Bonjour tout le monde !
(Coucou Mûres

)
coccinelle a écrit :mais après comment faire pour augmenter mon seuil de résistance à la frustration je sais pas comment m'y prendre?
J'ai énormément progressé à ce sujet, et justement... en cessant de résister. Non que je me laisse aller à des manifestations désagréables pour mon entourage, j'accueille simplement (dans mon coin) le sentiment de frustration ou de colère comme l'expression d'un besoin personnel important. Ce n'est plus alors autrui, ou la situation, qui pose problème (difficile à résoudre dans cette optique). C'est ma relation à la personne, ou à l'évènement, qui me met en difficulté.
Plusieurs choses apparaissent alors. Ce dont j'ai besoin, mes attentes, mais aussi la possibilité d'avancer, d'agir sur ce sentiment, en laissant émerger en moi les ressources qui me permettent d'y faire face. La solution n'est pas dans le problème, pour le coup. Par exemple, le simple fait de trouver les bons mots pour faire entendre ce besoin à qui le frustre, me soulage rapidement. Il s'agit de reprendre en main une situation qui nous échappe (avec notre self-control). Dès qu'on a trouvé quelque chose à faire, à exprimer, pour nourrir ce besoin (souvent vital, et se sentir respecté, entendu, compris en fait partie, car nous sommes sociaux par nature, et Robinson tout seul devient fou), alors l'émotion qui exprimait le manque s'apaise. Bref, en accordant de l'attention à ce qui s'exprime dans l'émotion, et en cherchant dans les moyens dont on dispose ce qui pourrait l'apaiser, nous rassurer (il s'agit là d'être attentif en soi à ce qu'on ressent, qui nous indiquera que la solution est satisfaisante), on peut mobiliser nos ressources pour faire face à la difficulté intérieure, et la surmonter à l'extérieur (par l'action qui en découle).
Pour ce qui est de l'accueil de l'émotion (pas toujours évident), je crois qu'il est bon de se traiter avec douceur. L'émotion parle de la souffrance, et nous ne sommes pas toujours à même de lui faire face directement. Aussi peut-on prendre son temps, respecter notre propre rythme, pour trouver ce dont nous avons besoin. Pour le passage à la solution (et donc ensuite à l'action), je dirais qu'il s'agit surtout d'avoir confiance dans le fait que nous avons les outils. Si on se rappelle d'une seule fois où, par exemple, on a pu faire face au type de situation qui nous pose problème, alors en se rappelant ce qui s'est passé en nous ce jour-là, on peut retrouver des ressources. Le simple fait d'imaginer la question réglée (et le ressenti qui en découle) peut aussi amener la solution, en observant dans cette représentation imaginaire ce qui aurait changé en soi. Il y a d'autres combines, mais je pense que l'essentiel est d'être attentif à ce qui se passe en soi au niveau émotionnel (physiquement surtout, car l'émotion s'exprime essentiellement par le corps), pendant qu'on observe, qu'on cherche, car c'est là que se validera la solution, aussi.
Pour finir, par expérience, j'ai remarqué que très souvent, ce qui pose problème au fond est une croyance. Perso j'ai cru quasiment toute ma vie que j'étais "nul", et que "je ne ferai rien de bon". Quand j'ai vu ça, quand j'ai vu d'où cela venait, j'ai réellement commencé à voir ce que j'avais pu faire de bien (parce que, j'avais beau y mettre toute mon énergie, je n'étais jamais satisfait de ce que je faisais), et ce faisant, j'ai pu mettre l'accent sur mes capacités plutôt que sur mes défaillances (par rapport à un idéal qui 1/n'était pas le mien et 2/me regardait bien sûr toujours du haut de sa perfection). Et en douceur, me félicitant de chaque petit pas, je crois que c'est là que j'ai commencé à réellement avancer. Je ne me demande plus de choses difficiles, je ne veux pas "changer" brutalement. Je prends juste le temps de travailler tranquillement à l'amélioration graduelle de ce qui marche.
Voilà, c'est un peu résumé, un peu en vrac, si c'est trop brouillon je peux éclairer, je vais avoir le temps dans les jours à venir... ça me fait penser qu'il est peut-être temps que je rédige ce que j'ai à rendre sur la question, bien que rien ne presse dans ma formation, qui respecte bien entendu le rythme de chacun, bref qui fait ce qu'elle dit. Peut-être un peu trop, car déjà que j'ai tendance à prendre mon temps, si on me dit que rien ne presse...
