Que pensez-vous de Lovecraft?

[Invité]

Question que je me pose suite à une conversation à bâtons rompus avec un collègue, grand amateur de cet auteur.

Personnellement, je trouve ridicule tout ce que j'ai lu de lui, et dès que son influence apparaît dans une œuvre fantastique (donc très souvent), je soupire et je saute des pages.
Par ailleurs, je sais que j'ai des préjugés à son égard à cause de son antisémitisme profond, de sa haine du métissage et de sa passion délirante pour Hitler en qui il voyait le sauveur du monde occidental. OK.
Mais ce sont de mauvaises raisons pour refuser de l'apprécier. L'ennui, c'est que je n'arrive pas à comprendre ce qu'on peut y trouver, en quoi ses "mythes" dépassent le néo-darwinisme grossier et la fantaisie de bas-étage avec tentacules et créatures primitives sanguinaires.

Quelqu'un ici me ferait-il changer d'avis? S'il y a des amateurs, qu'aimez-vous chez lui?

C'est une QALC, je n'attends pas forcément des réponses sérieuses ni élaborées : si vous aimez les tentacules et les hyperboles grotesques, ou les histoires paranoïaques, eh bien ce seront des raisons recevables, à défaut d'être convaincantes pour moi.
Mais si vous avez de vrais arguments en sa faveur, ça m'intéresse aussi.

[Fu]

Je ne pourrai pas t'aider. J'ai lu ses livres par curiosité, il y a longtemps. Je n'en ai jamais relu un et je les ai tous donnés. Ces informations sur l'auteur m'étaient inconnues donc elles ne m'ont pas influencé. En revanche, je connaissais le jeu de rôle L'Appel de Cthulhu qui met en jeu des investigateurs, généralement dans les années 20, sur les traces de cultes obscures qui veulent systématiquement invoquer des horreurs venues du fin fond de l'espace. C'est ce qui m'a motivé à le lire.

Dans mon souvenir, c'est de l'horreur assez désuète, comme pourrait l'être celle de Poe. On utilise des mots très forts pour décrire des situations qui ne font pas sourciller le lecteur ou la lectrice moderne, qui en ont vu d'autres (en fiction, pas en vrai). Toujours dans mon souvenir, l'écriture est moins bonne que celle de Poe. Je ne le qualifierais pas de ridicule cependant.

[Invité]

Toujours dans mon souvenir, l'écriture est moins bonne que celle de Poe.

Aucune comparaison. L'horreur de Poe a vieilli, assez mal par endroits, mieux à d'autres : mais c'était incontestablement un styliste de haut niveau. Lovecraft ne me paraît guère avoir de style, à part son abus des hyperboles, pour ce que j'en ai lu.
J'ai peut-être tort et c'est sous cet angle qu'il faudrait que je le reprenne. Il ne peut pas avoir eu autant de succès et d'influence sans bonnes raisons, tout de même.
Merci de ta réponse en tout cas.

[baptiste]

En préambule je dirais que j'ai tendance à dissocier l’œuvre de l'auteur et à assez peu me renseigner sur celui ci, c'est pour ça que je n'était pas au courant de sa passion pour Hitler par exemple, toutefois vu la date de décès de Lovecraft, il à pas du être fan très longtemps, et c'est peu être ça qui explique la rumeur comme quoi il serait mort fou...

Lovecraft, c'est une bonne partie de mon adolescence, même si clairement ça fais partie des livres que je ne relirais probablement jamais, ça fait aussi partie des livres qui ont marqué ma vie. Clairement c'est pas l'auteur du siècle, ça traine souvent en longueur, c'est assez répétitif dans les thèmes et franchement désuet dans le style. C'est pas forcément pour rien que ses nouvelles étaient au épart éditées dans des magasines "pulp"

Mais Lovecraft c'est pour moi une ambiance, une tension qui monte doucement et qui vire au glauque et à la folie, c'est une sorte de mélancolie qui tourne à la dépression.C'est un dénouement que l'on fini par espérer, et qui n'arrive jamais.
C'est aussi le sentiment impalpable que l'homme n'est au centre de rien, juste un jouet dans les mains de puissances supérieures. En quelque sorte une métaphore de l'homme face à la divinité.

Après Lovecraft c'est pas le genre de livre qui se lit dans le confort du lit d'un appartement urbain, ou sur une pelouse ensoleillée un jour d'été, il y à une certaine tournure d'esprit, ou mise en condition à avoir.

J'ai découvert Lovecraft à la leur d'une bougie, seul dans une cabane de montagne battue par les vents, et je peux te garantir que ça m'a laissé une envie de ne plus jamais fermer les yeux, et un slip pas tout à fait sec.

je pense avoir lu presque tout ce qu'il à écrit, mais je l'ai chaque fois gardé pour des moments particuliers de ma vie, des endroits ou es ambiances qui s'y prêtaient.

