Bonjour,
je suis un peu rassurée de lire que je ne suis pas la seule à détester les taches aversives, car monotones et peu épanouissantes ( difficile d'exercer une quelconque créativité intellectuelle dans ce cas).Ma mère ( dont je soupçonne maintenant une surdouance, qu'au demeurant elle vit très bien, contrairement à moi) est comme moi.Elle rangeait la cuisine après le repas du soir le lendemain, etc.
Comme toutes mes belle-soeurs sont mères au foyer ( ainsi que ma belle-mère) et ont non seulement un intérieur parfaitement propre et rangé ( à l'exception de la sœur de mon mari dont les difficultés organisationnelles sont très probablement liées à un TDA non diagnostiqué-son fils a eu comme mon fils le diagnostic vers 10 ans) mais ne se sont jamais plaintes d'être responsables de ces tâches, je me suis toujours sentie dans cette famille comme le vilain petit canard ( sentiment de différence que j'ai par ailleurs toujours ressenti dans tous les milieux que j'ai fréquentés).Je me souviens de la réflexion de ma belle-soeur sœur à propos d'une amie commune:" Michaela est la mere au foyer parfaite!" et de sa mimique admirative car la maison de cette mère au foyer est toujours parfaitement propre et rangée. D'où la pression que j'ai exercé sur moi lorsque je suis devenue moi-même mère au foyer, ce qui a entraîné une souffrance intérieure inavouable.
Nous avions une grande maison (je n'y habite plus depuis la séparation de mon mari il y a 1,5 ans et demi, j'habite depuis dans un studio de 44 m2) et je me sentais au fil des années de plus en plus comme l'esclave de cette maison. Pour surmonter ma procrastination permanente, j'avais instauré une routine hebdomadaire à laquelle j'essayais plus ou moins de m'y tenir pour éviter le sentiment de culpabilité inhérent a la non réalisation des tâches prévues par le calendrier hebdomadaire. La culpabilité de ne pas ressentir de satisfaction a réaliser ces tâches répétitives ne m'a par contre jamais laissé de répit ( au mieux un soulagement d'avoir réalisés les dites taches ce jour la).
Et curieusement la "fierté " de les avoir réalisées dans le temps défini n'a jamais renforcé ma volonté de recommencer. Le sentiment permanent que je ressentais etait plûtot celui de Sysiphe condamné à remonter son lourd rocher sur ses fragiles épaules. Bref, je détestais cette responsabilité et ces tâches entraînaient chez moi non seulement un sentiment de frustration énorme mais également le sentiment d'être devenue esclave de ce rôle de femme au foyer. Je me disais souvent :" Cette maison n'est pas pour moi, je suis la pour elle!"
Pouvoir enfin verbaliser cette frustration me fait énormément de bien!Je dois avouer que je rêve d'être un jour d'être débarrassée de cette nécessité matérielle. Je sais, un rêve...il faut que je me fasse à ma condition humaine et continuer à porter ce rocher ( même si il est maintenant moins lourd qu'avant).
Au demeurant, ma grand-mère maternelle avait une domestique à quasiment plein-temps...la veinarde!