Je sais que je viens ici que pour des coups de gueule, mais autant y aller parce que je découvre avec stupeur (c'était prévisible, mais autant surjouer la stupeur) que de plus en plus de personnes se déclarent qualifiés en recherche, ont obtenu un doctorat auto-proclamé en médecine/biologie/virologie/infectiologie (ou tout en même temps, parce que bon, un doctorat dans un seul domaine, c'est trop simple) ou un professorat estampillé youtube après un visionnage de 20 minutes de vidéo, la lecture du 20minutes ou une lecture rapide d'abstract, de report ou d'articles courts, et ca en devient insupportable.
Surtout pour moi qui, habituellement, ne sors pas beaucoup, et qui vois donc mon espace vital (internet) envahi par une horde d'illettrés ayant appris l'existence du mot "randomisé" il y a une semaine au détour d'un débat sur BFM ou sur CNews, qui se pensent plus savants que le savant, en proférant injure, accusation, et je passe les autres détails. La dernière mode c'est de se faire passer pour un éminent philosophe épistémologue (parce que oui, les gens ont découvert le mot épistémologie cette semaine sur twitter !) pour jeter le discrédit sur des protocoles médicaux ou scientifiques, se disant capable d'interpréter des indicateurs comme le NEWS parce qu'un chercheur du CNRS aurait indiqué au détour d'un post twitter son interprétation de l'indice. Cette accaparation permanente de la parole scientifique par des scientifiques qui ne sont pas du domaine (ou pire des non-scientifiques), ca devient presque insupportable. C'était déjà assez compliqué en temps normal de s'entendre entre chercheurs d'un même domaine (ou de domaines connexes) avec toutes les batailles d'ego qui ont lieu, mais là, c'est le summum, et je crains que cela ait des conséquences post-confinement.
Ce dont je vais parler, je l'avais déjà plus ou moins vu dans un autre débat que j'avais lancé involontairement entre les chercheurs en psychologie (type Gauvrit), et les psychologues cliniciens qui n'observent pas les mêmes choses, et au fond on se retrouve avec des livres "grand public" dont on ne connait pas trop la valeur, et qu'on remet en cause par rapport à ce qu'on trouve dans la science. Cela finit par créer des tensions entre les partisans d'une science pure et dure, et ceux d'une connaissance un peu plus permissive (et donc potentiellement moins scientifique), alors qu'on n'a très certainement pas les clefs pour résoudre les questions qui opposent ces visions, et dire qui a vrai ou faux (en dehors de donner son opinion, qui constitue une forme de savoir). Au fond, le fait de s'accaparer un sujet scientifique en l'évacuant de l'expertise déplace les débats selon moi.
J'appelle ça la science du profane, ou la fast-science, celle qui consiste à penser qu'on peut devenir chercheur et scientifique (= expert dans un domaine) à la même vitesse que la propagation de l'information sur internet, whatsapp ou les réseaux sociaux. On était déjà habitué aux experts lambda de tout et de rien sur tous les sujets du 21e siècle (décelable au fait qu'ils disent tout et son contraire en fonction du vent de l'opinion), mais maintenant, ca se généralise (en tout cas c'est mon impression), avec des répercussions plus ou moins bénéfiques (moins que plus). La fast-science est plus vicieuse que la pseudo-science dans la mesure où elle se nourrit d'informations parcellaires issues de la véritable science, pour démontrer ou monter un discours de toute pièce et qui aurait des bases scientifiques. En ce sens, elle n'est pas fausse, mais elle est biaisée, ce qui la rend bien entendu plus dangereuse puisqu'on peut lui faire dire tout et n'importe quoi. Et je trouve ça dommage, parce que l'existence même de la fast-science me fait me demander si c'est vraiment intéressant de faire de la vulgarisation scientifique quand on voit ce que devient les connaissances qu'on produit.
Si habituellement je considère qu'on doit avoir l'esprit ouvert et que tout le monde peut (doit) avoir un avis sur tout avec un peu de connaissance, en lisant et en s'intéressant à des sujets, j'ai toujours pensé que l'ennemi de la science était la fake news, cette information fausse véhiculée jusqu'à qu'elle gagne en vérité. Je me rend compte qu'en réalité, l'ennemi de la connaissance était la science du profane, celle que vous pensez avoir acquis au détour d'une conversation.
Et là j'ai une question qui se pose: comment se fait-il que (globalement, ce n'est pas une généralité, mais un ressenti dans l'expérience) je suis capable de tenir une discussion scientifique de qualité avec un HP ou certains neuroatypiques (même un qui n'est pas spécialiste d'un domaine), et que je suis incapable de faire la même chose avec une personne neurotypique ? (globalement, ca finit toujours par un argument ad hominem contre moi).
Alors j'essaie d'écrire ce post pour essayer de décrire un peu ce phénomène que vous avez peut-être ressenti un jour, et pour vous expliquer ce qui, à mes yeux, constituent le point noir de la science à outrance, et le problème de l'absence de science.