[enufsed]

J'avais lu Démons et Merveilles, le tome 1 de ses oeuvres complètes et un volume dans mon souvenir un recueil de nouvelles inspirées de Lovecraft par des auteurs différents. Le seul récit qui m'a marqué est précisément issu de ce recueil, donc pas de Lovecraft : les chiens de Tindalos par Frank Belknap...J'ai lu Lovecraft un peu un mode automatique dans la période de ma vie où je n'étais peut-être pas le plus intellectuellement réceptif, mais effectivement mes lectures ont toujours été très en deçà des attentes de l'adolescent qui avait des années auparavant rêvé sur le jeu de rôle. Stylistiquement c'est, dans mon souvenir, pas formidable mais en revanche il m'en reste toujours quelque chose de vague qui ne s'efface pas, ce mélange occulte entre monstruosités et folie, une certaine cohérence dans cet univers qui malgré tout le distingue.
C'est typiquement un auteur que je suis déçu de ne pas avoir "aimé" (je n'ai pas non plus souvenir d'une lecture désagréable), parfois je me dis que j'ai loupé quelque chose pour ne pas avoir été plus que ça emballé.
J'ai beaucoup plus de plaisir avec tout ce qu'on en a fait en jeux de société et compagnie (j'ai d'ailleurs toujours le jeu de cartes Horreurs à Arkham et un paquet d'extensions).
Pour ses affinités idéologiques, je n'en savais rien, ça ne va pas me pousser à le lire plus. Je précise en revanche que je l'ai lu en français, il faudrait peut-être que je tente de relire un classique genre "la couleur tombée du ciel" en anglais...

[Invité]

Merci de vos réponses, c'est intéressant.

c'est peu être ça qui explique la rumeur comme quoi il serait mort fou...

Non, il s'agit d'un mythe inventé par les surréalistes, qui l'ont mis à la mode en France dans les années 50. Le reclus de Providence dévoré par ses propres démons intérieurs n'a jamais existé. Lovecraft était raciste et misanthrope, il avait peur des Juifs et des Noirs et admirait Hitler et Mussolini comme des quantités d'autres américains de son temps, il a souffert de dépression nerveuse et de problèmes d'insertion sociale, mais il n'était pas fou.

J'ai découvert Lovecraft à la leur d'une bougie, seul dans une cabane de montagne battue par les vents, et je peux te garantir que ça m'a laissé une envie de ne plus jamais fermer les yeux, et un slip pas tout à fait sec.

Je comprends tout à fait. Mais je crois que je vais m'abstenir du décor anxiogène si je veux redonner une chance à Lovecraft. Si c'est un bon écrivain, il n'en a pas besoin.

Je précise en revanche que je l'ai lu en français, il faudrait peut-être que je tente de relire un classique genre "la couleur tombée du ciel" en anglais...

Je l'ai lu en anglais pour ma part. Je pense qu'un trait important chez lui est son rapport à la littérature horrifique anglaise du XVIIIème siècle, qu'il connaissait à fond, qu'il pastiche beaucoup et dont il retravaille les effets, probablement avec brio : j'ai un peu manqué cette dimension car j'étais trop jeune sans doute pour l'apprécier lors de mes lectures, il faudrait que je voie si j'y suis plus sensible maintenant.

[Miss souris]

Pour moi c'est The Call of Chtulu..et c'est vachement bien quand c'est Metallica.
https://youtu.be/t1RTgznup5c

La tension et le glauque que vous décrivez est dans la musique. Même à jouer en amateur on le sent... (sinon pour moi Lovecraft c'est associé à mes années de lycée, à ces copains que j'aimais bien mais qui voulaient absolument me faire jouer à la contrée et à des jeux de rôles. Et lire des trucs qui faisaient peur. Et je déteste ça.)

[Invité]

Et lire des trucs qui faisaient peur. Et je déteste ça.

Oh, je ne crois pas que Lovecraft t'aurait fait peur, même au lycée. Ou alors peut-être avec une bande d'amis pour te chuchoter "Ouh, voilà Cthulhu" dans le noir, mais même comme ça... Je sais bien que la peur, c'est subjectif, mais ce n'est pas un auteur bien effrayant. Un peu inquiétant peut-être par moments, avec des effets d'étrangeté, et encore...
Je vais relire Les montagnes hallucinées pour me refaire une idée. Il paraît qu'il en existe une bonne adaptation en manga.

[Miss souris]

Ah d'accord. Comme quoi on se fait des idées facilement...je note je note. Mais je mets quand même pas dans ma pile. Ou alors très loin dans la pile.

