Cela va faire presqu’un an que j’ai osé franchir le pas du test. Encore merci beaucoup à vous qui m’avez permis d’aller à la rencontre d’une pièce importante de moi-même, par vos échanges, par les rencontres.
Ce que je peux nommer en premier sur « l’après », c’est que j’ai gagné en sécurité. Et de cela, j‘en avais besoin. J’avais tenu au courant mes parents, ma tante et mon frère de ma démarche, ce qui avait déjà fait bouger un peu les systèmes relationnels. Mais que je puisse ensuite leur dire que oui, j’étais HPI a clairement permis de les transformer.
Je tiens posément tête à ma mère, dont j’ai compris définitivement combien mes échecs étaient importants pour elle, lui permettant ainsi de se sentir en position haute. J’ai mieux pris la mesure de sa mauvaise foi (encore grand merci [mention]O'Rêve[/mention] pour ce livre formidable ). Du coup, aujourd’hui, quand elle commence à me prendre pour une idiote l’air de rien, je la reprends fermement, par exemple sur une définition de mot (ça ça lui arrive souvent

). Au départ, je pensais à mon ICV pour oser le faire, aujourd’hui je n’en ai plus besoin. L’EMDR a permis de de digérer émotionnellement mes réussites jeunes dénigrées ou non encouragées.
Un comportement que j’induisais visiblement dans différents domaines sans en avoir conscience a disparu. Je le constate aussi dans le travail où mes rapports ont évolué également. Je me définis mieux, et j’ai posé clairement des limites pour la première fois en haussant le ton auprès de mon directeur afin de pouvoir avoir des vacances tranquilles, réellement. J’ai résisté et ai nommé ses injonctions contradictoires, ayant clairement conscience par ailleurs qu’il profitait largement de mes capacités et de ma conscience professionnelle sans prendre soin, jamais, de mon éventuel état de fatigue. Comme par ailleurs j’avais signalé qu’il faisait une erreur dans un autre domaine et que j’ai eu raison dans ma remarque, il a commencé à revoir sa copie.
Mes positions exprimées posément, différentes et plutôt à propos pendant la crise ont fait également évoluer ma collègue au caractère difficile. Elle est bien plus aimable et respectueuse à mon égard. Le fait que j’ai pu au milieu du surcroît de travail dû aux aménagements pédagogiques ainsi qu’aux projets à construire en lien avec le social, en plus suivre un MOOC que j’ai validé, m’a fait du bien et ça les a un peu calmé aussi. Comme j’ai eu d’excellent retour du travail réalisé avec les enfants que j’ai suivi pendant deux mois par les travailleurs sociaux et autres partenaires, ma différence est moins discutable par mes collègues. Moi, cela me permet aussi d’avancer de moi à moi. Je comprends de mieux en mieux que j’aime aider à structurer, pas nécessairement à soigner. Je m’autorise à réouvrir certaines portes artistiques. Mon violon devrait arriver chez moi cet été. C’est mon frère qui l’a annoncé à nos parents. Si mon père était ravi, ma mère a eu son habituel silence énigmatique... ou pas...
Enfin, le dernier homme qui m’avait roulé dans la farine il y a quelques années et qui habite ma ville est revenu me voir il y a peu. Là encore, sans psychodrames ni éclats, il a compris que la situation était fort différente. Ça lui a fait plutôt bizarre.
Voilà, je découvre une certaine sécurité intérieure, et c’est agréable. Ce voile qui s’est déchiré a été véritablement utile. Je ne m’attendais pas du tout à ce que cela crée cela. J’avais envie de partager ce retour d’expérience.
