Dans ce sujet je parle de religion et de débaptisation. C'est un sujet qui peut être sensible, j'essaye de l'aborder avec une certaine ouverture d'esprit, tout en présentant mes convictions personnelles, sans provocation. Faisons preuve de modération.

Tout petit, j'ai été baptisé. Ma mère est vaguement croyante mais pas du tout pratiquante, mon père est athée. Ça a surtout était fait par tradition, histoire de faire une fête de famille. Ensuite il y a eu un parcours religieux (catéchisme, messe, communions) sans réelle conviction, puis opposition active de ma part : en fait, je n'étais pas d'accord.
L'idée de me faire débaptiser me trotte dans la tête depuis quelques années. J'oscille entre « je m'en fiche » et « je veux le faire ». Pour info, afin de se faire débaptiser, il suffit apparemment d'écrire une lettre en deux exemplaires, l'un pour le curé de la paroisse où a eu lieu le baptême et l'autre pour l'évêché dont elle dépend (source).
Un argument contre qui revient souvent est : « Si vous ne croyez pas en l'âme, qu'est-ce que cela peut vous faire que nous la réclamions ? ». L'insistance des religieux sur le côté superflu de cet acte m'incite encore plus à le faire : s'il y a insistance, il y a intérêt. Certains n'ont pas peur du point Godwin et associent la débaptisation au nazisme. Plus modérées, d'autres sources mentionnent simplement que la coutume a vu le jour en Allemagne où existait un impôt ecclésiastique : l'équivalent de la redevance télé.

J'aimerais être débaptisé d'abord par principe, quand bien même ce serait superflu.
D'une part, l'appartenance à une religion est un choix fort et personnel. Selon l'Église, le baptême est une empreinte spirituelle indélébile (« C’est une action de Dieu que l’homme ne peut modifier » source), et il n'est pas possible d'y renoncer formellement. J'imagine un parti politique agissant ainsi, demandant à tatouer les nouveaux-nés avec le logo du parti. Selon la religion c'est un choix fort et sans retour. Dans le cas d'un nourrisson, ce choix est souvent fait par les tuteurs légaux (les parents). Je peux admettre une et une seule justification pour cet acte : mettre l'enfant sous la protection de Dieu pour que, si l'enfant meurt avant l'âge de raison, son âme soit sauvée. Elle n'est valable que si au moins un des deux parents est sérieusement engagé dans la religion. Ce n'est pas le cas des miens, il faudra donc que je leur tire les oreilles pour cet acte irréfléchi.
D'autre part, je n'ai pas envie de gonfler artificiellement les rangs d'une religion. Bon, apparemment les registres des baptêmes ou paroissiaux ne sont pas utilisés pour ce genre de compte, mais vous voyez l'idée. Quelque part, quelqu'un s’enorgueillit de tous ces baptêmes, de cette activité religieuse, et y voit des actes de foi. Mais c'est aussi vain que les amis Facebook : mieux vaut savoir qui sont nos vrais amis. Ou alors c'est qu'il y a un truc à vendre, et là ça devient malhonnête. Donc, autant pour informer les autorités religieuses que par soucis d'honnêteté, je trouve important de m'exclure de leurs comptes.
Un autre motif est de dénoncer l'automatisme avec lequel les baptêmes peuvent être pratiqués. Ce n'est pas le cas de tout le monde bien entendu, mais dans le mien on voit bien que c'était juste une tradition non remise en cause. Quand la question s'est posée pour mon fils, j'ai refusé de le faire. Pas question de le faire « pour faire plaisir aux grands-parents » non plus. Je réponds aux questions de mon fils sur les religions, la foi, la mort et tout, honnêtement et avec aussi peu de biais que possible — pas facile —, en lui présentant les différentes idées qui ont cours, et s'il décide d'embrasser une religion, je ne m'y opposerai pas.
La dernière chose qui me motive est le traitement post mortem. Les morts ont ceci en commun avec les nouveaux-nés qu'il est facile de s'exprimer à leur place. Je crois que l'on peut, par testament, indiquer nos préférences (incinération, enterrement, cendres jetées dans la forêt, don du corps à la science, etc.) et, par ailleurs, nos proches sont censés savoir si on aurait aimé être enterré ou non. Il y a tout de même le risque de se retrouver avec un enterrement religieux contre notre gré, qu'un prêtre réclame notre âme pour son paradis à lui voire, pour certaines personnes, de devenir de nouveaux emblèmes religieux (avec la canonisation, par exemple). Je trouve navrante la récupération des morts par les courants religieux ou politiques.
Internet regorge d'avis sur la question, ils sont utiles à lire pour se faire une idée. D'après ce que j'ai lu, en droit français, l'Église n'est pas tenue de supprimer le nom des registres du baptême (ni du registre paroissial, qui enregistre baptêmes, mariages, enterrements), mais elle doit indiquer à côté du nom si la personne a été débaptisée. Du point de vue de l'Église, c'est un acte d'apostasie, la personne ne peut plus recevoir les sacrements, ni de sépulture religieuse, sauf demande de réintégration.
Il peut y avoir d'autres motivations que celles que j'ai mentionnées, qui sont les miennes. Le cas le plus évident est celui d'une personne qui voudrait embrasser une autre religion.
Bien entendu, si j'en parle ici, c'est pour avoir des avis sur la question, idéalement des avis différents pour qu'il puisse y avoir une discussion.

fu