[Fu]

C'est vrai que c'est de la peur qui demande un effort d'imagination, de mise en scène. Il décrit souvent des concepts trop grands, trop importants pour que l'on en saisisse l'énormité, si on ne prend pas le temps de réfléchir dessus, de s'imaginer dans un tel monde. Je ne sais pas s'il faut être athée ou, au contraire, croyant, pour être plus frappé par son univers.
Si son texte est faible, son univers a inspiré énormément de monde, et quelques-uns des produits dérivés (BD, jeu de rôle ou de société) sont très bons, meilleurs que l'œuvre originale.

[Invité]

quelques-uns des produits dérivés (BD, jeu de rôle ou de société) sont très bons, meilleurs que l'œuvre originale.

De quoi s'agit-il? A part les influences littéraires, chez King par exemple, je ne connais rien de l'"univers étendu" issu de Lovecraft. Des BD m'intéresseraient sans doute.

Je ne sais pas s'il faut être athée ou, au contraire, croyant, pour être plus frappé par son univers.

Je pense qu'il faut être athée pour que son système "prenne" un peu sur l'imaginaire, pour un croyant d'une religion traditionnelle, toutes ses bestioles cosmiques sont plutôt grotesques. L'angoisse qu'il peut éventuellement susciter est de type métaphysique (insignifiance de l'homme dans l'Univers, absurdité de l'évolution, etc.).

[GraineDeNana]

J'ai offert à mon mari Les montagnes hallucinées (2 tomes) puis à sa demande Dans l'abîme du temps, 2 mangas de Gou TANABE d'après Lovecraft, dans une édition avec une agréable couverture en simili-cuir gravé (éditions Ki-oon).
Personnellement je n'ai pas d'inclination ni d'inclinaison vers les poulpes gluants, je ne les ai donc pas lu mais mon mari les conseille, je pense que la forme manga permet de s'affranchir du style un peu lourd et désuet de Lovecraft.

[Invité]

J'ai offert à mon mari Les montagnes hallucinées (2 tomes) puis à sa demande Dans l'abîme du temps, 2 mangas de Gou TANABE d'après Lovecraft, dans une édition avec une agréable couverture en simili-cuir gravé (éditions Ki-oon).

J'ai lu les deux premiers chapitres des Montagnes dans Le Monde, qui les avait publiés à l'époque de la parution du premier volume. Le dessin m'a paru très intelligemment adapté au style de Lovecraft, minutieux et hyper-détaillé, de bonne qualité en tout cas, et le récit démarrait plutôt bien. Je ne les achèterai pas mais si je peux, je les lirai en médiathèque.

Personnellement je n'ai pas d'inclination ni d'inclinaison vers les poulpes gluants

Moi si, au contraire : mais pas dans Lovecraft. Je suis en train de relire le début de la nouvelle, j'en suis à la description des "Anciens" avec leurs tentacules et leurs branchies, et je m'ennuie déjà. Mais je vais persévérer.

[Fu]

De quoi s'agit-il? A part les influences littéraires, chez King par exemple, je ne connais rien de l'"univers étendu" issu de Lovecraft. Des BD m'intéresseraient sans doute.

En BD, je n'ai en tête que L'Île des morts, de Mosdi et Sorel, lue dans les années 90. On en trouve beaucoup d'autres ici, mais je ne peux pas me prononcer dessus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythe_de_ ... _populaire

Sur la partie jeu de rôle, c'est un jeu en particulier, né dans les années 80 je crois, qui s'est vu doté de campagnes et extensions qui exploraient aussi bien le mythe que le monde des années 20 (à travers le voyage, les cultures, etc.). D'autres époques ont été explorées ensuite mais ce sont les années 20 qui ont reçu le plus d'amour. Le jeu en lui-même n'a rien de génial, il fait juste son boulot de support. Il permettait à des groupes de joueurs de se projeter pendant des heures (ou jours, ou semaines, ou années) dans des enquêtes tordues aux quatre coins du monde, à grands renforts d'Orient Express, de zeppelin, de transatlantique, de Ford T, de calèche, de télégraphe, etc., pour démasquer et faire tomber de sinistres cultes. Même sans se lancer dans le jeu en question, la lecture des campagnes et extensions ravissait le lecteur. Peut-être plus pour le potentiel et l'avalanche d'information que pour l'écriture elle-même.

[Invité]

Il y a eu une influence sur la BD française à travers la revue Métal Hurlant et l'éditeur les Humanoïdes associés, mais c'était plutôt dans les années 70 avec l'univers de Philippe Druillet. Personnellement je n'accroche pas, même si graphiquement les planches saturées de Druillet sont toujours visuellement impressionnantes.

[Invité]

Le jeu en lui-même n'a rien de génial, il fait juste son boulot de support. Il permettait à des groupes de joueurs de se projeter pendant des heures (ou jours, ou semaines, ou années) dans des enquêtes tordues aux quatre coins du monde, à grands renforts d'Orient Express, de zeppelin, de transatlantique, de Ford T, de calèche, de télégraphe, etc., pour démasquer et faire tomber de sinistres cultes.

