Texte : extrait du livre sur l'image et source d'inspiration pour l'assemblage de la main.
Assemblage éphémère de branchages trouvés dans la courette de l'immeuble (puis remises dans la même courette après photo) sur une page d'un catalogue d'art sauvé de la destruction il y a une dizaine d'années (comment ça je garde de vieux trucs ?

).
Retouche photo ensuite avec Gimp et Photofiltre.
Je vous mets l'extrait de texte plus complet :
" Aujourd’hui, nous sommes allés à Chatou voir mamie Josse,
la mère de papa, qui est depuis deux semaines dans une maison
de retraite. ...
La maison de retraite de mamie, c’est quelque chose. Je me
demande combien ça coûte par mois, un mouroir de luxe ? La
chambre de mamie est grande et claire, avec des beaux meubles,
des beaux rideaux, un petit salon attenant et une salle de bains
avec une baignoire en marbre. Maman et Colombe se sont
extasiées devant la baignoire en marbre, comme si ça avait le
moindre intérêt pour mamie que la baignoire soit en marbre
alors que ses doigts sont en béton…
...
Moi, je suis bien contente que mamie ne vienne pas habiter
avec nous.
...
... la raison pour laquelle je n’ai pas envie que mamie
vienne chez nous, c’est que je n’aime pas mamie.
C’est une sale vieille, après avoir été une méchante
jeune.
...
Quand on est partis, après avoir embrassé mamie et promis de
revenir bientôt, ma soeur a dit : « Bon, mamie a l’air bien installée. Pour le reste…
on va s’empresser d’oublier ça très vite. » N’ergotons pas sur le
« s’empresser très vite », ce qui serait mesquin, et concentrons nous
sur l’idée : oublier ça très vite.
Au contraire, il ne faut surtout pas oublier ça. Il ne faut pas
oublier les vieux au corps pourri, les vieux tout près d’une mort
à laquelle les jeunes ne veulent pas penser (alors ils confient à la
maison de retraite le soin d’y amener leurs parents sans
esclandre ni tracas), l’inexistante joie de ces dernières heures
dont il faudrait profiter à fond et qu’on subit dans l’ennui,
l’amertume et le ressassement. Il ne faut pas oublier que le
corps dépérit, que les amis meurent, que tous vous oublient, que
la fin est solitude. Pas oublier non plus que ces vieux ont été
jeunes, que le temps d’une vie est dérisoire, qu’on a vingt ans un
jour et quatre-vingts le lendemain.
...
... quand on ne sait pas construire le présent, on se raconte qu’on
le pourra demain et c’est fichu parce que demain finit toujours
par devenir aujourd’hui ..."
Et c'est parti pour le cogitage sur le demain qui devient aujourd'hui :
... Blablabla ... donc procrastiner c'est faire honneur au sens exact des mots. Je le ferai demain donc j'attends demain et zut, demain a alors le mauvais goût de fuir et laisser la place à un aujourd'hui qui n'est pas dans ma sentence programmée : je le ferai demain.
C'est vrai quoi, la précision, c'est important.