J'avais un peu pensé à tout ça mais pas suffisamment pour proposer un système complet et viable. Mais voici quelques éléments, trucs à éviter, ou trucs à proposer, selon moi.
- l'école "obligatoire" (telle qu'elle est) pose un problème: celui du contrôle et de l'imposition d'une norme, je ne pense pas que tous les individus "aiment" les mêmes choses, et au delà de leur proposer des bases d'accessibilité à tout, je pense qu'on devrait aussi leur permettre de travailler ce qu'ils aiment et dont ils ont besoin: après tout en étant eux, ils ont quand même une idée de leurs besoins qu'il faut enrichir, mais surtout pas brimer.
Et je n'ai pas vraiment observé de situations dans lesquelles le forçage mène à quoi que ce soit de vraiment constructif et novateur.
A ce niveau, il faut bien "occuper" les enfants comme "les former" à quelque chose, mais de ce fait, chacun étant différent, par son vécu autant que ses singularités humaines c'est autant au système qui se charge de ça de s'adapter à eux que la réciproque. Donner l'envie d'apprendre ne se force pas, ça s'acquiert petit à petit en fréquentant des gens qui donnent envie d'en savoir autant qu'eux. Et ça peut passer par n'importe quelle activité qui ne soit pas d'office assis en cours avec un livre ouvert devant soi: ce genre de choses, on y vient, mais ça ne s'impose pas.
Sinon la seule chose qu'on "enseigne" c'est qu'il y a une autorité à laquelle on est soumis, et certains moyens d'y résister, qui ne sont constructifs pour personne: ni l'autorité, ni l'individu qui y est soumis. Les "fortes têtes" comme on dit qui finissent par jouer avec le seul outil qu'on leur a enseigné: domination et soumission... Rien de constructif, ni de novateur, ni d'humain.
- L'enseignement uniforme, les programmes préconçus et les protocoles sont là pour favoriser une tâche normalisée en vue d'une organisation préconçue: ça ne reflète ni la nature, ni l'humanité de chacun. Ca n'est pas "apprendre à se connaître, soi et entre nous": en ça ça ne peut pas "éduquer un être humain", c'est une forme d'objectification de l'être.
- Ca coule de source dans le cadre moral que je présente, mais la créativité est essentielle: c'est "ce qui vient de chacun", contrairement à "ce qui vient de l'extérieur qu'on force en chacun".
- L'idée est aussi de s'intéresser à ce qu'est un élève, comme personne, et l'enseignement est une relation: ça se fait toujours à double sens, l'élève change le professeur dans la même mesure que le professeur change l'élève: penser les choses autrement n'est pas "reconnaitre" la relation, ni l'existence de l'autre individu.
A terme ce genre de choses cristallisent des "images" de l'être et de l'individu dans un "modèle" qui sera forcément agressif, insensible: pour l'acquérir, on l'a "forcé"...
- Il me parait aussi assez effrayant qu'on continue à centrer l'enseignement sur une culture ou une histoire: on est à une époque où toutes les cultures peuvent prendre sens entre elles: aussi intéressant de s'intéresser à Platon que Lao Tseu, aussi intéressant d'étudier la Grèce antique que la paléontologie ou les peuples natifs américains. Il me parait étrange que persiste un favoritisme culturel.
- L'enfant il me semble bénéficie beaucoup de la multiplicité des contacts: on peut faire intervenir à l'école beaucoup plus d'enseignants ou intervenants fussent ils occasionnels, après tout, c'est le coeur de l'avenir comme d'une civilisation qui se pense et se projette dans un projet, l'école. Elles sont surement un peu trop fermées.
- Le nomadisme est important pour la découverte du monde et une pensée riche, relativisée: inciter les échanges et voyages en assouplissant le système scolaire me parait quelque chose à fouiller.
- Apprendre l'autonomie, vient en faisant confiance en l'être "apprenant" et son "goût" pour la chose: si le cadre collège type est avantageux à certains élèves, d'autres bénéficieraient d'un cadre plus typé "université"... Enfin, multiplicité et adaptation à l'enfant.
- L'école est l'affaire de tous et toutes, les enfants aussi: encouragement à participation de l'extérieur.
Bref, voilà quelques idées posées comme ça: mais je n'ai pas pensé en détails, notamment les questions financières, équilibre etc. : cependant j'ouvre des portes qui sont fermées là dedans: il y a beaucoup de solutions qui me paraitraient viables. Valà
