut encore) pour démêler mes problèmes et mes émotions alors même que certains m'en avaient parlé plus ou moins avant, je me remplis de compassion pour les autres, même s'ils m'envoient balader ou si ils se murent en eux-mêmes.
Ça me permet de trouver des trésors de patience, notamment avec ceux qui me ressemblent le plus (et qui du coup ont un sacré château-fort pour se planquer, mais je comprends il m'a fallu beaucoup de temps pour trouver le pont-levis moi aussi

)
Bref la conclusion, c'est d'appliquer la règle des trois P : patience, patience, patience, avec un soupçon de réglage de fréquence et une bonne dose d'humilité.
Et puis l'égoïsme peut être salutaire, tant que ça ne vire pas au narcissisme