Le premier symptôme de la fast-science à mes yeux, le fameux argument "mais la science dit que...". La science consiste effectivement en un ensemble de connaissances rigoureusement éprouvé par une méthode de vérification (tels que les expérimentations ou les simulations) et des raisonnements "rigoureux". Des méthodes scientifiques, depuis Aristote, il en existe des tas, qui ont évolué avec le temps. La science s'oppose donc au dogme (ou à la doxa plus largement) afin d'éviter l'obscurantisme et la superstition. En utilisant des méthodes éprouvés dans le temps et de manière rigoureuse, on peut penser qu'on est capable d'acquérir une connaissance avec une haute probabilité d'exactitude (dans le sens où elle est vérifiable par l'observation dans la réalité). Je ne dirai pas ici entièrement exacte parce que la science évolue, et si elle est évolue par complétion, elle est par nature exacte à un moment t dans un domaine ou un cadre d'étude spécifique uniquement. C'est comme ça qu'on a bâti les maths, et il n'y a pas besoin d'être épistémologue pour le savoir (c'est que je pensais jusqu'alors, mais visiblement, ce n'est pas une évidence pour tout le monde). Ainsi, on a la capacité de mettre en lumière les pseudo-sciences et les para-sciences, tout en créant une abomination: l'orthodoxie scientifique. L'orthodoxie scientifique (qui peut devenir l'extrémisme scientifique) consiste alors à rejeter toute forme de science qui ne respecterait pas la méthodologie de vérification dominante ou majoritaire. De manière surprenante, l'orthodoxie scientifique a toutes les allures d'une science, n'a rien de scientifique, quand bien même elle se revendique comme scientifique et qu'elle est entièrement compatible avec la science. En considérant l'empirisme comme étant la base de la méthodologie scientifique, alors toute méthode empirique qui ne suivrait pas la méthode dominante serait hétérodoxe. De fait, si une étude ne suit pas une méthodologie bien définie, elle ne rentrerait plus dans le cadre de la science, quand bien même cette méthodologie permettrait de vérifier des faits (parce qu'on considère la méthodologie comme faible), la rejetant alors au rang de pseudo-science. L'extrémisme scientifique va plus loin en indiquant que les résultats n'ont aucune valeur et sont purement dogmatiques, quand bien même on serait face à une hétérodoxie scientifique. Une chose à retenir: tout comme n'importe quel scientifique peut se tromper, la science peut se tromper. Ce qui implique remettre en cause en permanence les méthodes et les connaissances acquises.
Le deuxième symptôme est de penser que tout doit être science, sous couvert d'éviter les opinions tirés par les cheveux (parce que chacun peut avoir son opinion, on est d'accord, y compris que la Terre est plate), et que si tout est science, alors tout est mathématique, et donc seule la science a raison. Ainsi, tout ce qui ne serait pas rationalisme ne serait pas science. On oublie alors que les maths sont bâtis uniquement comme étant un langage modélisant la pensée humaine, et qu'elle ne reflète rien de vraiment réel. En effet, 1+1=2 non pas parce que c'est vrai dans la réalité, mais uniquement parce que l'image que l'on se fait de 1+1 correspond à l'image de 2 que l'on se fait dans la réalité, selon un système que l'on a défini nous-même pour correspondre à la réalité. Ainsi, si toutes les sciences étaient mathématiques, alors on n'aurait que des sciences exactes, ce qui est loin de la réalité. Ainsi, tous ceux qui jurent par les études statistiques et autres ne font que cacher des biais de randomisation évident: ce qui est vérifié sur un groupe tiré aléatoirement peut varier dans un autre groupe, et ce n'est parce qu'on tire plusieurs fois des groupes aléatoires qu'on arrive à établir des résultats avec un certain degré de fiabilité. Ainsi, le véritable scientifique sait que tout ne peut pas être science, et qu'il y a toujours un degré d'incertitude, ou des choses qui sont inaccessibles au temps t à l'esprit humain.
Le troisième symptôme est de penser que toute la connaissance est science, en mettant de côté donc le dogme, ou en assimilant des hypothèses à des dogmes. Le danger là est alors de confondre l'absence de conclusion avec une conclusion négative. La réalité montre que la science n'explique pas tout (parce que la science ne regroupe que des connaissances vrais dans un contexte donné pour un laps de temps donné), et parfois certaines croyances se transforment en hypothèse, et certaines hypothèses deviennent alors science. Alors bien évidemment, le danger c'est de voir des dogmes détricoter la science, mais mettre de côté les dogmes, c'est aussi mettre de côté des hypothèses et se priver d'une capacité de raisonnement. Ainsi, un scientifique sait qu'une science n'existe que parce qu'il y a des dogmes, et que l'ensemble dogmes + sciences constituent le socle de connaissances de chacun.
