Colonel Moutarde a écrit :Quant à survivre en se nourrissant de ce qu'on peut trouver en forêt, entre le fait que notre instinct est totalement atrophié,
Idée reçue dénuée de fondement: c'est notre usage de l'instinct qui est atrophié, pas l'instinct lui-même (qui est programmé génétiquement, or notre code génétique n'a guère varié depuis Cro-Magnon).
Ainsi je connais un gars qui, à l'instinct, a réussi à manger de l'amanite phalloïde (c'était un test-piège, les yeux bandés, proposé par une journaliste), et est encore vivant pour en témoigner. Mais il était entraîné à user de son instinct: il a d'ailleurs recraché la bouchée dès que le goût a viré au désagréable (comme le font les animaux non-humains).
que la forêt de notre époque n'a plus non plus grand-chose à voir avec celle du Mésolithique en termes de ressources disponibles,
Au niveau gibier certainement, au niveau végétal j'en suis moins sûr, car ce n'est pas forcément dans les forêts primaires que l'on trouve le plus d'aliments.
il ne faut pas se faire d'illusions, ou alors, quelques jours...
Ça dépend des forêts!
Les châtaignes, noisettes, fênes de hêtres et même glands (une fois cuits pour virer les tanins, ou même crus pour les glands doux, ou germés) sont comestibles.
Selon l'altitude et la saison, on peut aussi trouver des myrtilles, framboises, fraises des bois, etc.
Les jeunes pousses de fougères aigle ainsi que leurs rhizômes sont comestibles, etc.
Cela dit, outre les fruits (amidonneux, oléagineux ou sucrés), les racines et les champignons, il reste les animaux, mais il faut savoir poser des collets (et avoir ce qu'il faut: du fil solide, métallique de préférence) ou bien avoir (ou savoir fabriquer) des armes et savoir s'en servir efficacement (approche, tir « instinctif », etc.).
Parfois je me dis que si une catastrophe mondiale survenait, qui anéantisse nos réseaux et nous renvoie à l'âge de pierre, les meilleurs candidats à la survie seraient évidemment les peuples de chasseurs-cueilleurs qui restent mais aussi les préhistoriens.

Ils sont bien les seuls à savoir débiter du silex, emmancher une hache de pierre ou fabriquer un arc rustique.
Outre les chasseurs-cueilleurs, il y aurait surtout les personnes qui s'entraînent à ça, et elles ne sont pas forcément préhistorien-ne-s.
Inversement, parmi les préhistorien-ne-s, ça m'étonnerait que bcp s'en sortent: il ne suffit pas de savoir débiter du silex (faut déjà en trouver!) ou de faire du feu par friction. D'ailleurs je ne sais pas si vous avez déjà essayé ce dernier jeu, mais ça demande, outre une bonne connaissance technique, bcp de patience.
La dernière fois que j'ai essayé, sous la supervision d'un expert, j'avais tout juste réussi à obtenir une vague fumée après une demi-heure ou trois-quarts d'heure d'efforts intenses, et pas assez de cendres pour avoir de quoi enflammer de la mousse. J'ai laissé tomber!
À part ça, qu'est-ce que vous avez contre les vers?
(Qui sont autant, si ce n'est plus, comestibles que les champi qu'ils bouffent.)
L'Europe est le seul continent où l'entomophagie est tabou, on se demande bien pourquoi, les insectes étant notre première source de protéines animales, et probablement l'une de celles à laquelle nous sommes le mieux adaptés génétiquement.