Une question qui se pose souvent : il y a beaucoup de monde, peut-on s'isoler si on ne se sent pas d'humeur ou capable de supporter un groupe complet sur une durée longue ?
La réponse est oui, et c'est même bien plus simple en Weaas qu'en IRL classique de quelques personnes. Comme l'an passé, le confort a été recherché, les gîtes sont grands et parfois fragmentés en ilots, on peut facilement aller se reposer, se promener, et même prendre un bouquin. Il est impossible d'organiser des activités tous ensemble et tout fonctionne en groupes, par affinités.
Certes beaucoup se connaissent mais il faut alors se dire que c'est parce qu'ils ne rateraient ce rendez-vous pour rien au monde.
Que fait-on ? C'est avant tout une parenthèse pour parler de tout de rien mais en général avec ce je ne sais quoi qui fait une grande bouffée d'air. Oubliez les noëls en famille à débattre sur l'affaire Benalla ou à écouter un beau-frère qui étale sa réussite sociale et les mérites de son dernier SUV.
On joue, on chante faux (j'en suis la preuve vivante), on fait des jeux de société en buvant des bières ou des tisanes, en mangeant du saucisson ou du tofu. On se promène aussi à l'occasion, mais tout est prétexte à causerie tout en rappelant que le silence est aussi le bienvenu (surtout dans cette époque où l'injonction de parler est permanente).
Il n'y a pas de conférence, pas d'atelier fission nucléaire, on ne lance pas de mini-fusée, on ne pratique pas de rituel païen ou religieux, il n'y a pas de robe à capuche qu'on doit porter en marmonnant dans une langue inconnue, et aucune cérémonie de type confrérie des frères et soeurs du boudin stéphanois. Certes l'absorption de pétafine peut apparaître comme le stade ultime du rite de passage et certains en sont ressortis traumatisés à vie (on rapporte le cas d'un membre du forum halluciné ne pouvant plus prononcer que ce mot en boucle).
Pour finir, c'est un rassemblement hétéroclites d'humains, des affinités se créent, parfois sur plusieurs rencontres, parfois instantanément, certaines se font encore attendre, d'autres peut-être ne verront pas le jour. Rien que de très naturel. Je pense que le sentiment généralement partagé en repartant, c'est d'avoir passé un week-end avec des gens qu'on connaissait depuis longtemps combien même on les a rencontrés pour la première fois.
Ce qui est à ce titre le plus important, c'est que cette immédiate reconnaissance a lieu alors même qu'on se trouve avec des personnes dont les parcours de vie diffèrent à ce point du nôtre qu'on ne les auraient jamais rencontrés ailleurs. Comme disait ce bon vieux Hegel, c'est l'identité dans la différence.
Donc si toi aussi tu veux devenir dialectique, viens au WEAAS.