Le quatrième symptôme est de confondre science et art. En effet, l'idée serait que ce qui n'est pas scientifique ne mérite pas d'être expérimenté ou appliqué, sous couvert d'éviter des dangers et de prendre des risques inutiles. On oublie que la science sert à l'art, et que l'art permet la science. Sans prise de risque, sans expérimentation, on est bloqué dans l'évolution des connaissances.
Le dernier symptôme, le "fast-scientist" est incapable évidemment de débattre sur les évidences de base ni sur les détails spécifiques et techniques. Tout bon scientifique le sait: il est facile de créer des polémiques sur les éléments de façades, et que les discussions deviennent beaucoup plus délicates lorsqu'on entre dans le détail.
Je vais illustrer l'évolution du débat autour de la chloroquine pour vous essayer de vous faire comprendre quel est le problème de la fast-science (dans la communauté scientifique en plus), et comment on est passé d'une idée simple à une ségrégation de la communauté scientifique, avec l'apogée de la fast-science. Je ne cherche pas ici à défendre quoique ce soit, mais je l'utilise uniquement parce que c'est l'exemple typique de ce qui se produit de plus en plus de nos jours dans tous les domaines scientifiques, et pour faire comprendre que la précision est primordiale en science, mais qu'à force de vouloir absolument la science, on finit par n'avoir rien du tout.
D'abord un petit historique de profane (parce que rien ne vaut la fast-science pour démontrer les effets de la fast-science).
L'idée derrière l'emploi de la chloroquine est simple. Après le SRAS-cov-1, il y a eu des études faites in-vitro qui montraient une efficacité relative de la chloroquine sur la réplication du virus de type coronavirus. Comme le SRAS a disparu, on a essayé alors in-vivo pour d'autres types de virus (comme le virus du chikungunya qui est un arbovirus, avec des mécanismes différents de réplication) et on s'est rendu compte qu'in-vivo la chloroquine inhibait certains récepteurs cellulaires (indispensables pour la réponse immunitaire) et diminuait donc la réponse immunitaire face à ces virus. A partir de là, on s'est rendu compte qu'in-vivo, la chloroquine n'avait pas d'effet particulier sur tous les types de virus (au contraire des résultats qu'on avait in-vitro et qui suggéraient que tous les types de virus pouvaient être traités par chloroquine), et que pire, cela pouvait engendrer une accentuation de la pathologie (pas de réponse immunitaire => vitesse de réplication plus élevée). Bien évidemment, ces études sont restés entre trois types de chercheurs: des biologistes, des chimistes, et des infectiologues (qui sont médecins).
Lorsque le cov-2 arrive, les résultats intéressants sur le CoV-1 ont l'occasion d'être appliqués in-vivo. L'idée derrière la chloroquine en Chine est simple: si on diminue la charge virale rapidement, alors potentiellement on peut avoir un effet qui va limiter le passage des patients en stade 2 - pas encore bien défini - de la maladie sous-jacente. Ce que dit alors étude chinoise préliminaire en question, si on applique 500mg de chloroquine à des patients atteints de covid19, on peut rapidement baisser leur charge et potentiellement aider au soin. Et donc qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure. On sait aussi globalement que 80% des personnes resteront à un stade bénin sans traitement. A priori, on a donc une façon de réduire la contamination et la diffusion du virus à condition de tester tout le monde. La traduction de la publication fait état de "la guérison", ce qui n'est pas exactement le cas de l'article original. Autre problème: à ce moment là, les autorités chinoises ne donnent pas de crédit à l'existence du COVID, et la maladie se diffuse. A ce moment là, Raoult diffuse une vidéo pour indiquer qu'il avait communiqué avec les chercheurs chinois sur le traitement, en tant qu'expert. En parallèle, il a une idée: au lieu d'utiliser de la chloroquine, il pourrait utiliser de l'hydroxychloroquine (moins toxique) associé à de l'azithromycine (anti-biotique normalement, mais qui a, dans le cas de certains virus, un effet antiviral) pour réduire la charge virale.
Lorsque la maladie diffuse en Europe, les autorités préfèrent les mesures d'éloignement sociale avec une dose de paracétamol pour soigner les symptomes. A priori, le covid est une grippe, on a assez de données sur les coronavirus, donc il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Entre temps, des études montrent qu'il y a une deuxième phase à la maladie, et que la chloroquine seule en deuxième phase ne suffit pas (pour la simple raison, que la deuxième phase est liée à une réaction inflammatoire de l'organisme, et donc n'est plus lié à la charge virale - mais on ne le sait pas encore). Il est montré aussi dans d'autres études chinoises que la charge virale ne baisse pas plus vite chez certaines personnes avec la chloroquine seule, mais aucune étude ne permet de conclure pourquoi (par manque de temps - les chercheurs sont occupés à soigner !). On sait uniquement que le stade 2 se déclenche chez des personnes avec d'autres pathologies et âgées majoritairement (probablement à cause d'un facteur génétique qu'on ne connait pas encore - c'est la piste étudiée dans certains labos). Ici le bon fast-scientist comprend le terme "majoritairement" comme "uniquement".