C'est alléchant en tout cas tel que tu le décris.

avec l'univers de Philippe Druillet. Personnellement je n'accroche pas

Moi non plus, d'après ce que me renvoie une brève recherche sur le net. Mais merci de la référence.

J'avance dans Les Montagnes, et c'est moins mauvais que dans mon souvenir, je me laisse presque prendre ! Bon, cette fois-ci j'essaie de lire plus intelligemment que la première fois, ce qui n'est pas difficile.
Et ça m'a donné envie de revoir Predator, dont il me semble qu'au moins une scène "choc" en est inspirée, sans compter le physique du monstre.

[Invité]

J'ai terminé ma relecture et je suis contente de l'avoir fait. Globalement, j'ai été agréablement surprise, notamment par les descriptions de paysages naturels et urbains angoissants et la bonne tenue du récit. L'influence de Poe est très présente, celle des récits pseudo-scientifiques à la Jules Verne également, et elles sont bien intégrées.
C'est donc bien meilleur que dans mon souvenir.

Malheureusement, j'ai craqué lors de la description très sérieuse d'une guerre cosmique antédiluvienne entre une espèce d'Alien résultant d'un croisement de calmar et de ptérodactyle se reproduisant par spores et une autre (issue de Pluton) mêlant crustacés et fougères. Je me suis étranglée de rire avec ma tartine d'houmous.
Merci en tout cas de vos réponses encourageantes qui m'ont convaincue de tenter l'expérience. Je ferai sans doute d'autres essais.

[PointBlanc]

Lovecraft est un auteur auquel je reste très attaché, en dépit de ses sympathies repoussantes et de l'épaisseur de son style.
D'abord parce que je l'ai lu très jeune, juste après Tolkien, et tout juste avant Bradbury, si bien qu'il conserve encore aujourd'hui un parfum d'enfance. Je ne crois pas avoir jamais eu peur en le lisant - en revanche, j'ai souvent été émerveillé par les lointains qu'il esquissait, dans l'espace et le temps, surtout, je crois, par cette impression qu'il alimentait que l'humanité n'était pas la mesure de tout, que le réel écrasé d'ennui où je me regardais grandir avait un double-fond. C'est sûrement pour ça que je suis beaucoup plus touché par "Celephaïs" ou "Je suis d'ailleurs" que par ses nouvelles les plus connues : elles me faisaient rêver des rêves naïfs d'évasion hors du monde, de communauté de destin avec autre chose que l'espèce humaine, étrangers aux notions de bien et de mal. C'était proprement un refuge.

Quand il m'arrive de le relire aujourd'hui, ce sont avant tout ces souvenirs que je retrouve : je ne suis pas saisi par un sentiment d'horreur cosmique, et j'aurais beaucoup de peine à trouver admirable une description comme celle qui suit : " They were not altogether crows, nor moles, nor buzzards, nor ants, nor vampire bats, nor decomposed human beings; but something I cannot and must not recall." ("Ce n'étaient ni des corbeaux, ni des taupes, ni des vautours, ni des fourmis, ni des vampires, ni des êtres humains en décomposition, mais quelque chose dont je ne peux ni ne dois me souvenir.")

J'ai tous les volumes parus des adaptations par Gou Tanabe - mais là encore, c'est une histoire de nostalgie : quand je lisais des descriptions comme celle qui précède, je voulais des images (l'irreprésentable, à dix ou onze ans, ça ne me parlait pas vraiment) ; les suppléments de L'Appel de Cthulhu m'en ont fourni de très insuffisantes. Les propositions de Gou Tanabe rattrapent un peu de cette vieille frustration.

[Invité]

elles me faisaient rêver des rêves naïfs d'évasion hors du monde, de communauté de destin avec autre chose que l'espèce humaine, étrangers aux notions de bien et de mal. C'était proprement un refuge.

C'est quelque chose que je comprends très bien, et Lovecraft paraît effectivement être un auteur adapté à ce type de recherche chez un adolescent.

j'aurais beaucoup de peine à trouver admirable une description comme celle qui suit : " They were not altogether crows, nor moles, nor buzzards, nor ants, nor vampire bats, nor decomposed human beings; but something I cannot and must not recall." ("Ce n'étaient ni des corbeaux, ni des taupes, ni des vautours, ni des fourmis, ni des vampires, ni des êtres humains en décomposition, mais quelque chose dont je ne peux ni ne dois me souvenir.")

Là tu es vache : ce passage est évidemment infâme , mais il n'est pas représentatif du style de Lovecraft, ou très partiellement. Un de ses grands thèmes est l'indicible et l'incommensurable à toute expérience humaine -c'est un trait de romantisme tardif, me semble-t-il. Certes, il abuse par moment du procédé de l'énumération négative, mais il est aussi capable d'autre chose.