
Celà fait maintenant une année que j'ai passé un test de Q.I (WAIS) ainsi qu'un test de personnalité.
Si j'écris sur ce forum, c'est pour le côté libérateur que peuvent avoir les mots. En effet, le bilan final m'a laissé plus que perplexe, en plus d'avoir engendré beaucoup d'angoisse (j'y reviendrai en détail).
Pour contextualiser, je me suis rendu chez une psychologue pour l'angoisse et ma tendance à l'exterioriser de manière inadéquate (colère, addiction au cannabis). De fil en aiguille, la question de la douance a été posée, et à ce moment là je n'y connaissais rien. Elle m'a donc orienté vers une autre psychologue, dans le but de me faire passer un test de Q.I ainsi qu'un test de personnalité. Ayant passer ma vie à me sentir singulièrement débile, vous penserez bien que le terme de surdoué résonnait en moi comme quelque chose d'improbable.
J'ai donc passé ces test. Mais avant celà, j'ai eu pas mal de rendez-vous où j'ai du expliquer mon parcours de vie qui, même si je n'aime pas le reconnaître, est quelque peu atypique... J'ai en effet passé mon adolescence en foyer, en quelque sorte "abandonné" par mes parents. Avant celà, durant mes plus jeunes années, et jusqu'à mes 12 ans, j'ai subi la loi d'un frère - de 5 ans mon ainé - maladivement jaloux : coups (jusqu'au point où il m'a cassé le bras), dénigrement, menace (parfois avec des couteaux) et j'en passe. Bref, résumé comme ça, ma vie semble avoir été un enfer, mais je déteste que l'on me plaigne car il y a bien plus malheureux que moi.
Donc une fois ces séances de "blabla" passées (je sais qu'il est important que la psy prenne en compte un maximum de paramètres mais j'avais sincèrement l'impression de tourner en rond, ce qui trahissait aussi une certaine impatience) j'ai finalement passé le test en une seule séance d'environ 2 heures. Et celui-ci s'était plutôt bien passé malgré un stress intense. J'ai également passé le test de personnalité, la séance d'après, que j'ai peut être un peu faussé à cause de ma volonté de bien faire, alors même que les images que je devais décrire ne me parlaient absolument pas.
2 semaines plus tards, j'ai rendez-vous pour les résultats et le bilan. Et là c'est la douche froide... La psy m'explique que mes résultats sont hétérogènes et que mon Q.I n'est pas calculable. Elle ne me donne pas non plus les résultats aux différents items. Elle me dit simplement que j'ai une mémoire comme elle en avait rarement vu (j'ai eu tout les points aux suites de chiffres) et tous les indices sont au-dessus, voir très largement au-dessus, de la moyenne, à l'exception du test de vitesse de traitement, où je suis tout juste dans la moyenne. Conclusion : je ne suis pas haut potentiel à cause de cet item. Pas de soucis de ce côté là, c'est conforme à mes attentes malgré que je me sois surpris à espérer peu avant ce bilan. Bon, je vous ai spoilé mais la douche froide c'est juste après. En effet, là les choses se corsent. Elle me dit qu'on aborde l'aspect personnalité. Et là tombe une question qui me prend totalement au dépourvu : elle me demande si je me suis déjà posé la question de si les choses qui m'entourent sont réels... et puis de si il m'arrive de remettre en question la nature des objets qui m'entourent.

Bien que cela fasse un peu plus d'une année, l'angoisse par rapport à ce bilan est toujours présente. Ça ne m'empêche pas de vivre, bien entendu. De plus, je sais que je ne délire pas, que je n'ai aucun symptome d'une maladie impliquant une perte de contact avec la réalité. Mais pour autant, je suis conscient que je ne peux pas réellement controler une telle chose. Du coup, je n'arrive pas à me débarasser de cette peur de perdre l'esprit. Qu'un beau jour, ma compagne me dise que mes propos sont incohérents sans que je m'en rende compte. Mais je sais aussi que cette angoisse ne traduit pas tant une maladie mentale naissante qu'une volonté profonde de controle du à ma nature anxieuse.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'ai le sentiment d'être soit très mal tombé soit d'avoir été mal compris. Dans les deux cas l'expérience fut douloureuse. Pour autant, je n'ai pas de question particulière. Je suis simplement ravi d'avoir trouvé un endroit où je puisse en parler librement. J'espère aussi que cela pourra servir de mise en garde contre les mauvais diagnostique, car je suis certain que si j'avais accepté un traitement tel qu'elle le préconisait, j'aurai inutilement inhibé un tas de capacité et mis ma santé à la mercie de plein d'effets secondaires.
Je pense qu'un jour, je referai un bilan, car comme vous vous en doutez, celui-ci a fait beaucoup de choses, mais répondre à mes questions (pas forcément toutes, bien sûr...) n'en fait malheureusement pas parties.
Merci à tous ceux qui auront pris le temps de me lire.