Donc en résumé, il y a deux stades plus ou moins connus:
- un stade de prolifération virale dans lequel le virus se réplique et où on développe des symptomes bénins, et pour lequel il faut une réaction inflammatoire en réponse - cas bénin à modéré
- un stade de réaction inflammatoire qui s'aggrave très vite et provoque des lésions (lésions alors possiblement mortels) - cas grave (avec une forte majorité chez des personnes ciblées)
On fera également l'observation que les anti-inflammatoires posent problème parce qu'ils empêchent la réaction inflammatoire en stade 1, utile à la guérison de la maladie.
Raoult propose alors sa méthode: au lieu de confiner les gens avec du doliprane (qui ne réduit donc pas la charge virale mais calme juste les symptomes) et donc laisser la contamination se poursuivre vers des cas sévères (même confiné, vous pouvez être porteur de la maladie, et dans votre entourage il peut y avoir des gens à risque pour le stade 2), il faut absolument réduire la charge virale le plus rapidement possible chez les patients atteints de COVID, sachant que pour certaines personnes (une infime minorité), le traitement ne sera pas possible/ne fonctionnera pas. L'avantage de l'hydroxychloroquine+azithromycine: les tests à la chloroquine ne montrent pas chez les chinois d'effets secondaires liés au traitement dans les premières études, on connait ses effets secondaires habituels, et on sait chez qui le prescrire. Le désavantage: ce n'est pas un remède mais un moyen de soulager les hopitaux en évitant la multiplication des cas graves. Comme personne ne l'écoute, Raoult décide qu'il a une solution meilleure que le confinement, et comme il faut le prouver, il va la mettre en application.
C'est à ce moment là qu'intervient un mélange explosif entre fast-scientists et scientifiques.
La première chose à savoir, les médecins cliniciens font face à une pression énorme. Ces médecins cliniciens ne sont pas chercheurs, ils sont scientifiques au sens où ils appliquent ce que la science leur dit de faire.
La seconde, nous sommes tous des fast-scientists en puissance, ayant l'habitude de dire à notre médecin quel est le meilleur traitement pour nous, parce qu'on pense mieux savoir que notre médecin ce qui est bien pour nous (parce qu'on l'a vu sur youtube ou doctissimo).
Sachant que Raoult est un éminent professeur, et qu'il a eu la malencontreuse mais volontaire idée de publier une vidéo de vulgarisation, le fast-scientists que nous sommes décidons que Raoult vient de "trouver un remède miracle" sur la base d'une interprétation d'une vidéo youtube. S'en suivent des démonstrations par ces mêmes fast-scientists à coup de courbes, des articles sur l'efficacité de la molécule sur des virus, articles tirés de revus et de publications (même si 80 à 90% des contenus sont incompréhensibles pour le commun des mortels) dont on a à peine compris l'abstract et la conclusion, et les schémas. Au diable, les détails ! On décide aussi d'acheter du Plaquénil en masse et de la Nivaquine, parce que bon, Raoult, éminent professeur, a dit que ca marche, c'est que c'est vrai !
En face, les virologistes et biologistes se font la guerre parce qu'il est question de savoir qui va avoir des fonds pour tester sa molécule. Il faut savoir qu'en recherche, on n'a pas des fonds illimités, les projets sont soumis à l'ANR qui délivre les crédits publics aux unités de recherche. Le tout sur fond de bataille entre les instituts, l'INSERM et le CNRS. Alors forcément, quand Raoult décide de ne pas jouer le jeu, et de porter ça dans le domaine médiatique et des fast-scientists, ca ne plait pas. On pointe du doigt alors deux choses:
- la première: les articles viennent des Chine, les Chinois nous ont caché des choses et puis il y a des biais dans les articles. Sauf que visiblement, les articles chinois et leur traduction ne disent pas tout à fait la même chose.
- la deuxième: la molécule. Sauf que là encore, chloroquine et hydroxychloroquine ne sont pas exactement pareil, et surtout, on fait comme si Raoult proposait un traitement à la chloroquine alors qu'il proposait un traitement à l'hydroxychloroquine+azithromycine (et oui, c'est la faute de Raoult, il n'avait qu'à ne pas employer qu'un seul mot dans sa vidéo !)
En réponse, les médecins non-chercheurs décident qu'ils ne vont pas prendre le risque de se prendre des procès dans la gueule si cette histoire tournait mal, et comme ils ont déjà assez de boulot en clinique, qu'ils n'ont pas le temps de lire les articles traitant de l'usage de la chloroquine en Chine (toute façon, ils n'ont pas vraiment les connaissances scientifiques pour tout comprendre), ils font confiance à leurs confrères chercheurs spécialistes (qui produisent la science), et décident donc de pointer du doigt les dangers de la chloroquine et le fait que la méthode Raoult n'a pas encore prouvé de guérison clinique (parce que les articles parlent de diminution de charge virale et pas de guérison - logique si vous avez suivi jusque là), reprenant donc les arguments des scientifiques, en bon fast-scientists qu'ils sont. C'est le fameux conseil scientifique censé nous guider dans cette terrible épreuve.
