Et voilà tatou. Au secours...j'ai triché (moi aussi.

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Juan Armadillo, dit Le Tatou, travaillait pour les frères Brunetti depuis toujours. C'est à leur service qu'il avait gagné son surnom de Désosseur, lorsqu'à 15 ans trois quart à peine il avait réussi à convaincre Pat Leonetti, l'épicier du bas de Mulberry Street, qui avait toujours refusé de s'acquitter de l'impôt sicilien, et qui depuis des années menait une lutte sournoise en fédérant autour de lui les autres commerçants de Little Italy, de lâcher ses précieux dollars, pour récupérer à peu près entière la seule chose qui comptait plus à ses yeux que son fric, sa fille Stacey.
Malgré son jeune âge et son absence de contact chez les Siciliens ( sa famille à lui venant de Puerto Rico) il avait convaincu les frères Brunetti de l'engager après avoir géré seul l'opération de A à Z, depuis l'enlèvement jusqu'à la récupération d'une valise pleine de gros billets, en passant par les coups de téléphone surprise à la famille Leonetti. Sans oublier l'expédition savamment orchestrée des petits morceaux de Stacey, assez pour que le père n'en dorme plus, pas assez pour rendre sa restitution impossible.
Depuis que le Désosseur supervisait la branche recouvrement des activités des frères Brunetti, tout allait pour le mieux. Les commerçants filaient doux, l'argent rentrait dans les caisses avec un doux ronron. Et la jeune Stacey boitait à peine.