Avoir de meilleures performances cognitives, ça veut souvent dire, d'une part avoir automatisé plus de tâches cognitives que la plupart des gens (comme quand au bout d'un moment on conduit en pilote automatique, au lieu d'être hyper concentré, c'est qu'on a automatisé la conduite, la route, etc... cette conviction me déculpabilise beaucoup quand, en voiture, je me trompe de chemin parce que je pense à autre chose... ou que j'oublie d'aller chercher mes enfants à l'école parce que je le fais pas d'habitude et c'est pas mon chemin), et d'autre part que ces tâches cognitives nous coûtent moins qu'à la plupart des gens (imaginez, les phobiques du téléphone, si toute votre vie devait être "passer des coups de fil", l'état d'épuisement en fin de journée). Or le cerveau est un pur flemmard, tout ce qu'il peut faire pour pas trop dépenser d'énergie à penser il le fait. Donc il ne passe pas son temps à tout questionner et remettre en question (et même ceux qui ont l'impression de passer leur temps à le faire ne passent pas leur temps à le faire). D'autant qu'au bout d'un moment à force de réponse, on peut plus ranger ce qu'on apprend dans le modèle existant dans notre pensée, y'a incohérence, et faut enlever, défaire reconstruire, et re ranger. Et ça c'est HYPER coûteux en énergie.
Dans la vie réelle, l'ordre dans lequel on fait la vaisselle, on s'en fout un peu (ça doit être une des phrases que mon mari me répète le plus : "mais on s'en fout, non?"). Du coup, le cerveau n'y pense pas et on ne se pose pas la question. Je pense que les HP ont le luxe de se poser des questions plus souvent, et sur plus de sujets, parce qu'une immense part des tâches quotidiennes ne leur coûte rien et que ça leur coûte moins cher de réfléchir.
En revanche, ne pas se rendre compte que poser des questions et remettre en question ce que fait l'autre pour un sujet où "on s'en fout un peu, non?" (cad enjeux de l'exactitude < à l'enjeu social) au détriment du "bon" déroulement d'un échange social (cad sans autre finalité que l'échange social, pas pour avoir une réponse/information/trouver la vérité), moi je range ça dans les traits autistiques...(et j'en suis, hein!) (pas autiste, mais à privilégier l'étanchage (étanchement? c'est quoi le substantif d'étancher?) de la soif de savoir plutôt que le confort émotionnel de la personne en face)
Mais je me soigne, avec le temps, j'apprends à retenir ma langue, parce que oui, on s'en fout, et qu'au moins 99% des interlocuteurs s'en foutent de comment on fait la vaisselle (je l'utilise pour tirer l'exemple, mais je pense que c'est faux, j'ai personnellement assisté à de nombreuses disputes avec des variations infinies sur qu'est ce qui consomme le moins d'eau, est-ce qu'on bouche ou non le fond, qui a encore laissé traîner l'éponge dans le fond?, il y a matière intéressante d'ailleurs à voir quelle est la part liée à la transmission "mes parents m'ont appris comme ça", quelle partie est liée à une conviction forgée sur une expérience personnelle, quelle partie est liée à "c'est moi qui me la tape (et pas l'Autre du couple), donc je fais bien comme JE veux", etc... ce qui est sûr c'est que c'est rarement interrogeable la façon dont on fait la vaisselle, et que l'enjeu émotionnel est curieusement très fort, comme si ça remettait un nombre incalculable de ta vie et de tes capacités en question ^^). Bon, mais en vrai, la partie sympathique des échanges sociaux ne se passe pas là (sur qui a raison ou détient la "meilleure solution").
Et puis je sais que 95% du temps, je vais agacer avec mes questions plus qu'intéresser