Les fast-scientists en herbe que nous sommes décidons alors, que comme il existe des articles scientifiques traitant des dangers de la chloroquine en surdosage, ce médicament était un poison (références à l'appui à nouveau !). Raoult serait donc un clown bien qu'éminent chercheur, comparé aux autres chercheurs majoritaires contre lui ! On a juste oublié que tout médicament est toxique à la base.
Raoult publie alors ses courbes. Il montre la cinétique observée chez ses patients, et bien évidemment décide de ne pas utiliser de groupe de contrôle. Du pain béni pour les orthodoxes scientifiques qui n'en demandaient pas moins pour descendre un éminent professeur. Arrêtons nous deux secondes pour comprendre.
Il faut savoir qu'un test clinique normal se déroule en plusieurs phases:
- Tests chez les animaux : l'idée est de savoir l'efficacité des molécules in-vivo sur des pathologies et les possibles effets secondaires à observer chez l'Homme.
- Tests randomisés en double-aveugle (ou pas) chez les humains : il faut bien qu'on teste chez nous !
- Production de médicament et commercialisation, surveillance par l'Agence du médicament
Si on reprend le chronologie de la maladie, nos dirigeants ont donc décidé de nous infliger une stratégie (qui vaut ce qu'elle vaut, je ne juge pas de la pertinence de cette stratégie): le confinement et le doliprane (comme suggéré par les scientifiques, appuyés par leurs collègues cliniciens fast-scientists qui leur font confiance). Sans être absolument devin, il va s'en dire que cela va réduire effectivement le nombre de cas graves très lentement (parce qu'au sein de votre foyer, vous ne pouvez pas prédire si vous êtes contaminés, et si votre entourage est à risque de passage en stade 2).
Raoult, chercheur et médecin (au sens artiste), voit alors qu'il a deux choix qui se présentent à lui: faire une étude randomisée qui va condamner à coup sûr tuer des patients (puisque le groupe placebo n'aura rien d'autre que les soins palliatifs étant donné qu'il n'y a pas de traitement en phase 2, puisqu'on ne peut pas résorber les lésions ni arrêter la réaction inflammatoire), ou essayer de limiter le nombre de cas graves en appliquant sa stratégie (quitte à ce que l'hydroxychloroquine ne marche pas). Le choix est vite vu en tant que médecin: il décide d'appliquer son protocole parce que son instinct le guide. Deux raisons l'y poussent aussi:
- il y a déjà des chiffres et des observations répétées suggérant une baisse de la charge virale => réduction du nombre de personnes en phase 2
- pas d'effet indésirable détecté lié à la combinaison avec le virus, la dose peut-être réduite par hydroxychloroquine + azithromycine, et il connait les effets indésirables, les risques et les contre-indications de ces deux médicaments
Bien évidemment, le protocole n'étant réservé qu'aux patients qui ne sont pas au stade 2, il exclut de ses résultats les décédés, ceux qui sont en réanimation, et ceux qui ne peuvent pas supporter le traitement (parce qu'il est médecin, il ne peut pas inclure des patients qui risquent de mourir à cause du traitement). Entre jeu alors l'orthodoxie scientifique : pas de groupe de contrôle. Les chercheurs biologistes non-médecins pointent du doigt une recherche qui ne serait pas scientifique selon les standards contemporains - sachant pertinemment que Raoult est médecin. La critique est légitime sur le plan de la recherche, et elle l'aurait été encore plus si elle était dans un procédé normal de développement d'un essai thérapeutique, mais elle n'est absolument pas valable sur le plan clinique en situation d'urgence. Admettons que vous êtes sur une île avec votre épouse. Elle se coupe et fait une hémoragie. Vous avez rien d'autre qu'un palmier que vous ne connaissez pas (peut-être est-ce un arbre vénéneux, mais il ressemble à un autre arbre que vous connaissez qui lui ne l'est pas, mais vous n'êtes absolument pas sûr que c'est le même arbre). Est ce que vous laissez votre femme mourir de son hémorragie ? Est ce que vous vous ouvrez le bras, faites un cataplasme avec les feuilles, testez sur vous et en attendant votre femme meurt ? Ou est ce que vous prenez le risque de lui faire directement le cataplasme ? C'est à peu près le même raisonnement ici.
Les fast-scientists cliniciens font confiance à leurs confrères biologistes non médecins et autres scientifiques chercheurs et appuient donc l'idée d'une démarche biaisée. Les fast-scientists que nous sommes décidons que comme les cliniciens sont en première ligne, alors Raoult ne respecte aucune méthode scientifique (pas de randomisation, échantillon trop petit, résultat non interprétable). Qu'est ce que cela signifie ? On en sait rien, mais ce n'est pas grave. Ainsi, nous décidons que nous ne pouvons rien déduire de ces résultats.
