@Taem, je réagis un peu tardivement, j'ai eu envie de réécouter l'émission avant...
Je ne suis pas certain d'avoir bien compris la partie sur la communication. En tous cas, il me semble que Mme Aubertin évoque de possibles difficultés pour un surdoué en trop grand décalage avec son entourage, ce qui est plausible. Je ne vois pas le lien avec les compétences en communication de l'individu, l'enjeu est plutôt dans la satisfaction qui en est retirée. Et tel que je l'ai perçu dans le fil de l'émission, ce n'était pas un aspect crucial, c'était plutôt du genre "malgré toutes les croyances qu'on est en train de déconstruire, ok, si tu insistes, il y a éventuellement, dans certains cas, une difficulté possible, c'est celle-là" . Elle précise aussi que bien souvent, un surdoué aura tendance à être au contact d'un certain nombre de personnes ayant un QI plutôt supérieur, avec l'exemple d'un ingénieur informatique qui, quotidiennement, va côtoyer ses pairs. Statistiquement, il sera assez peu en décalage avec son entourage... et c'est aussi probablement assez vrai, globalement, au niveau familial, amical...
Pour les échantillons des études scientifiques, il ne faut pas faire de confusion dans ce qui est testé. Des gens comme Stéphanie Aubertin ou Nicolas Gauvrit font référence à des études non pas "sur les HPI", mais plutôt sur les corrélations entre QI dans la population en général et diverses choses (réussite scolaire ou professionnelle, anxiété...). Les échantillons intéressants qu'on a sont surtout aux USA et en Israël. Gauvrit dit qu'Israël teste toute sa population, quant aux USA, j'ai cherché un peu, apparemment c'est assez systématique dans le scolaire privé, et parfois aussi dans le public de certains districts (voir cet
historique (en anglais) de l'utilisation des tests de QI aux USA). Donc même si ça reste dans un certain périmètre, c'est quand même largement plus satisfaisant que d'étudier une population qui consulte. On élimine le biais de recrutement et on peut regarder en fonction du QI si on a plus ou moins de problèmes, plus ou moins de réussite, etc.
D'ailleurs, le QI donne une mesure du fonctionnement cognitif de façon quantitative et sans effet de seuil, et pas qualitativement avec effet de seuil, donc il n'y a pas de "switch" vers 130 qui correspondrait à un fonctionnement soudainement différent et propre aux HQI. Du coup, la question de savoir si oui ou non il y a entre, mettons, 115 et 130, des gens qui "devraient être surdoués" et qui ne vont pas bien... devient assez triviale. Et si c'était le cas, on verrait, par exemple, la courbe des troubles anxieux diminuer à mesure que le QI augmente, mais avec une petite remontée caractéristique quelque part entre 115 et 130... là où on serait censé être parfois "trop intelligent pour être heureux"

. Bref, à mon avis, pour parler zététicien, ça a les contours d'un argument
ad hoc et ça ne résiste pas bien au rasoir d'Ockham : l'hypothèse est trop coûteuse et pose davantage de problèmes qu'elle suppose en résoudre.
Hors-sujet
edit : au fait, on peut de nouveau entendre Stéphanie Aubertin sur Meta de Choc dans la nouvelle série de podcasts "
scepticisme et relation d'aide" - pour l'instant, je n'ai écouté qu'un bref passage du dernier épisode où elle répond, plus ou moins bien

, à une question pertinente : pourquoi se présenter comme psychologue spécialiste des surdoués alors qu'on soutient soi-même qu'il n'y a pas de spécificités propres aux surdoués ?