Ayant beaucoup travaillé sur la mesure (scientifique) des couleurs, en bon chimiste n'ayant pu échapper à quelques synthèses bien colorées et en amateur de peintures diverses, ce sujet m'a bien accroché et une remarque de Pastoureau m'a jeté dans l'introspection durable (vu que ça me travaille encore après le repas de ce midi)...

Il y mentionnait le fait que depuis toute antiquité, le Blanc était une couleur primaire pour l'humanité, mais que ce statut avait été remis en cause fin XVIIème (merci Newton et la séparation prismatique), pour revenir en force au XXème siècle.
Alors me direz-vous, mais pourquoi donc cela perturbe-t-il le Shingouz à ce point de savoir si le Blanc (et le Noir au passage) sont des couleurs ou pas ? Probablement parce que le Shingouz à blouse blanche pense que non mais que le Shingouz du dimanche en goguette muséale pense que oui.
Le Shingouz à blouse pense qu'une couleur a une longueur d'onde définie, ou une plage de longueurs d'ondes réduite ; qu'a contrario, la courbe de réflectance d'un matériau blanc est globalement plate et sans relief, comme celle du noir d'ailleurs ; que le Blanc ou le Noir ne se mesurent que sur l'axe L* du repère CIELab (on détaillera ensuite pour ceux que cela intéresse) et n'ont pas de composante ab ou Ch.
Le Shingouz du Dimanche n'aime rien d'autre tant que les peintures de Soulages et les photos de montagne toutes blanches et pense que les deux sont des couleurs indispensables à l'émotion.
Bref, le Shingouz s'interdit de choisir et s'en fout.

Mais la question reste très intéressante, bien plus que les réponses (qui a dit que c'était toujours le cas ?).
Et donc, plutôt que d'introspecter (verbe du premier groupe à forte connotation solitaire) je me suis dit que j'aimerais bien soumettre la question à débat...
Le Blanc et le Noir sont elles des couleurs à part entière pour vous ? Si oui, pourquoi et si non, pourquoi toujours. Et si vous ne voulez pas choisir comme le Shingouz, vous avez le droit aussi.