La vérité scientifique est un peu plus nuancée. En effet, je l'ai dit, l'étude ne suit pas le canon standard ni la méthodologie orthodoxe, c'est un fait. Raoult lui même le dit qu'il ne fera pas de groupe de contrôle. Mais:
- en vérité, il y a un groupe de contrôle (qui ne limite certes pas l'effet placebo) qui réunit l'ensemble des hopitaux français qui n'appliquent pas le protocole et fournit des soins palliatifs. On a donc des données pour comparer des durées d'hospitalisation et les indices de charge virale. Certes, cela n'indique pas si oui ou non le protocole est utile (peut-être que les gens guérissent spontanément), mais on a une certitude, il n'aggrave pas la situation; alors après il y a le débat sans fin des tests pas dispo, des masques pas livrés etc etc etc, je ne rentrerai pas dans le détail parce que ce serait trop long et c'est lié au même problème: la manière dont on acquiert de la connaissance et comment on l'interprète;
- il essaie de mesurer la charge virale (avec tous les biais que l'étude présente) et cela indiquerait une baisse effective rapide.
Alors oui à ce stade, le protocole ne guérit pas (cela n'a jamais été son but), mais il corrobore des data in-vitro et des data obtenus précédemment. Visiblement, on peut être "guéri" rapidement (au sens, ne plus avoir le virus), ce qui ne signifie pas une guérison clinique (au sens, que les lésions et les symptomes vont persister - pour imager, un pyromane vient mettre le feu dans votre maison, vous prenez le premier extincteur et vous l'éteignez, il reste de la suie et des objets brûlés).
Les scientifiques décident alors de se servir un peu de manière malhonnête d'une étude chinoise avec les mêmes biais méthodologiques que celle de Raoult et qui démontre l'inefficacité de la chloroquine. Et les fast-scientists que nous sommes nous jetons sur cette article pour dénoncer les biais de la méthode Raoult (n'est ce pas un peu ironique d'utiliser un article avec les mêmes biais qu'un autre article dont on veut démontrer ces biais ?) Autre chose, le protocole en question décrit l'utilisation de l'hydroxychloroquine dans des dosages différents que ceux du protocole Raoult et sans azithromycine. Fun-fact supplémentaire: une autre étude du même labo démontre l'efficacité de l'hydroxychloroquine en double-blinded. Qui croire ? Ici, on a un biais méthodologique. En effet, pour qu'un test randomisé soit valable, il faut le répéter un certain nombre de fois pour s'assurer qu'on ne tombe pas dans un "bon" groupe à tous les coups. La randomisation seule ne permet pas d'éliminer le biais de sélection.
Raoult décide alors de poursuivre sur une deuxième étude incluant plus de patients, et entre temps, des médecins tombent malades et décident de suivre le traitement. Les autres pays décident de se mettre à l'hydroxychloroquine (fast-scientists? vrais scientifiques ? chacun ses raisons), avec des protocoles différents et des résultats différents. Il semblerait que ceux qui suivent strictement le protocole Raoult obtienne des signes positifs, et ceux qui ont un protocole différent indique une inefficacité.
Deux constats se présentent donc:
- les chiffres continuent de suggérer une diminution du temps passé en hospitalisation (donc on peut penser à une diminution de charge virale), toujours pas de groupe de contrôle.
- visiblement, chez certains médecins cliniciens, il y a des effets positifs, chez d'autres il n'y en a pas.
En face, les scientifiques se rendent compte qu'on est en situation d'urgence et on sort un nouvel argument: si Raoult avait suivi les règles, on n'aurait pas perdu un mois. Les bons fast-scientists que nous sommes: effectivement si Raoult avait décidé de faire une étude randomisée double-blinded au lieu de faire de la médecine, on aurait des résultats depuis longtemps. En effet, puisqu'il s'obstine à ne pas suivre la méthodologie, on ne peut rien conclure à cause des études qui se succèdent et qui se contredisent. Sauf que: il n'y a pas de perte de temps en science, et des données, on en a. Deux études successives du même laboratoire continuent de présenter des résultats similaires qui se confirment. Certes, ca ne nous dit effectivement toujours pas si c'est une guérison spontanée ou un médicament, mais dans le pire des cas, on ne voit toujours pas d'effets secondaires dûs au traitement durant sa prise.
On nous présente alors Hycovid et Discovery comme les fameuses études orthodoxes messies, et nous répétons tous en coeur qu'enfin il va y avoir des études suivant l'orthodoxie scientifique. Arrêtons nous deux secondes sur ces essais:
- Pas de tests sur les souris (pas le temps pour ça)
- Un test randomisé sur un échantillon (pas le temps de randomiser plusieurs tests) <----------------- biais de randomisation
- Un test qui n'est pas aveugle (pour Discovery)
- Ni Discovery ni Hycovid ne suivent le protocole Raoult.
