Ouah… ça fait du bien de voir qu’on n’est pas seul ! (Même si c’est pas très rassurant non plus !)
Je me reconnais dans beaucoup de vos descriptions, notamment au sujet de la nécessité de préparer ses interventions au millimètre près et de la panique de ne pas avoir du « visuel » en face de soi auquel se raccrocher quand on explique le pourquoi du comment de notre appel.
Louise a écrit : ↑mar. 12 févr. 2019 10:38
Ahaha, je vous conseille à tous la lecture du "Steak Haché de Damoclès", BD de Fabcaro sur les introvertis, c'est à pleurer de rire. (enfin je vous la conseille, ou pas, elle n'a pas été rééditée, et les exemplaires ne se trouvent que d'occase autour de 50 euros

et je suis deg) La BD s'appelle le Steak Haché de Damoclès parce que ça mère l'envoie acheter un steak haché, sauf qu'il se trompe, entre dans une boulangerie, et n'ose pas dire qu'il s'est trompé ou ressortir, et du coup, utilise l'argent que sa mère lui a donné pour acheter une baguette et revient chez sa mère.. avec une baguette, et énervé.
J’ai hâte de pouvoir lire cette BD (j’adore Fabcaro)… quand je réussirai à mettre la main dessus, merci pour le tuyau !
Le téléphone et moi... Parce que rien ne vaut un exemple, voici celui du jour...
Un organisme doit me rappeler pour me proposer un rendez-vous.
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Pas de nouvelles, je m’étais dit : j’attends un mois et j’appelle pour savoir s’ils ont bien reçu mon courrier.
Hier soir, je relis mes pense-bêtes (comme si ça servait à quelque chose vu que 1/ Je sais très bien à quoi il faut que je pense ; 2/ Je sais très bien que je n'en ferai pas le quart de la moitié...) pour le lendemain (agenda sur smartphone : le grand n'importe quoi des to-do-list et des rappels). En voyant celui-ci : « Appeler le Centre... », je me sens «
légitime » (notion très importante en ce qui concerne mes appels téléphoniques) à pouvoir passer cet appel,
je m’imagine même appeler sans peine (ce qui est loin d'être le cas pour tous les appels !). Ça commence donc sous de bons augures.
Ce matin comme tous les mercredis matins depuis quelques mois (je suis passée à temps partiel : une journée rien que pour moi… ça vaudrait un post à part entière tellement c'est le grand n'importe quoi de la procrastination), pleine d’en-train et de bonnes résolutions, je me dis : bon, OK, je passe cet appel ce matin, genre vers 10h quand je serai habillée.
...Car oui, ça c’est un élément important : je ne peux passer des appels qu’une fois douchée et habillée.
Pourquoi ? Bonne question… En fait, j’imagine toujours que quand je vais appeler, mon interlocuteur est susceptible de me dire
« je suis justement pas loin de chez vous, attendez, je passe ». Et je m’imagine en pyjama, pas coiffée, en train de paniquer à l’idée que quelqu’un puisse débouler chez moi…
Le coup classique, c’est quand j’appelle le médecin… J’ai toujours peur que la secrétaire me dise
« bon, ben là il peut vous prendre si vous venez TOUT DE SUITE, mais sinon y’a pas de place » (avec un sous-entendu que je me fabrique toute seule :
« si vous ne vous débrouillez pas pour venir tout de suite, c’est que vous n’êtes pas vraiment malade ».) Sauf que dans la réalité du jour où je suis malade, ben, c’est pas toujours évident d’aller se doucher/s’habiller, parce que justement on est malade… Donc je prends sur moi pour être présentable… et j’appelle. Et là, inévitablement, je me dis
« nan mais quand le médecin va voir que je suis présentable il va se dire que je ne suis pas vraiment malade » (vous l’aurez compris, ma vie est un enfer peuplé d’intentions que je m’invente toute seule… mais que je tiens hélas pour vraies

).
Revenons à nos moutons… donc : il suffit que j’aille me laver/m’habiller (et pourtant il n'y a absolument AUCUNE chance que la secrétaire me propose de passer chez moi à l'improviste ou me dise qu'elle peut m'avoir un rendez-vous dans le quart d'heure qui suit...) Sauf que LÀ, une fois de plus, la procrastination (TDAH?) s’en mêle…
Ne puis-je pas flâner un peu ce matin ? Après tout, c’est MA journée. Tiens oui, allez, après le petit déjeuner, je vais m’installer (enfin, non, parce que je ne suis pas censée y rester longtemps) dans la bibliothèque (j’ai la chance d’avoir une grande maison avec une pièce qui me sert de bibliothèque). Je survole quelques chapitres d’un bouquin de psychiatrie emprunté à la médiathèque, puis je passe à l’exploration du forum AS sur mon téléphone, puis je repasse à un autre bouquin… Merde, il est déjà midi, je ne suis toujours pas présentable (et donc : je n’ai toujours pas passé mon appel).
A 12h30, je suis enfin prête. Sauf que je ne peux pas appeler car c’est l’heure de la pause déjeuner, donc je n’ai aucune chance d’avoir un interlocuteur.
Et là... je sais que je n’appellerai pas aujourd’hui. Parce qu’appeler l’après-midi, c’est un mauvais plan. C’est bien connu que les gens sont moins réceptifs parce que c’est l’heure de la sieste. En plus on est en pleines vacances scolaires, donc la personne que je vais avoir au bout du fil en aura déjà assez marre d’être toute seule à faire le boulot de 2 ou 3, donc elle risque de m’envoyer paître.
Et puis, je me dis : bon, un mois, c’est peut-être un peu abusé, je vais passer pour une chieuse, je devrais peut-être attendre encore un peu… Si ça se trouve en fait ils veulent te proposer un RDV avec une super-spécialiste, mais du coup il faut patienter parce qu’elle n’a pas beaucoup de place. Et si jamais tu leur mets la pression en appelant, il vont te donner RDV avec la première venue. Donc du coup, il vaut mieux que j’attende…
...Mais si j’attends trop… j’aurai l’air con en appelant. Ils vont me dire
« Mais ma petite dame, il fallait vous réveiller plus tôt ! On dirait que vous n’êtes pas très motivée pour l’avoir, ce rendez-vous ! Du coup, vous pensez bien que vous ne serez pas prioritaire »...
La suite (les appels au boulot / les appels avec la famille / les appels aux artisans) dans un prochain épisode ?