Bonjour,
Voici mon expérience récente de passage du Wais 4.
J’ai personnellement abordé ce test avec beaucoup de recul et de détachement vis à vis d’une éventuelle douance puisque mes questionnements dataient déjà de plus de dix ans, que n’ayant pas pu financer le test à l’époque où je vivais ce doute comme une urgence, j’avais simplement appris à accepter ma différence. J’ai donc effectué ce test à la suite d’une demande du CRA dans le cadre d’une démarche diagnostic de l’autisme.
Je pense néanmoins que mon cas peut servir à d’autres parce que je l’ai passé dans des conditions un peu particulières qui ont eu un impact selon la psy sur les résultats. Pour le spoiler quand même la psy a pu m’apposer l’étiquette hpi dès la fin de la passation car il n’y avait aucun doute pour elle, et le chiffre était en effet bien bien au dessus des 130. L’annonce du résultat ne m’a pas du tout chamboulée ni enthousiasmée mais la resitution a été l’occasion de me rappeler que j’avais de nombreuses ressources dans un moment difficile de ma vie, ça tombait bien. La psy m’a bien aidée lors de la restitution orale en insistant sur mes ressources car cela m’a permis de retrouver une confiance en moi qui avait été explosée. J’ai même pu le surlendemain réussir à me remettre au travail, alors que je bloquais avec de grandes angoisses. Bref.
Jai passé ce test medicamentee (cortisone et antihistaminiques) donc un peu endormie, en Covid long, ko, assortis d’une dépression et de troubles post traumatiques assez vivants.. c’était pas les conditions idéales mais je n’avais pas vraiment le choix des créneaux pour le passer, étant rarement en France en ce moment. En tout cas la psy était super car elle m’a permise de faire des pauses quand je me sentais mal, m’a fait faire un exercice pour faire redescendre le stress à un moment. Et j’ai trouvé qu’elle restait très neutre sur tout le déroulement, ne laissant jamais paraître si j’avais juste ou non. J’ai d’ailleurs cru que j’avais tout foiré sauf les cubes ou ça se voit bien… exercice que j’ai adoré d’ailleurs et que j’aurais aimé se voir prolonger.
Mon état a donc joué sur certains items, j’ai par exemple une grande hétérogénéité en vitesse de traitement, dû selon la psy à une anxiété de vérification sur le subtest code.
Mon IVT a 147 m’a surprise car certains mots ont tellement fait ressurgir ma mémoire traumatique que j’avais l’impression de partir dans un sous marin à travers des affres insondables, verrouillées par mon esprit pour mon salut…! Des espèces de trous noirs et de brouillards ont émaillés cette passation mais surtout sur les chiffres. Je crois que les domaines dans lesquels je me pense moins a l’aise m’ont plus paralysée que ceux sur lesquels je me sens bien. La moindre difficulté rencontrée sur un item et je n’arrivais même pas à faire l’effort d’essayer. Actuellement tout se bloque en moi dès que je dois faire un effort.
Le plus difficile pour moi a été mémoire des chiffres, des angoisses énormes. L’un de mes derniers traumatismes, que je garderai privé, fait que j’ai une peur énorme des erreurs, comme si on allait me tuer, et cela s’est particulièrement manifesté sur cet item. Selon la psy, cela s’est beaucoup vu car je pouvais me planter sur des suites comportant peu de chiffres puis réussir à des suites beaucoup plus longues. Empan mnésique de 7 en ordre inverse même si je sais que je suis capable de plus… mais des erreurs parfois sur des suites de 5 en ordre normal…! Cela m’a d’ailleurs angoissée encore plus car j’ai eu peur en me sentant incapable de ce que je savais faire avant, que mon cerveau soit définitivement altéré, ou soit soumis à un vieillissement prématuré à cause des mes traumatismes

J’avais lu quelque part que les traumas créent comme des mini avc dans le cerveau et je sais par expérience que c’est dans la sensation un peu comme se faire tabasser de l’intérieur, sensation physique de choc dans la tête. Elle m’a rassurée là dessus après la passation : non mon cerveau n’est pas altéré puisque je réussi sur des items plus difficiles et raté sur des simples, c’est mon état émotionnel qui joue. Ça aurait eu sinon toute une résonance symbolique insupportable pour moi je crois alors ça m’à beaucoup rassurée.
Selon elle, ce type de résultat est souvent révélateur d’un TDA, mais pas dans mon cas, car celui ci se manifesterait dans d’autres subtest, c’est donc plutôt dû à mon état psychologique très fragile du moment.
D’ailleurs je ne pense pas avoir de TDA même si ma concentration n’est pas infaillible. En tout cas selon elle j’ai perdu des points à cause de ça. Y compris selon elle sur des subtests que je lui ai dit ne pas pouvoir mieux réussir même en meilleur état : matrices et arithmétique notamment. Je continue de penser que je ne les réussirai pas forcément mieux. Matrice peut-être mais plus parce que face à l’effort sur certains items, je n’arrivais plus à réfléchir et partais complètement ailleurs dans les affres.
C’était donc finalement assez riche d’enseignements.
Le bilan conclue avec des aptitudes très supérieures pour l’ICV et l’IRP, supérieur pour l’IMT et hétérogène pour l’IVT avec un QIT qui a néanmoins été calculable. Et malheureusement je n’ai pas eu l’IAG même si je ne sais pas ce que ça aurait pu m’apporter. J’ai juste vu qu’il en était souvent question ici.
En tout cas je retiens peut-être trois choses :
- comme je ne cherchais pas la performance, je risque peu d’imputer mon score à un zèle ou un entraînement particulier de ma part. Connaissant ma tendance au syndrome de l’imposteur, ça me permet au moins de ne pas douter du résultat. Je préfère un résultat à la baisse qu’un résultat à la hausse. Névroses bonjour.
- comme je ne cherchais pas la performance ou l’obtention d’un résultat et que je suis déprimée, j’avais une motivation très faible, donc un faible carburant et peu d’acharnement. Par exemple, si je ne trouvais pas une solution immédiatement à Matrice, j’avais clairement la flemme de chercher. Un effort ? Non merci. Je me dis que si ça n’a pas empêché un résultat avec un QI très élevé pour moi, ça pourrait être une situation plus problématique pour d’autres personnes. Donc si vous pouvez, essayez de le passer dans des conditions de santé normale. Perso c’était soit maintenant soit attendre un an et reculer de deux ans ou plus le passage auprès du CRA.
Pour relativiser cela, je ne sais pas si il y a de bonnes ou de mauvaises conditions car dans la vie nous connaissons aussi des variations d’état et le QI doit sans doute légèrement bouger selon notre état du moment. Dans mon cas, ça ne change pas grand chose vu le résultat. Étape suivante avec le CRA dans au moins un an…
J’ajoute juste que la psy a aussi réalisé un test projectif après le passage du Wais et que j’ai trouvé celui ci encore plus intéressant. J’ai trouvé très impressionnant ce qu’elle a pu ressortir de celui ci pour caractériser ma sphère psycho affective.
Voila, pour conclure, bien que j’ai été peu chamboulée par le résultat après toutes ces années, il m’aura permis de me recentrer sur mes ressources et de m’aider à retrouver confiance en moi