Malgré ses 4 biais, ces deux essais sont censés prouver que le protocole Raoult (qui est donc différent) ne fonctionne pas, selon le canon scientifique. En bon fast-scientists que nous sommes, à partir du moment où le mot Hydroxychloroquine apparait, c'est suffisant pour admettre la validité de ces études pour démontrer l'efficacité ou non d'un protocole qui n'a rien de commun avec cette étude. Au diable le dosage, la durée, les conditions de tests (puisque les deux le réservent aux patients en stade 2 quand le protocole Raoult se fait en phase 1), à partir du moment où elles sont randomisées, tout va bien.
L'autre grosse réserve dont on ne se rend pas compte, c'est le biais chercheur/médecin. Raoult est médecin avant d'être chercheur et Hycovid et Discovery ne peuvent pas être appliqué par un médecin sur le plan éthique. En effet, le test normal suppose qu'un médicament soit testé chez les souris pour calculer une chance de guérison dans le groupe cible (ce qui rend acceptable le fait qu'on laisse potentiellement mourir les gens du groupe placebo). Dans le test Hycovid/Discovery, on ne fait pas ces tests. Par ailleurs, on sait déjà que certains ont une efficacité in-vitro moindre. Donc, on se permet de tester en double-blinded des protocoles sans savoir s'ils auront une efficacité et en condamnant de manière certaine le groupe placebo (puisqu'ils sont en phase 2) pour rien. En somme, prenons des cobayes pour rien au nom de l'orthodoxie scientifique, même si on est quasi-sûr qu'on ne risque pas d'avoir de résultats probants. Pardon, on nous annonce qu'il y a des molécules prometteuses (bizzarement, on ne link pas trop les articles vers ses molécules prometteuses).
On nous explique ensuite que les résultats vont arriver rapidement (ce qui est matériellement impossible), et encore pire, dans le cadre de Discovery, on se rend compte que recruter des gens pour le groupe placebo est très compliqué (sérieusement, qui voudrait entrer dans un protocole pour être sûr de mourir...). Mais en bon fast-scientist que nous sommes, comme aucun scientifique n'a pointé ces biais, tout va bien.
Raoult pointe donc ce problème dans un livre et une vidéo où il explique que "la méthodologie dans ce cas, c'est pour les fous". Alors le fast-scientist est un peu embêté. Et donc il nous explique que les tests permettront de mesurer le "bénéfice-risque", de connaitre les possibles interactions avec la maladie, et de savoir les effets indésirables de ce médicament hautement inconnu, et les effets secondaires à long terme. En appui, on sort des publications de Suède (où on prescrit quasi le double de la dose recommandée par Raoult) et où on a abandonné la chloroquine suite à des effets secondaires (on se demande pourquoi...), des alertes de l'ARS de Nice (sachant pas trop le passif des patients qui auraient commencé à développer des troubles cardiaques), des morts même aux USA (alors que le type a avalé un détergent pour aquarium). La vérité: les tests Discovery et autres ne permettent pas plus que le protocole Raoult de déterminer des effets secondaires à moyen et long terme (parce qu'il faudrait des mois de suivi pour le savoir), que le traitement préconisé par Raoult est parfaitement connu sur le plan des effets secondaires (et qu'il n'est pas prescrit à tout le monde comme dit dès le début puisqu'il est appliqué qu'au patient pouvant le supporter).
Enfin, vient la dernière étude, et là, les orthodoxes scientifiques crient au scandale parce qu'on a pris des gens jeunes qui sont en parfaite santé (donc pas en soins intensifs - alors qu'on a déjà dit qu'il fallait donner ce traitement au début), qui présenteraient des comorbidités mais un indice NEWS faible (donc potentiellement pas à risque), on ressort les vieilles études sur le chikungunya, et aléatoirement on réinterprète tout ce que dit Raoult en ressortant les vidéos du tout début en lui faisant un procès d'évolution de sa position (alors que la science est chose qui bouge et qui évolue). On nous sort aussi des études de toxicité chez des patients qui ont le traitement en phase 2 (alors qu'il a déjà été dit 50 fois qu'il ne faut pas le donner en phase 2, d'autant plus chez les personnes présentant un potassium bas et des risques cardiaques). En bon fast-scientist, on reprend ces arguments sans trop comprendre ce qu'ils veulent dire mais si un scientifique l'a dit, c'est que ca doit être vrai. Evidemment, avec tous les patients qu'il a soigné, il aurait déjà eu plein de données pour faire des tests en double-blinded, sauf que s'il avait fait des tests en double-blinded, forcément il aurait condamné des gens, et donc très certainement envoyé des gens en réanimation, augmentant la tension sur l'hopital, etc.
Au final on finit par des attaques ad hominem, des attaques sur la réputation d'un type qui a travaillé durant toute sa vie dans un domaine, des théories du complot et autres accusations de manipulation de données (chose courante en plus dans le domaine de la recherche). On arrive enfin à l'ultime argument: A quoi ca sert de suivre ce protocole si on doit l'appliquer en phase 1 quand les gens ne sont pas malade ? Donc il sert à rien ce protocole !
Au fond, on a aura juste un débat de forme en prétendant avoir des bases scientifiques, alors qu'à aucun moment, on aura discuté du fond (parce que trop technique et que les scientifiques ne partagent pas là dessus). Un exemple de débat de fond: est ce qu'une certaine protéine se fixe sur un certain récepteur, créant une certaine réaction chimique ? Et si on rentre dans ce débat, on se rend vite compte que la VRAIE science est conçue par des oppositions et des débats, des attaques, des unanimités.
Bref, la même démonstration peut-être faite chez les partisans de Raoult, qui vont nous expliquer avec le même niveau de science que le protocole est super, et qu'il n'y a rien à craindre et que c'est généralisable à tout le monde (alors que le protocole ne dit pas tout à fait ça), et surtout quand on sait qu'il manque quand même un certain nombre de données (même sans test avec groupe de controle). J'espère que j'ai illustré parfaitement les 3 premiers points de la fast-science selon moi.
Ce qui pose problème ici, c'est le fait de jurer :
- absolument par une méthode quand bien même la science admet plusieurs méthodes d'observations, et que la médecine est à la fois un art (qui nécessite de l'instinct) et une science.
- absolument par la science elle-même, comme si elle était quelque chose de statique avec des certitudes immuables, ce qui n'est pas le cas parce que la science est mouvante et qu'elle ne peut pas tout expliquer, même si on est partisan du rationalisme.
Les autres problèmes sont plutôt classique. Il vaut mieux affirmer par exemple qu'on préfère faire de la médecine que faire de la science (ou de la recherche). Je pense que ca aurait contribué à rendre le débat beaucoup plus clair et éviter un glissement. Et c'est un peu le problème de la fast-science: vouloir utiliser à tout prix la science pour légitimer un discours.
Reprocher à des scientifiques de faire évoluer leur connaissance ou de ne pas avoir toutes les connaissances depuis le début (à cause d'un manque supposé de rigueur), c'est le point le plus critique de la fast-science. On considère nos connaissances acquises rapidement comme fiable (forcément, on apprend que des connaissances fiables), alors nécessairement ceux qui les découvrent ne doivent pas se planter dès le début. C'est exactement l'inverse de la science.
La science est faite à la base à partir des croyances, des croyances qui mènent à des hypothèses, qu'on peut vérifier par des observations, qui comportent forcément des biais. Les méthodologies peuvent et doivent être appliquées en temps normal, mais elles doivent pouvoir s'adapter au contexte et à la situation. Alors oui, la méthodologie protège de l'ignorance (parce que tout le monde peut se tromper, et les méthodologies sont là pour limiter les dégâts), mais il faut laisser ce genre de discussion aux gens qui ont étudié ces méthodes à fond, qui les ont éprouvées dans des conditions réelles et pas théoriques tranquillement dans son jardin.
Voila donc les dangers de cette nouvelle mode de la science à tout va et à toute vitesse, où tout le monde veut être scientifique et donc tout connaître sans aucune humilité. Je pense que la recherche scientifique à son propre temps, différent d'un temps de crise, et en temps de crise, il faut faire autre chose que de la recherche. Je pense aussi qu'il faut prendre l'habitude d'éviter de trop link des liens d'articles, à moins d'être sûr de son coup et d'avoir les connaissances intellectuelles pour tout comprendre dans un article si on veut débattre dessus. Je ne dis pas que la science ne doit pas être utiliser, mais je crois que son rôle n'est pas de légitimer une opinion. Elle est là pour éclairer, sur la base de preuve concrète, une vision des choses qui peut être vraie à un moment T, et devenir faux par la suite quand de nouvelles observations émergent ou que l'environnement change.
Je ne dis pas qu'on ne doit pas avoir des avis, mais évitons de nous prétendre scientifique ou de dire "untel a dit que", parce qu'un état de l'art démontre rapidement qu'il n'y a en général pas consensus, et que c'est justement parce qu'il y a des positions divergentes, et des essais divergents qu'on avance. Ca n'enlève rien à la qualité de ceux qui ont tort, et ca ne rajoute rien à la qualité de ceux qui ont raison. Aussi, quand vous linkez un article, ce serait bien de regarder le background de ceux qui publient pour comprendre d'où ils viennent, quelles connaissances exactes ils ont, le but de leur recherche etc. Il ne s'agit pas juste de lire un article en diagonale parce qu'il est publié dans une revue scientifique en peer-review (c'est mon argument préféré ça, les articles peer-reviewed qui auraient plus de poids - surtout quand on connait le fonctionnement des processus de review

PS: désolé s'il y a des fautes, j'ai pas dormi, et là j'ai la flemme de relire

PS2: Désolé du pavé, mais rien de mieux que la fast-science pour prouver les dangers de la fast-science
